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12/07/2017

Le poème du jour... ou plutôt le poème sur la nuit ( ne nuisant pas )

 

Le poème du jour est de Jeannine Dion Guérin :

 

Entreprise ardue que de nommer la nuit

 

 
 
 
Entreprise ardue que de nommer la nuit car elle est cette entité qui réfute matière au profit d'une batterie de  parfums et de sons. Genre informel, elle tente de s'implanter, chair tendre au plus profond  mais tégument aussi coriace que ce vieux monde à réinventer.
 
J'aime à évoquer les ronces tapies dans son âme et mes efforts pour leur échapper. Opiniâtres, elles s'imposent autant qu'elles veulent s'effacer.
 
Je n'inviterai pas l'aurore secourable mais trop souvent fêlée. La nuit aura loisir de s'adonner à tout caprice qu'il lui plaira de fomenter. Le temps s'appliquera à l'apprivoiser.
 
Évoquer la nuit c'est célébrer le doute, tous les doutes, les aider à s'incarner, neuves d'étoiles, à la pointe d'un rocher abrupt. On débute l'escalade de nos fausses convictions sans cesse à éradiquer.
 
Dans son tremblement de peau,  le poème s'invite à la nuit. D'un astre l'autre, il consent à s'abandonner. Si longue cette longue nuit des mots, comment la délivrer de l'angoisse ? Comment la formuler autrement que par sa douceâtre clarté ?
 
Jeannine Dion Guérin
 
 
Mon commentaire : évidemment on n'est jamais sûr d'avoir tout compris dès lors que le poème adopte un langage volontairement sibyllin.  Quand l'auteure  dit "l'aurore trop souvent fêlée", aurore "opposée" à la nuit, est-ce parce que c'est à l'aube que les hommes appliquaient la loi de sentence de mort en France (vieille réminiscence) ? La nuit laissant ses chances au condamné...     mais non,  c'est une fausse interprétation,  car elle qualifie l'aurore de secourable. L'aurore lève les doutes dont elle parle plus loin, mais en levant ces doutes peut-être remet-elle l'individu trop sûr de lui dans ses carcans de pensée habituels ?  En ce cas "l'aurore fêlée"... serait soi-même trop sûr de soi quand il faudrait laisser place à une remise en question. Mais la nuit elle-même n'apporte pas de réponse... elle questionne plutôt... d'où l'angoisse de l'homme qui voit ses certitudes vaciller... cependant ce vacillement peut donner jour à de nouvelles étoiles....  En tout cas le temps dit-elle apprivoise la nuit ou la nuit laisse peu à peu le temps faire son œuvre. Voyez-vous, la nuit empêche nos yeux de chair de voir, mais ainsi ouvre peu à peu, très lentement,  ceux de l'âme... mais que de temps il lui faut ! À la fin le poème dit que sa fonction est de s'inviter à la nuit  et de vous y inviter par là même... "le temps s'appliquera à l'apprivoiser", autrement dit, le poème décantera dans l'esprit du lecteur.  "Si longue cette nuit des mots" ... un léger découragement se profilerait-il au vu de l'angoisse que le poème contient aussi dans ses questionnements ?  Le poème porte-t-il depuis le début sur la nuit des mots ? cette nuit qui confinerait à un genre de silence ;  la clarté intérieure que diffusent les mots du poème est, dit l'auteure à la fin de celui-ci,  "douceâtre" ....  tout est donc mitigé la nuit. Les mots seraient le domaine d'où l'on sort difficilement du mitigé et ça peut finir par être angoissant sauf que ce mélange d'espoir et de doute est comme un passage obligé pour accoucher de nouvelles étoiles...
 
Enfin, ce commentaire, c'est mon interprétation... dans sa nuit bénéfique de mots...
 
Références pour retrouver Jeannine Dion-Guérin .... ici :

Jeannine Dion-Guérin, Extrait de L’Écho des nuits, Editinter.


Read more at http://ouvreboiteapoemes.e-monsite.com/pages/boite-a-poemes/jeannine-dion-guerin/entreprise-ardue-que-de-nommer-la-nuit.html#5W6QGFZb4EGqloEM.99

05:12 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

10/07/2017

gaufrette au miel d'abeille

 

Gaufrettes au miel d'abeille frais de ce matin, et non pas  miel synthétique comme il serait question d'en fabriquer avec robots butineurs de fleurs artificielles poussant en paradis fiscaux. Sur la première gaufrette je trouvai inscrite cette bribe de phrase :

 

Here is the problem that the government has never zeroed in on,

 

Je mâchai en traduisant : "voilà un problème sur lequel le gouvernement ne s'est jamais penché,"

 

j'optai pour en manger une deuxième sur laquelle je découvris, comme par hasard, cette autre bribe de phrase... qui faisait puzzle en quelque sorte car elle pouvait figurer la fin du premier morceau de phrase. Anguille sous roche, ou plutôt abeille sous ruche !  Ce ne pouvait être une coïncidence. L'autre morceau de phrase donc : "and I would ask the finance minister if he would take a look at this."

 

Interpelée par ce message coup de poing inspiré sans doute par la détresse de quelque abeille financièrement coincée face à l'arrivée des robots,  je traduisis courageusement : "et je demande au ministre des finances de bien vouloir y jeter un coup d'œil."

 

J'ai butiné cette phrase sur Linguee.

De l'importance de communiquer

 

 

 

""In McLean’s 1992 book about small town Canada, Welcome Home, English and French Canada don’t always seem to know much about each other. One example is the Quebecer who has never heard of French Immersion. I ask McLean, who travels across Canada for the Vinyl Café: Have things improved since then? “I suspect that Canadians are more tolerant, more accepting of each other,” he replies, “but it’s time for us to go the next step.” As he put it in his broadcast, “we haven’t been successful with our sense of each other. We have been tolerant and… accommodating too, but we haven’t said that they are also us.

 

We haven’t embraced the most fundamental truth about us: that they are us, and we are them.”

 

It’s the old Martin Buber idea, “I am thou,” he tells me.

 

McLean grew up in the very English-speaking suburb of West Montréal. “I learned the basics of French at school, but it’s when I spent the summer working on a construction site where I was the only “Anglo” within 50 miles that, for the first time... I understood what it meant to communicate in another language.” Looking back on that experience, he says: “I think I learned not to be shy—I could make errors, be inarticulate. I learned that I could communicate with my high school French.”"

 

Intégral : http://www.ocol.gc.ca/newsletter_cyberbulletin/mclean_e.htm