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01/06/2021

L'encouragement d'un ado à une comédienne : "Vas-y la chèvre, vas-y !" ♣♣♣ "Il n'était pas plus fou que l'autre" ♣♣♣ Lu ce matin

J'ai lu ce matin l'interview de Laure Calamy avec une journaliste de Télérama, Guillemette Odicino.

 

La question de Guillemette :

 

Un souvenir fort de vos débuts ?

 

"La Chèvre de M. Seguin, un spectacle pour jeune public où j'ai touché mon premier cachet. Je jouais la chèvre, donc une "fille" qui, pour découvrir le monde, est prête à en crever... Nous étions en tournée dans un coin paumé de l'Essonne. La fin, où elle se bat avec le loup, était mise en scène comme un combat de catch. Je tombe près d'un ado, il se met à crier : "Vas-y la chèvre, vas-y !!!" Je me suis sentie portée. Si on peut toucher ne serait-ce qu'un gamin dans un coin de France, lui ouvrir les portes de l'imaginaire et de la liberté, c'est gagné."

 

Laure Calamy met sa pudeur ailleurs dit-elle. S'agissant de se mettre nue pour la cause d'une scène d'un film qu'elle veut défendre. Par contre elle a du mal à dire "je t'aime". Or c'est une personne aimante, pas de doute là-dessus. L'interview m'a énergisée. Il y a plusieurs façons de se montrer généreuse. La sienne notamment car elle fait partager sa joie de vivre à sa façon. Le bonheur de l'autre vous contamine comme un bon virus.

On puise sans doute l'énergie devenue synergie pour aller à la rencontre des autres, y compris ceux qui sont découragés.

 

 

♣♣♣

 

 

"Il n'était pas plus fou que l'autre" dans la fable du cierge signifie que l'Emphédocle de cire était aussi peu raisonnable que l'être humain Emphédocle, censé s'être lancé dans un volcan.

 

 

 Fin de la fable en anglais :

 

 

 

We're all diversified, let not your brain

 

Think  any being modelled from your own

 

:The wax Empedocles was melted down

 

 

 

 

La Fontaine en rajoute sur Emphédocle :

 

 

 

Tout en tout est divers :  ôtez-vous de l'esprit

 

Qu'aucun être ait été composé sur le vôtre.

 

L'Emphédocle de cire au brasier se fondit :

 

Il n'était pas plus fou que l'autre.

 

 

En voilà une autre que je sais par cœur : "Tout en tout est divers" me parle. Et les tournures de phrases de La Fontaine... c'est assez saisissant !

 

♣♣♣

 

Donnant donnant. Lu ce matin le poème du jour de ce blog, lien sous l'extrait :

 

tandis que l’herbe

sous nos pieds repousse, herbe à chats,

vieux acteurs au soleil qui éloignent

tout ce qui ronge, les idées noires

entre les gradins.

 rêves de chats dans les gradins

 

http://litteraturedepartout.hautetfort.com/

 

Bon, je m'en vais l'apprendre par cœur !

 

17/05/2021

Le rythme c'est la vie

Les premiers chants d'oiseaux se font entendre à l'instant, à cinq heures et cinq minutes.

 

Je viens de terminer l'écoute de l'émission Soyez les bienvenus. Il y est question de rythmes dans tous les domaines : l'écriture, le théâtre,  respiration des acteurs en accord avec les émotions, du rythme aussi dans les divers numéros de cirque, dans la peinture (rythmes visuels)  et bien sûr la musique. Le rythme, c'est la vie.

 

On y entend le rire d'Henry Salvador, rire qualifié de grotesque par son ami Jacques Fabbri. Henry ne prend pas la mouche, il est même d'accord avec le choix de l'épithète. Un grotesque signifiant du coup, et non pas mufle, comme l'absurde manié par Prévert dans un des poèmes diffusé dans l'émission écoutée en podcast : Plan de Paris. Beaucoup d'humilité et de grandeur à mes yeux chez toutes les  personnes écoutées dans cette émission intitulée Soyez les bienvenus, de Jacques Fabbri :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture

 

Et ensuite je me propose, et pourquoi pas vous ? d'écouter Poèmes de métro, ici :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-franc...

 

À propos de La montagne R, ouvrage de Jacques Jouet, qui vient de paraître :

 

"La Montagne R

Le gouvernement de la République - une république parmi d'autres - trouvant trop plat son territoire, décide de construire une montagne à deux pas de la capitale. Ce sera la Montagne R (R comme République), altitude 1500 m.

Puisque les grands travaux de ce type sont engagés dans le but de distraire la population et de lui fournir des emplois, le projet est voté avec enthousiasme par la Chambre des députés.

Quelques années plus tard, une jeune femme cherche la vérité sur ce chantier d'exception toujours inachevé, toujours hermétiquement interdit au public. Elle interroge son propre père, qui y termina sa carrière d'entrepreneur. Elle veut savoir, et saura tôt ou tard, quel y fut exactement son rôle.

Dans l'épopée grandiose et catastrophique de la Montagne R, la violence politique n'est pas en reste aux côtés de la violence intime et familiale. Le beau rêve d'altitude et d'air pur est communément assailli par les gros appétits et par les compromissions. C'est que les rêves eux-mêmes, les rêves comme les rêveurs, ne sont jamais incorruptibles."

 

11/05/2021

Prudence des fabulistes

La Fontaine (ou son prédécesseur Ésope ?) donne vie à un cierge pour le mettre à mort assez vite hélas. Il s'agit de mettre en garde dans cette fable contre un comportement comparable à celui  de la grenouille d'une autre fable, qui se prenait pour plus costaude qu'elle n'était. Nous serions des aspirants mal inspirés parfois. La vie est un champ d'expériences, mais d'après les fabulistes épris de philosophie, certaines d'entre elles ne sont pas à tenter, casse-pipe assuré. Chacun selon sa constitution. Prudentes mises en garde, non dénuées d'humour.

On peut voir la fable du Cierge du point de vue de la foi chrétienne, où la vie est plutôt un chant d'espérance,  comme une mise en garde contre l'orgueil, la vanité. La foi faisant croire aux miracles, il s'agit alors de placer son espérance dans l'amour et non dans l'égo, concernant la grenouille.

Il y a une leçon de choses dans la fable intitulée Le cierge, qui me rappelle Francis Ponge. Lui se contentait de décrire les réalités des choses se manifestant ou étant tout simplement sous ses yeux. Décrire des phénomènes sans "extrapolation" était son truc à lui. Une sorte d'émerveillement d'enfant devant les choses que n'ont pas les prudents et très adultes fabulistes.

 

Le cierge :

 

En anglais puis en français :

 

THE WAX-LIGHT (IX,12)

http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/fablanglais1.htm

 

The bees, they say, descending from the gods,
On Mount Hymettus fixed their first abodes,
       To bask, and there rejoicing live,
       In all the sweets that zephyrs give.
When from the palaces men dared convey
Of these fair daughters of celestial day
The ambrosial sweets that in their store-rooms lay,
In language plain, when honeyless were left
The combs, and they alone escaped the theft,
Many wax-lights and tapers then were made.
One of these seeing clay turned brick by fire,
Outliving time, conceived the same desire ;
A new Empedocles, with such mad head,
The wax-light plunged into the fiery bed.
The light was no philosopher, 'tis plain.

We're all diversified, let not your brain
Think any being modelled from your own :
The wax Empedocles was melted down ;

No greater wisdom's by his neighbour shown.

 

Le cierge en français, sur le site d'un philosophe :

https://fr.linkedin.com/pulse/philosopher-avec-une-fable-le-cierge-jerome-lecoq

 

 

 

 

09:40 Publié dans Note, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)