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16/07/2014

Judex

Hier nous avons regardé Judex, un film qui nous ramène à une certaine candeur d'un cinéma où se mêle à mon sens la poésie de Cocteau et de Fellini. Des acteurs dandys d'une belle élégance... ce disant, j'en ai vu pas mal dans le centre ville de Béthune lors d'une récente promenade, il est vrai que c'est trognon, dans le sens vraiment mignon, à regarder comme un joli spectacle. 

Un extrait maintenant de don Quichotte, où celui-ci met les choses au point avec son écuyer Sancho non moins élégant mais sur le plan verbal, et qui heureusement n'écoutera pas son maître. 

 

"[...] ; prends garde désormais à une chose (afin que tu t'abstiennes et sois un peu plus retenu en parlant de moi). En tous les livres de chevalerie que j'ai lus, qui sont infinis, jamais je n'ai trouvé qu'aucun écuyer parlât tant avec son maître que tu fais avec le tien. Et en vérité je trouve que c'est une grande faute à toi et à moi ;  à toi en ce que tu fais peu de cas de moi, et à moi en ce que je ne me fais pas estimer davantage. Oui, Gandalin, écuyer d'Amadis de Gaule, fut comte de l'île Ferme ; et on lit de lui qu'il parlait toujours à son maître le bonnet en la main, la tête baissée et le corps tout penché, more turquesco ; et que dirons-nous de Gasabal, écuyer de don Galaor, qui fut si peu causeur que, pour nous déclarer l'excellence de son merveilleux silence, son nom n'est mentionné qu'une seule fois en toute cette histoire, aussi grande que véritable. De tout ce que je t'ai dit, Sancho, tu dois inférer qu'il faut faire une distinction de maître à valet, de seigneur à serviteur et de chevalier à écuyer ; de sorte que dorénavant il nous faut traiter avec retenue et sans plus de badinage : car, de quelque façon que je me fâche contre vous, monsieur, il en prendra mal à la cruche. Les grâces et bénéfices que je vous ai promis arriveront en leur saison, et, s'ils n'arrivent, au moins le salaire ne se perdra pas, je vous l'ai dit. —  Tout ce que dit Votre Grâce est fort bien, fit Sancho, mais je voudrais savoir, si d'aventure le temps des récompenses n'arrivait et qu'il fût nécessaire d'avoir recours à celui des salaires, combien gagnait un écuyer d'un chevalier errant en ces temps-là, et s'ils faisaient leur marché par mois ou par jour, comme les aides à maçon. — Je ne crois pas, répondit don Quichotte, que jamais ces écuyers-là fussent à gages, mais seulement servaient au bon plaisir du chevalier. Et si je t'en ai assigné au testament clos que j'ai laissé en ma maison, ç'a été pour ce qui pourrait arriver : car je ne sais pas encore quel sera en ces temps si calamiteux le destin de la chevalerie, et ne voudrais pas que pour si peu mon âme fût en peine dans l'autre monde, car je veux que tu saches, Sancho, qu'en celui-ci il n'y a état plus dangereux que celui des aventuriers. — C'est la vérité, dit Sancho, puisque le seul bruit des maillets d'une foulerie a pu troubler et inquiéter le cœur d'un si valeureux chevalier errant comme vous l'êtes ; mais vous pouvez bien être assuré que dorénavant je ne découdrai plus les lèvres pour me moquer de vos affaires, mais pour vous honorer comme mon maître et seigneur naturel. — De cette sorte, répliqua don Quichotte, tu vivras honoré sur la face de la terre, parce qu'après les parents il faut respecter les maîtres comme s'ils l'étaient."

 

Où l'on voit que don Quichotte n'est pas toujours des plus sympathiques, il y a volonté de dominer par l'infantilisation peu ou prou de l'autre qui plus est.       

08:27 Publié dans Lecture, vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)

14/06/2014

Malcolm Lowry, une video de 1957

 

 

Ce 14 juin 2014, je fais ici un petit ajout à ce post du 6 juin 2014. L'homme de la video est Max-Pol Fouchet,  qui a écrit la postface d'Au-dessous du volcan, reçu avant-hier. J'ai lu préface et postface qui avertissent que le livre est d'une architecture sophistiquée, conçu en "tourbillon", et dont l'un des thèmes est le sentiment de culpabilité chez un homme qui était responsable d'un bateau anglais conçu pour piéger l'ennemi, durant la seconde (?) guerre mondiale. Des Allemands s'y sont introduits, et des hommes de l'équipage, qui étaient sous le commandement de Geoffrey Firmin, personnage principal du livre, laissent entrer dans la chaudière du bateau des Allemands qui connaîtront dès lors une mort atroce. L'auteur ne dit pas si le Geoffrey Firmin était au courant de ce que faisaient ses hommes de ces Allemands ou s'il a lui-même participé à ce crime, mais le fait est qu'il se sent responsable, il prend sur lui ce crime. Le roman est donc on ne peut plus sérieux avec l'expérience mystique de la faute comme thème sous-jacent, à l'inverse de Don Quichotte où c'est l'expérience mystique d'une certaine folie qui est abordé. Je suppose que les détours pour trouver le pardon, "se pardonner" sont longs. J'ai lu aussi l'avant-propos de Malcom Lowry qui, si son livre est sérieux de bout en bout, ne manque pas d'humour dans cet avant-propos... mais l'humour doit  faire partie du sérieux chez Lowry. Je me souhaite bonne lecture, ainsi qu'à vous si vous le relisez ou allez en prendre connaissance également. Je ne mettrai pas d'extrait, étant donné que le livre doit se lire  note par note conseillent Max-Pol Fouchet et Nadeau qui, lui, a écrit la préface. 

 

 

Le présentateur fait un résumé du livre intéressant. J'ai retenu ces deux phrases notamment :

" Qui sait pourquoi l'homme s'est vu offrir l'amour ?" et

"L'homme qui ne s'est jamais donné."

De quel châtiment souffre ce couple qui ne parvient pas à se rejoindre ? Le présentateur le dit et je crois bien que je vais m'enquérir de ce livre dès aujourd'hui.

Le poème 349 trouvé sur le blog Jupiter cheval vert, l'auteur est sans doute ce blogueur :

 

349

 

Nous ne voyons qu'un côté des choses de l'univers

l'âme a nos yeux pour voir le monde

l'âme est invisible aux yeux du monde

à la frontière des deux aimants

le voile vibre avec le vent

le film doute de l'écran.

 

Les nombres arrosent la plante du temps

le magma sans soleil totalise

la présence et son aveuglement

fleurs automnales et fruit de l'hiver

maîtrise et soumission hémisphèroïdales

coulent entre les lignes du signe = .

 

Le chant des merveilles

organise les fragments en lumière

prendre la barque avant qu'elle ne périsse

écouter l'eau raconter son histoire

lire la rivière écrire à la mer

faire un vœux en pensant à la guerre.

 

Trouver dans le jeu un mobile nécessaire

dans les herbes de l'oubli de soi

viennent le mouvement et l'instabilité du sage

comme un enfant nu à la levée du jour

le soleil se renverse dans la nuit

le son de quelque chose qui roule.

 

(extraits)

  L'auteur de ce poème, je ne le connais pas. (j'aimerais bien, car des choses de ce poème m'échappent quelque peu ; ce doit être le poème d'un scientifique. "Les nombres qui arrosent la plante du temps"...  "l'âme a nos yeux pour voir le monde" ce n'est pas pour rassurer sur la mort physique, à moins que ce soit l'idée d'un poète athée : l'âme meurt avec le corps... ce qui serait moins effrayant qu'une âme aveugle.  

 

 

11/04/2014

se faire du bien en se réconciliant avec son corps

Le 13 mars dernier j'avais mis cette video sur ce blog et à deux jours près, un mois plus tard, je l'ai visionnée jusqu'au bout, et surtout, j'ai fait l'exercice. Je m'en sais gré...  quelques mini vertiges et  tensions ou raideurs du cou se sont fait sentir, ensuite une douce chaleur s'est propagée dans la nuque, j'étais bien. Je pense que pratiquer cet exercice tous les matins, devant l'ordi, en compagnie de cette jeune prof qui dégage une bonne aura, me, et vous fera du bien également si vous avez la bonne idée de vous exercer de même.

08:24 Publié dans vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)