23/05/2014
Ambleteuse
La discrète Manche, vous la voyez ? Discrète, parce que, à part Cervantès qui parle de la Manche, mais ce n'est pas celle-ci, concernant Don Quichotte, il y a "Des Racines et des Ailes" qui mettent parfois en vedette la Manche que nous voyons sur la photo ; c'est une petite mer qui connaît de grandes marées. Photo prise lors de ma promenade à Ambleteuse, il y a peu.
Un début de poème ci-dessous de Ralph Waldo Emerson, et, encore en dessous, vous trouverez un autre merveilleux poème, d'un autre poète :
Higher far,
Upward, into the pure realm,
Over sun or star,
Over the flickering Dæmon film,
Thou must mount for love —
Tès loin,
là-haut, dans le domaine pur,
Au-desus du soleil ou de l'astre,
Par-delà le film scintillant du démon,
Il te faut monter pour l'amour —
début de poème de Ralph Waldo Emerson, dont je mettrai la suite demain.
L'autre poème :
Au milieu d'une nuit obscure,D'angoisses d'amour enflammée,Oh, la bienheureuse fortune!Je sortis sans être aperçue,Ma demeure étant pacifiée. Je gravis dans l'ombre très sûre,Déguisée, l'échelle secrète,Oh, la bienheureuse fortune!Dans les ténèbres, en cachette,Ma demeure étant pacifiée. En cette nuit trois fois heureuse,En mystère, n'étant point vueMoi ne regardant chose aucune,J'allais sans lumière, sans guide,Que le feu brûlant en mon coeur. Cette lumière me guidait,Bien mieux que celle de midi,Où déjà m'attendait CeluiQue dès longtemps je connaissais;Nul en ce lieu ne paraissait. Oh, nuit qui fut ma conductrice!Oh, nuit qu'à l'aube je préfère!Oh nuit qui sus si bien unirL'Amant avec la bien-aimée,L'amante en l'Amant transformée! Sur mon sein tout couvert de fleurs,Et que pour Lui seul je gardais,Mon Bien-Aimé s'est endormi,Et moi je le rafraîchissais,D'un bois de cèdre l'éventais. Lorsque le souffle du matinFaisait voltiger ses cheveux,De Sa main si douce Il m'a prise,Au cou je sentis la blessure,Mes sens en furent suspendus. Je restai là, je m'oubliai,Le visage penché sur Lui,Tout disparut, je me livrai,J'abandonnai tous mes soucis,Les oubliant parmi les lis.
Jean de la Croix, Poésies, dans: Oeuvres complètes
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18/05/2014
Direction Ambleteuse
Direction Ambleuse. Vous me suivez ? Nous allons voir un peu de ce côté.
Derrière ce muret surplombé d'une petite clôture. La végétation a enfoui les vestiges de quel passé ? La porte est fermée, elle ne livre plus passage que sur des herbes folles aujourd'hui. Des amoureux l'ont franchie au siècle passé, ou des jardiniers épris d'un jardin amoureusement entretenu. Je n'imagine que du bonheur concernant ce lieu mystérieux.
Nous étions Patrick et moi à la terrasse du café tenu par ce monsieur. Je lui demande où sont les toilettes. "Là-bas, au fond de la salle me dit-il, mais il y a quelqu'un". "Bon, je vais attendre ici." Je regarde autour de moi, de l'air occupé que l'on prend dans ces cas-là et quelque chose retient mon attention : le mur de pierres derrière moi.
Le voici ce mur. C'est un mélange de pierres de Marquise et de deux autres pierres dont il m'a dit le nom hélas déjà oublié. Il a emménagé avec ses parents à huit ans dans ce café. Il se souvient des cloisons qui recouvraient ce mur quand ils sont arrivés. Elles suintaient. Son papa a alors demandé à des professionnels comment remédier au problème. L'un d'eux lui a répondu que mieux valait faire sauter le "mur de briques", "avec un peu de chance a-t-il ajouté vous trouverez peut-être de la pierre de Marquise dessous." Le petit garçon qu'il était alors a aidé à enlever "morceau par morceau" tout ce qui recouvrait le trésor. Car lui était à la chasse au trésor. Et n'a pas été déçu.
Drôle de photo. La dame qui faisait le ménage a été prise de cour. Sa frimousse de jolie blonde est apparue avant de disparaître aussitôt. Le charmant tenancier du café m'avait dit tout de go, content que je m'intéresse à son bistrot (il m'a peut-être pris pour une journaliste locale) "au fond de la salle qui mène aux toilettes, vous verrez la montée d'escalier en pierres. Elle est à photographier aussi." Voilà, donc.
Puisque nous y sommes, voici le bistrot de l'aimable petit bonhomme, vu de l'extérieur. Pas mal, mais ce qui fait le charme de la photo, c'est le providentiel cycliste quand même, la lumière et ses ombres aussi. Demain, si vous êtes toujours là vous verrez ici d'autres photos d'Ambleteuse.
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17/05/2014
Yoko du jour
10:21 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)