14/05/2009
Aux alentours
Ce matin dès potron-minet, la drôlement nommée péniche Pôle-Nord a croisé Las-Végas, filant bon train vers le Nord. Quand je me balade sur la berge, je m’efforce de ne louper aucun nom de péniche, un peu le même genre de curiosité qui animait les enfants lorsqu’ils regardaient les deux ou trois mots inscrits sur la gaufrette incontournable des réunions de famille. Étaient gravées ce genre de petites mises en garde « vas-y doucement », « peine perdue », « c’est loupé », « tu es veinard » ; comme les enfants étaient nombreux, ils pouvaient essayer de former des phrases, rarement signifiantes, ou faire semblant de croire à un message codé, à leur intention, inscrit sur papier mangeable, et en rire avec les autres dans la seconde qui suivait. Mais ici plus d’amusement puéril, le charme des bateaux qui croisent leurs noms sous les yeux des promeneurs, (des noms finalement et pas des mots au hasard comme sur le papier gaufrette), ce charme perdure ; on veut retenir un peu le temps. Sur la berge à ce moment là, je me suis contentée de me dire qu’il ne faudrait pas les oublier. Et puis la scène est revenue naturellement avec ces interrogations diffuses. Pourquoi Las Végas, est-ce une façon d’évoquer un souvenir impérissable pour le batelier ? Il ne l’a sûrement pas appelée comme cela simplement parce que ça sonne bien. Et Pôle-Nord ? On peut tout imaginer avec une telle appellation. Traduit-elle une envie d’affirmer ses liens d’amitié avec sa région … et soi-même ? Cela suppose comme référence ultime la France, ce qui m’étonnerait de la part d’un navigateur. Pôle-Nord met peut-être en avant un trait de caractère un peu solitaire ...
Cela peut sembler anodin, pourtant ce ne sont pas les habitations qui ont retenu autant mon attention, mais eux, qui ne font que passer, avec leur nom énigmatique en signe de reconnaissance, et toute la vie alentour qu’ils semblent réveiller.
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13/05/2009
Question du jour
Chez les gens qui vivent "loin de la civilisation", peut-il se produire des cas de ce qu’on appelle schizophrénie ?
Ce mal être n’est-il pas le reflet d’une société délétère du fait de ces mondes en vases clos qu'elle englobe, qui se côtoient sans jamais vraiment communiquer ? Plus concrètement, un enfant d’une famille dont les parents sont chrétiens ou d’une autre confession religieuse, dans une école proposant un tout autre idéal de société, plutôt porté sur l’hyper-consommation, le star-systéme etc. devra opérer un choix, rejeter l’un ou l’autre mode de vie que chaque « camp » propose. « Choisis ton camp » s’entend-il dire dans ces circonstances. Pour peu qu’il y ait chez lui certaines carences induites de difficultés familiales ou autres, il aura plus de mal qu’un autre à se lancer dans la réflexion politique. Ces failles qui peuvent alors se produire en raison du mal être qui en résulte, sont bien une forme de schizophrénie ou, plus simplement, de déchirement plus ou moins profond.
Plus grave, certaines institutions aux rouages administratifs complexes, au fonctionnement quasi en huit-clos à tel point qu’on s'y croit obligé d’organiser des « opérations porte ouverte » tant elle est fermée le reste du temps, et qui infligent à leurs "ressortissants" telle ou telle perception de certains citoyens « du monde extérieur » ( qui se trouvent parfois être leurs parents ), ne les mettent-ils pas dans une situation impossible, pour peu que ces perceptions soient mauvaises ?
Bref, une telle société ne fabrique-t-elle pas souvent ses schizophrènes ? Dans certains cadres institutionnels, un zeste d’isolement associé à un peu de fragilité et d’hostilité à l’encontre des proches, de la part de ceux dont ils se sentent plus ou moins dépendants (parce qu'ils représentent le pouvoir, par exemple), suffit parfois pour que des individus soient plongés dans une souffrance insurmontable, souffrance tristement étiquetée schizophrénie.
Je voyais hier le chanteur Antoine à la télévision. Il disait que les gens qui vivent trop les uns sur les autres, ne peuvent pas toujours prendre le recul nécessaire pour réfléchir. Je pense que s’ils vivent en harmonie la promiscuité n'engendrera pas chez eux de graves problèmes, mais c'est une autre histoire dès lors que les clivages sont importants au sein de la population.
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12/05/2009
Molex
« Vous n'avez pas hésité à faire sonner le glas et à dénoncer ouvertement les décisions de la direction de Molex. Pourquoi ces prises de position ? »
http://www.ladepeche.fr/article/2009/05/10/604542-Molex-l...
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