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03/02/2014

Un petit point

Ce que je retiens des romans policiers dont j'ai pris connaissance c'est le portait qu'ils font de la société.

 

On a souvent affaire à des personnes  bien intégrées mais frustrées pour une raison ou une autre et donc en quête de reconnaissance. Les acteurs des divers événements, de part et d'autre,  maîtrisent les technologies diverses et cela se voit, c'est important, cette maîtrise des technologies étant la base pour se faire reconnaître à minima de ceux que la société a institué en quasi demi-dieux, c'est-à-dire les hommes de pouvoir, à statut social important cela va sans dire. 

 

Ceux que cette réalité indispose seraient tentés de suivre la voie de la poésie, du réenchantement, pour sortir du carcan. Hélas, quand on ne suit pas les parcours voulus, on s'expose dangereusement. Parfois les parcours de vie sont accidentés en raison de paramètres insolubles, ou difficiles, parfois il s'agit du choix de gens qui se croyaient libres ne voyant pas les dangers de cette liberté compte tenu de la réalité sociale. Les polars rappellent durement que dans ce cas de figure, cela se termine effectivement mal en général. Ces électrons libres, en raison de leur apparente instabilité peut-être, sont perçus  et traités en marginaux, paumés,   on les appelle parfois des "charlots" dans le Nord (merci quand même Charly Chaplin), et cela empire à mesure que le lecteur constate leur chute dans la petite délinquance, faute de droit au travail souvent (comme on l'a implicitement compris), dans la drogue, où alors "ces paumés", touchant le fond, deviennent psychiatrisables à souhait, on le devine aisément dès lors. 

 

"les gens ont besoin de reconnaissance, d'instantanéité, quitte à sacrifier leur liberté." Jess Kaan

 

"Les gens", à lire les polars, probablement très lucides par ailleurs, ne sauraient plus éprouver suffisamment d'estime pour eux-mêmes, il faut qu'elle vienne de l'extérieur avant tout, par besoin de considération qui tiendrait de l'urgence et qui passe par l'argent, lequel va de pair avec la reconnaissance de ces demi-dieux à leur égard. Le problème est de taille quand on s'aperçoit  que les hommes de pouvoir en question, dans les romans policiers (toute ressemblance etc.), tournent en général mal. Notamment, dans le polar de Jess Kaan, (le dernier lu), par leurs pratiques sexuelles avilissantes. Si  le sexe est prêché comme libérateur par ces quelques pontes monstrueux, il devient en fait une prison et ne procure à la longue que routine ennuyeuse et jouissance simulée ou si fugitive ! Cela m'a fait penser à Bernanos qui en parlant du nez de M. Ouine, quand Steeny observe celui dont il voulait faire son maître, mort, voit "une bête malfaisante".

 

08:50 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

02/02/2014

samedi après-midi

Samedi après-midi, nous sommes allés, entre autre, moi à la bibliothèque municipale de Béthune, Patrick au Furet de Nord, il voulait saluer un écrivain de sa connaissance, Jess Kaan, qui y faisait une dédicace.

 

Le soir même j'entame la lecture du polar de Jess Kaan : Le Label N. Déjà j'en avais lu la préface, de  Virginia Valmain, au café où nous nous étions rendus quelque temps après nos différentes visites en ville.

 

 Virginia après avoir dit dans cette préface tout le bien qu'elle pensait du texte de cet auteur signe "Virginia Valmain, romancière burnée". Candide  encore à mes heures, j'interroge de suite Patrick : "romancière burnée,  ça veut dire quoi ?", j'insiste : "burnée". Le voisin de table me jette un méchant coup d'œil, pense-t-il que c'est de la provocation ? J'avais pourtant  parlé assez bas. Bref, Patrick m'éclaire sur cette évidence  et ajoute  "Virginia Valmain est un pseudo, en fait il s'agit de "...".  "..." est aussi auteur sous son vrai nom, masculin donc.

 

Quand je lis le début du roman de Jess Kaan, évidemment je suis un peu désarçonnée, je sortais à peine de Bernanos et Sand. De Bernanos surtout, qui passe au tamis de sa poésie une réalité bien dure elle aussi. Avec Jess, dans ce polar, pas de porte dérobée, pas de tamis, plongeon dans une réalité toute crue ; sans ménagements nous voici avec La blondasse, premier personnage-victime, qui est en réalité l'exutoire de deux débauchés. Je fais bien de m'adapter car le roman pour être cru n'est pas inintéressant pour autant, il est même riche d'enseignements.  Mais à une heure du matin, un peu fatiguée, l'histoire étant dure, je décide de faire une pause, mais ne lâche pas le roman comme ça, sans vergogne, parce que ce livre représente une somme de travail d'écriture ;  je prends donc temporairement congé de lui avec ménagements, lisant des bribes çà et là de la quatrième de couverture, mais d'un coup, mes yeux  s'accrochent comme malgré eux à la dédicace, que voici :

 

"À Mary Ann Nichols, Annie Chapman, Elizabeth Stride, Catherine Eddows, et Mary Jane Jelly. Parce qu'on se souvient toujours du Mal incarné et rarement des victimes."

 

J'éprouve le soudain besoin de vérifier si les femmes mentionnées sont des auteurs. Dès le premier nom entré dans le moteur de recherche, je vois qu'il s'agit des victimes de Jack l'éventreur. D'où la vidéo dans le post précédent.

 

 

Jess Kaan, chevalier moderne qui parle des héros anonymes. Son polar se passe à Auchel, le personnage principal (que pour ma part je retrouve demain) n'est pas un policier mais un embaumeur. 

 

Salut  à vous, lecteurs et lectrices de ce blog.  

 

   

04:56 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

01/02/2014

L'utopie comme débouché, c'est bien possible

"the world would never amount to a hill of beans if people didn't use their imaginations to think of the impossible."

Pete Seeger

 

 

de quoi se nourrit l'imaginaire ?

D'un environnement, d'une culture, de relations diverses. L'enfant toujours enfermé pourrait-il avoir de l'imagination créative, qui puisse le libérer par exemple de sa prison ? Car l'imagination n'est pas un délire. C'est plutôt ce qu'une personne fait des cadeaux reçus, de la nature, des paysages, des chants d'oiseaux, etc. ou de certaines souffrances aussi, afin qu'elles ne deviennent pas des poisons et conduisent à la résilience ; comme si un dialogue s'instaurait entre différents éléments de la réalité  et la personne. Pour imaginer, de façon créative comme l'entend Pete Seeger, il faut de l'espace, un certain recul, une respiration. Or le monde du prêt à penser, du consumérisme, finit par devenir une prison propre à tarir l'imaginaire créatif.

11:35 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)