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30/12/2011

Pilgrim ou l'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux

Exaltation discrète dans ce film des grands espaces qui s‘étendent à l‘infini, suggérant un choix possible de retour à la vie sauvage pour le cheval blessé ; sa colère pourrait le faire disparaître de façon plus définitive encore, il pourrait s’y dissoudre comme l’explique Tom, joué par Robert Redford, à l’adolescente à qui le cheval appartient — le mot appartenir est d’ailleurs impropre ici étant donné la relation d’amour entre Pilgrim et la jeune fille — mais le héros véritable de cette histoire revient, non sans mal, vers son amie. En parallèle une autre histoire d’amour qui s’efface presque pour donner pleinement sens à celle du cheval. Il y eut aussi dans ce film une séquence de maniement du lasso sur les bovins, qui se voulait lyrique malgré la crudité des images ; ces bêtes sont certes élevées en plein air mais implacablement promises à la boucherie. Cette scène constitue pour moi une démonstration de nos rapports injustes avec les animaux, dont certains seront mangés et d’autres non. Pilgrim est inoubliable et mystérieux, il effacerait presque tous les autres acteurs, en véritable star qu’il est.

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27/12/2011

Jours d'antan

Quand Sam avait une huitaine d’années, nous étions en région parisienne. Nous allions nous promener dans la forêt de Boissy St Léger et au retour nous faisions une halte dans l’église du coin. La lumière tamisée des vitraux, les ombres, les hauts piliers, les voûtes, c’était comme la niche secrète d’une autre forêt, écho d’un monde mystérieux et limpide. Nous en émergions ensuite pour retrouver la réalité de la banlieue, avec ses gens serrés aux entournures qui se méfiaient les uns des autres selon l'appartenance ou non  à  leur groupe social. Le plus triste étant qu'il y avait de quoi pour certains d'entre eux. Après un répit salutaire, nous revenions donc dans un univers où les gens se bousculent sans cesse, c'est le moindre mot.  

 

07:48 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

23/12/2011

Les abattoirs en question

J’ai fini de lire La marche lente des glaciers. Marie Rouanet a l’art de communiquer les émotions et sentiments éprouvés à l’égard de ses parents avec authenticité, la vérité passe dans sa complexité  ; la fatigue extrême des corps vieillissants soulève indirectement la question de l’euthanasie, l’auteure, si épouvantée soit-elle par instant, défend la vie des siens jusqu’au bout, devine et respecte le fil ténu de leur vies bouleversées par la maladie. C’est en cela que sa réflexion est précieuse, dans le bon sens du terme. Ceux qui ont lu La marche lente des glaciers comprendront que l’autre question  abordée, des rapports d’admiration et de consommation du gibier, ne m’ait pas passionnée.

Se passer de viande, ce n’est pas si facile pour certains organismes. On peut essayer d’appliquer aux animaux ce concept ordinairement réservé humains, à savoir : "Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse" et finalement échouer. J’ai rompu avec ma résolution végétarienne, en remangeant dinde et poulet de temps en temps, non par envie mais pour pallier une prise de poids à incidence cardiaque. La végétarienne que j’étais il y a peu n’était pas atteinte d’angélisme comme pourraient le subodorer certains sceptiques, ma motivation étant principalement liée à la répugnance physique de manger de la bidoche. Cela est parti d’une première "incapacité" à manger du veau et tout bovin en général en souvenir d’une nuit blanche dans un gîte rural situé à côté d’une étable à vaches, d’où j’entendais l’une d’elle "pleurer" bruyamment son petit, emmené quelques heures plus tôt à l’abattoir. C’est bête comme chou le déclenchement de ces mécanismes de répulsion. Parfois, le végétarien, de peur d’être pris pour un(e) bégueule peut frimer devant la compagnie en mâchonnant ostensiblement un bout de saucisson, juste pour donner le change, mais c’est tellement à contrecœur que ça frise le masochisme.

 

     

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