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24/11/2020

Le voyageur-troubadour, une chanson de Patrick S. VAST ♣♣♣ Vu à la télé ce soir

 

Love must be as much a light as a flame.

Thoreau

 

L'amour doit être autant une lumière qu'une flamme.

 

Donc... Thoreau ne s'approchait pas trop, si j'ai bien compris, de l'objet de sa flamme... afin de ne pas se laisser éblouir de trop... à moins que ce propos ne signifie autre chose : l'amour doit éclairer et non pas aveugler, l'amour doit réchauffer et non pas nous laisser dans un sentiment de froideur, de solitude.  On reconnaît l'amour à cela.   

 

 

 Quoi d'autre ?

 

J'ai lu des poèmes appréciables ce soir :

http://surduvent.hautetfort.com/

 

♣♣♣ 

 

Outre monsieur Macron, qui ne faiblit pas sur la question des restaurateurs et des bistrots mais a lâché du lest sur la culture, les librairies, les cinémas et les théâtres, j'ai écouté Élisabeth Badinter ce soir, sur la question de la laïcité. Laïcité qu'elle a bien défendue à mon sens. On ne pouvait être plus clair. Une question de respect en somme, qui est devenue une question de résistance.

 

 

Ensuite, toujours sur la 5, j'ai vu des migrants en détresse dans leurs tentes bleues, demandant de l'aide, assemblés sur une place. Une tente fut secouée par un policier, comme s'il secouait un sac, en sortit un migrant, couché sur le sol, pas rassuré. Imaginons.. c'est notre fils. Cela fait un coup de le voir ainsi, au sol, rabroué. Il ne fait que demander de l'aide. Ils ont froid, disent-ils. Il fait froid dehors, et dedans, dans les cœurs.  Les migrants font-ils les frais d'amalgames avec ce qui s'est passé pour Samuel Paty ?   

17/11/2020

Souviens-toi

 

"Nahman de Braslav

 

Danse! Frappe des mains! Fais surgir la mélodie! Fais éclater le présent! Découvre le miracle de l’aube fracturant la noirceur de la nuit. Fais danser les lettres, les voyelles amoureuses de lointaines consonnes. Fais danser les mots pour qu’ils deviennent des oiseaux. Ecris le chant joyeux de la guérison, le chant précieux de la délivrance. Ainsi tu te souviendras… de ton futur.

 

 

Nahman de Braslav, La chaise vide – Pour trouver l’espoir et la joie (Table Ronde, 1995)"

 

Lu sur le site Jubilate Deo

13:34 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

09/11/2020

Le désir en question : méditation du jour ♣♣♣ Marie ♣♣♣ Extrait de Diérèse

 

Je partage ce matin cette méditation avec vous, qui passez par ici, si le cœur vous en dit. Elle est extraite du site Hozana  :

 

"Méditons avec Bossuet

 

Doit-on toujours avoir soif de la justice ? Puisque le Sauveur a dit à la Samaritaine : « Celui qui boit de cette eau », c'est-à-dire des plaisirs du monde, « a encore soif ; mais celui qui boira de l'eau dont je lui donnerai, n'aura jamais soif ; mais l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une fontaine jaillissante pour la vie éternelle ». Il n'aura donc point de soif ! Il n'en aura point en effet, parce qu'il ne désirera plus d'autre plaisir, d'autre joie, d'autre bien, que celui qu'il goûte en Jésus Christ. […] [Mais il] aura toujours soif de la justice ; mais la bouche toujours attachée à la source qu'il a en lui-même, sa soif ne le fatiguera, ni ne l'affaiblira jamais : « Celui qui croit en moi, dit le Fils de Dieu, des fleuves d'eau vive couleront éternellement de ses entrailles : qu'il vienne donc, et qu'il boive. »

 

Méditations sur l'Évangile, Ve journée

 

Pour aller plus loin

 

La soif en nous, c'est-à-dire le désir, peut-il être rassasié ? Et le rassasiement du désir est-il synonyme de bonheur ? Ou bien le rassasiement et le désir doivent-ils toujours se survivre pour qu'il y ait bonheur ? Guillaume de Saint-Thierry se pose la question pour la vie au ciel : là, « celui qui désire, aime toujours désirer et celui qui aime désire toujours aimer. Tu fais ainsi toujours abonder celui qui désire et celui qui aime de ce qu'il désire et de ce qu'il aime de telle façon que ni l'anxiété n'afflige celui qui désire, ni le dégoût celui qui abonde » (De la Contemplation, 6).

 

Résolution

 

Offrir mon devoir d'état pour le monde qui a soif de Dieu.

 

Intention de prière

 

Pour tous les défunts morts du coronavirus et qui n'ont pas été entourés au moment du grand passage."

 

♣♣♣

 

 

Dans le post d'hier j'ai taquiné Marie Darieussecq (il faudra que je lise un livre d'elle un de ces jours) et la libraire qui en faisait la promotion en montrant son livre à l'objectif et comme objectif de lecture, aujourd'hui voilà une autre Marie. Un extrait à son sujet, tiré du site Hozana :

 

..." Bien plus, Marie, première rachetée dans l’histoire du Salut, est une « création nouvelle » : elle est la « comblée de grâce » (Ibid). Marie est la Nouvelle Ève comme Jésus est le Nouvel Adam. Cette vérité si essentielle pour le dogme marial est, selon les mots de saint John Henry Newman, « le grand enseignement rudimentaire de l’antiquité chrétienne » (Lettre à Pusey).

Le concile Vatican II a résumé la question en affirmant que, « comme le dit saint Irénée, “en obéissant, [la Vierge Marie] est devenue cause du Salut pour elle-même et pour tout le genre humain”. Et, avec Irénée, bien des anciens Pères affirment volontiers, dans leur prédication, que “le nœud de la désobéissance d’Ève a été dénoué par l’obéissance de Marie ; ce que la vierge Ève lia par son incrédulité, la foi de la Vierge Marie le délia” ; et par comparaison avec Ève ils appellent Marie “Mère des vivants”, et affirment très souvent : “La mort nous est venue par le moyen d’Ève, la vie par celui de Marie” » (Lumen gentium, n. 56)."

 

♣♣♣

 

La poésie en question, extrait du blog Diérèse des deux Sicile :

 

"À travers les lectures, une impression aussi, cela arrive sans doute nécessairement, de déjà-vu, de thématiques éternelles : nature, ou cosmos (éléments, saisons, végétaux… à quoi j’ajouterais cette rencontre de l’être et d’un parcours, géopoésie, moderne aux allures de récit), lyrisme (amour bien sûr, érotisme, le corps parle aussi – enfin il le peut ! – en poésie…), l’être (l’autre, le devenir, la présence…) et la mort (douleur, deuil, absence…), jeux de langage rejoignant une pulsion vitale (création, surprise, chant, rythme et cris…). Impression fausse. Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Un point qui surgit, bouleverse, dévoilement de l’intime d’un autre qui devient le mien. Expression d’une différence qui ne peut se dire autrement, qui veut se dire car il n’est plus possible de continuer ainsi… Pour cette voix en effet, le monde ne dit pas tout, n’est pas ce qu’il prétend être. Un ami me demandait récemment de dire, sans trop chercher surtout, ce qui me revenait souvent à l’esprit, comme poésie, ou m’était revenu à certains moments essentiels… Je pensais aussitôt à ce vers de Racine Tous les jours se levaient clairs et sereins pour eux. Oui, le vers est élégant, fluide et lumineux… La suite, elle, est à l’opposé : Et moi, triste rebut de la nature entière / Je me cachais au jour, je fuyais la lumière… Lui-même, plus moderne, me citait Ariane Dreyfus : Parfois je voudrais me coucher dans mon passé, je sais qu'il est tout noir, mais chacun doit venir dans sa nuit. Une expérience radicale de difficulté, de moments de différence dont le monde ne tient pas compte, ombres bouches ouvertes, cris mains sur les oreilles, piétinements, torsions, rythmes et chants, transes… Alors, les petites fleurs ? Ne nous y trompons pas : plus doucement, c’est aussi cela, le chant, la révélation, l’éclat dans les choses qui ne sont petites que dans un langage dominant.
Oui, il y a quelque chose à dire, parce que le monde ne le dit pas, ou pas assez, ou pas comme il faut. Je citerai l’ouvrage récent de Mathias Lair, Il y a poésie : Qu’est-ce qui t’appelle ainsi ? Sous ton regard, le monde n’est plus ce qu’il est. Expérience d’une voix qui s’impose, où nous vivrions au bord du monde : Le plein s’est défait, tu fréquentes le creux d’un silence auprès de quoi tout verbe est un bavardage. Au bord du monde… au point peut-être où tout peut s’anéantir si on perd de vue le monde, ou si on sait trop ce qu’il est (car, enfin, si on le savait, y aurait-il place ?).
La poésie nous fait dire : « oui c’est cela », sans analyse. Intense et chargée d’absolue, de l’ordre du mythe. Communiquant immédiatement à tous la vérité de son pouvoir incarné dans les mots et dans le chant : Apollon s'élève jusqu'à l'Olympe, et, rapide comme la pensée, pénètre dans les demeures de Jupiter pour se rendre à l'assemblée des dieux ; aussitôt les Immortels consacrent tous leurs instants au chant et à la lyre (Homère, Hymne à Apollon)."


Olivier Massé