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11/10/2013

La méthode du "bébé à la carte" brevetée aux Etats-Unis

"The "designer baby" method patented in the United States

On 24 September 2013, the American Company, 23andMe, succeeded in "patenting a method allowing parents to choose specific traits in their unborn babies" as part of a medically assisted procreation programme. The method is as follows: gamete donor selection based on computer-assisted genetic calculations.

Further to the granting of this patent, four European authors responded by publishing a comment in the Genetics in Medicine journal: "it is obvious that selecting babies according to the patented method recommended by the 23andMe Company is highly debatable in ethical terms". This method can actually be used to select a child’s height, gender, eye colour, muscle development, certain personality traits and even the risk of whether he or she will develop age-related macular degeneration (ARMD) or certain types of cancer.
According to the 23andMe Company, which "nevertheless recognises that the method is not infallible" [...] "it is simply a way of ensuring that the baby has a 'greater' opportunity to develop desirable traits within the scope of medically assisted procreation". According to the authors of the comment published in the Genetics in Medicine journal, "the use of pre-implantation diagnostics to prevent the implantation of embryos carrying serious genetic anomalies is fast becoming current practice. However, the use of a computer programme to select gamete donors in order to produce a baby with the characteristics desired by his/her parents seems to have even greater implications because the process involves the selection of traits that are not disease-related".

La méthode du "bébé à la carte" brevetée aux Etats-Unis

Le 24 septembre 2013, la société américaine 23andMe est parvenue "à faire breveter une méthode proposant aux parents de choisir certains traits spécifiques chez leurs enfants à naître" dans le cadre d'une procréation médicalement assistée. La méthode est la suivante: sélectionner des gamètes de donneurs en ayant recours à des calculs génétiques réalisés par ordinateur.
A la suite de l'obtention de ce brevet, quatre auteurs européens  ont réagit en publiant un commentaire dans la revue Genetics in Medicine: "il est clair que sélectionner des enfants de la manière préconisée par la méthode brevetée par la société 23andMe est hautement discutable sur le plan éthique". Car concrètement, la méthode permet de sélectionner chez l'enfant, sa taille, son sexe, sa couleur des yeux, son développement musculaire, certains traits de sa personnalité ou encore le risque qu'il développe une dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) ou certains types de cancers.
Selon la société 23andMe, qui "reconnaissait toutefois que la méthode n'était pas infaillible" [...] "il s'agissait seulement de faire en sorte que le bébé ait des chances 'accrues' d'avoir les traits souhaités dans le cadre de la procréation médicalement assistée". Selon les auteurs du commentaire publié dans la revue Genetics in Medicine, "l'utilisation du diagnostic préimplantatoire pour éviter l'implantation d'embryons porteurs de graves anomalies génétiques est en passe de devenir une pratique courante, mais l'utilisation d'un programme informatique pour sélectionner les donneurs de gamètes afin d'aboutir à un bébé ayant les traits souhaités par ses parents semble avoir des implications beaucoup plus vastes, car ce processus implique la sélection de traits qui n'ont aucun lien avec une maladie"."

http://www.genethique.org/?q=content/la-m%C3%A9thode-du-b...

20:26 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

10/10/2013

Intouchable Pote : le pouvoir ne se prend pas, il se partage

"De 1976 à 1979, il fut le Premier ministre d’un Cambodge qui s’appelait alors Kampuchéa démocratique.

Le programme d'étude sur le génocide cambodgien de l'Université Yale évalue le nombre de victimes des

politiques de son gouvernement à environ 1,7 million de morts, soit plus de 20 % de la population de  l'époque."

Il y avait hier soir une émission sur le massacre perpétré par les kmers rouges contre le peuple cambodgien  ; je n'ai pas eu d'autre choix bien que le sujet m'intéresse, (nous sommes tous concernés par  ce genre de catastrophe), de m'endormir devant la télé, trop épuisée que je suis souvent à cette heure.  Les catastrophes s'enchaînent à un rythme effréné : la Syrie, les marées humaines qui déboulent dans le faux paradis de l'occident, les noyades d'enfants. Le politique aujourd'hui encore, dégrade l'humain sinon le tue, pas le moindre respect de la personne, l'intérêt privé étant prioritaire tant pis pour les dégâts collatéraux. De surcroît, nombre de gens, censés être adultes, qui demandent aux  diverses instances en place, laïques ou religieuses, de  tout penser pour eux et se délestent du même coup de réfléchir positivement. Ils délèguent ainsi de super pouvoirs à des fous de pouvoir, ces véritables fous à qui l'on donne la possibilité de tout foutre en l'air. Nous devons devenir, peu ou prou, des intellectuels pour pouvoir nous défendre nous et ceux qui sont sous notre responsabilité et, si possible, ne pas nous laisser isoler car les prédateurs sont féroces. Le pouvoir ne se prend pas, il se partage.  

 

 

10:13 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)

09/10/2013

Le cercle enchanté

 Nadine était allée chez Dany dans le cadre de son travail d'aide à domicile, c’est ainsi qu’elle avait fait sa connaissance et celle de Bertrand,  le fils handicapé.  Lorsqu’elle arrivait chez eux, deux fois par semaine, tout, à peu près, était en ordre dans la maison, le père déjà parti au travail ; le sac était prêt, Nadine savait que la journée allait se dérouler dans la forêt où l’on pique-niquerait pour profiter au mieux du beau temps en cette saison de printemps qui tenait sa promesse, ils repassaient ensuite tous trois par l’église avant de quitter Grosbois,  juste pour écouter ensemble la résonnance de leurs pas, mais il arrivait, à l'improviste, que l'orgue donnât à entendre ses envolées majestueuses, elles ravissaient Bertrand et, par effet de contagion, d'autant plus les deux femmes. Dany parlait peu et de Dieu jamais mais manifestement l’endroit lui plaisait, et si quelque dévot se trouvait par hasard en prière, elle le regardait à la dérobée, l’air pensif. Le soir Nadine rejoignait son domicile où l'attendaient ses filles, et se réhabituait peu à peu au babillage plaisant de la petite, et aux questions de la plus grande. Celle-ci  observait avec une certaine gravité sa mère qui lui donnait l’impression de rentrer d’un long voyage.

— Aujourd‘hui, c‘était chez Dany, ne manquait-elle pas de dire.

— C’était chez Dany confirmait Nadine.

Puis vint le jour où elle ne trouva que Dany dans la maison, Bertrand était hospitalisé depuis deux jours déjà ; Dany, le  regard absent, après un bref résumé de la situation, lui demanda de l’accompagner à l’hôpital.

Un long trajet en bus, tout en silences et paroles brèves, et elles se dirigèrent bientôt vers la salle d’attente. Un incident insolite se produisit alors. Un enfant, ayant reconnu Dany, déjà venue l’avant-veille, échappa à la surveillance de son père, et  d’emblée lui tint des propos  glauques qui concernaient Bertrand, propos délirants où il était question de cage de verre dans laquelle l'enfant, d‘après lui se trouvait enfermé la plupart du temps, et de raillerie des autres patients à son encontre. Ne le laissez pas là dit-il enfin avant de rejoindre son père. L’enfant blond avait, tout aussi soudainement, parlé avec fierté de la Kabylie d’où il venait. Nadine considéra Dany avec stupeur, celle-ci se contenta de prononcer quelques phrases laconiques pour rassurer l’enfant, dans une quasi indifférence de somnambule.

Elles purent enfin  se promener avec Bertrand dans le parc de l’hôpital, Dany parla du même ton absent du traitement qu’il faudrait désormais administrer à Bertrand, en raison de ses crises. Tout n’était plus que passage obligé. L’enfant regarda sa mère une supplique dans les yeux avant qu’ils ne se quittent. Nadine, qui assistait à cette scène oublia alors instantanément tout ce qui la rattachait à son quotidien, sa réalité, à cette terre que Dany avait l’air de quitter elle aussi en saluant Bertrand. Les jambes cotonneuses les deux femmes se dirigèrent vers la sortie, rêvaient-elles ? Dany invita l'accompagnatrice à prendre un café au bistrot du coin et Nadine accepta. Les gens devisaient, allaient et venaient dans ce petit troquet chaleureux de quartier, tandis que Dany semblait prêter attention aux diverses conversations de comptoir, ne regardant plus à la dérobée cette fois, comme pour les dévots de l’église mais fixant au contraire l’un ou l’autre client avec une sorte de concentration aussi inadéquate qu'inopportune.  « quelque chose ne va pas ? » demanda Nadine.

« c’est comme cela que j’ai appris à lire sur les lèvres. » Lui répondit Dany, enlevant de chaque oreille une grosse boule quiès.

— Ne me dites pas que depuis tout à l’heure, vous lisez sur les lèvres… de … vous avez entendu ce que l’enfant blond vous disait tout à l’heure ?

— comment aurais-je pu ? Mais j’ai compris ce qu‘il disait je crois… Il a des mouvements de lèvres assez explicites. Pour autant, n‘en parlons plus.

— …

— Vous savez, j’ai pris l’habitude de mettre des boules quiès pour regarder des films d’horreur avec Paul. Je déteste les films d’horreur mais Paul aime beaucoup. Je ne voulais pas le laisser tout seul devant l’écran. À partir de là, j’ai constaté cette évidence en quoi c’est principalement la musique, le son  qui produit la peur dans le cinéma d'horreur, d’où les boules quiès. Et puis j’ai étendu la pratique pour les lieux difficiles ... 

Nadine ne s'attendait pas à ce qu'elle prit d'abord pour un manque de courage éhonté mais se contenta d'opiner du chef.

— Bientôt vous apprendrez la langue des signes, si vous vous sentez bien dans l’univers des sourds.

Dany rangea ses boules quiès dans une petite boîte et, frémissante tout à coup, tenta de donner sens aux événements. Une sorte de colère semblait vouloir s'emparer d'elle en vain. Elle s’en prit néanmoins à l’établissement qu’avait fréquenté Bertrand et qui pour elle était la source de tous les maux qu’il endurait désormais, sa violence venait de là, elle n’en doutait pas.

Les protagonistes se regardèrent durant quelques longues secondes… .

— Personne ici ne  s'imagine... ne pense aux patients juste en face. Déclara Nadine, l'air incrédule.

— Personne, répondit Dany.

Un accord tacite entre les deux femmes pris naissance à ce moment, une promesse au-delà des mots. Cet instant même où, sans raison apparente, le destin de l’une faisait trembler sur ses bases une autre, une presque inconnue.

Dany est morte. Nadine maintenant approche seule le cercle vicieux où Bertrand se perd peu à peu, parfois de son bras maigre il semble vouloir l’y faire tomber mais la morte lui parle, elle, de l’autre côté du tympan, du cercle vertueux d'un monde meilleur.