25/02/2021
Corporate
Nous avons regardé ce soir un film sur la Trois belge, Corporate. Mon mari avait envie de voir une inspectrice du travail tenter d'élucider le suicide d'un cadre ; c'est en effet le thème du film, inspiré par les suicides de France Télécom. On n'est plus dans le chantage affectif dont il était question dans le post précédent, dans la menace de suicide, ou encore le suicide pour cause de dépression ayant ses racines dans l'histoire d'une personne. Le suicide ici a lieu dans un contexte de travail et de violences managériales. Des personnes ayant accepté de participer au système qui pousse un cadre devenu indésirable à la démission ont leur part de responsabilité. Il y a harcèlement moral et donc homicide que l'on pourra qualifier d'involontaire. Harcèlement qui ne veut pas dire son nom, et que le déni des malfaiteurs tend à interpréter comme la recherche d'un libre choix de la part de celui ou celle dont on veut en réalité se débarrasser. L'indésirable, poussé.e à la démission, si elle ou il résiste, finit par être épuisé.e psychiquement sous l'effet de ce harcèlement. Le DRH, dans ce film, se défausse sur sa subordonnée, celle qui avait accepté de le suivre dans le système qu'il avait mis en place. La Lâcheté est de mise, de la part du DRH et de toute l'équipe, qui fait porter le chapeau à "la seule responsable" du suicide du cadre. En décidant de s'allier avec l'inspectrice du travail, celle-ci, tout de même en partie responsable du suicide, devenue tête de turc, va prendre des risques calculés mais indéniables en s'alliant avec l'inspectrice du travail. Elle risque de se griller certes, mais en se défendant elle fait aussi le choix de se mettre du côté d'une certaine morale de la repentance, et de quitter une fois pour toutes la jungle du monde des affaires.
On parle du film ici :
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18/02/2021
Gloria Mundi
Nous venons de regarder en DVD, Gloria Mundi, film de Robert Guédiguian. Ce film interroge au passage le fonctionnement bien rôdé d'un syndicaliste entraînant dans une grève des ouvriers et ouvrières qui ne peuvent pas se permettre de la faire, pour une question de survie.
Ce film interroge aussi à propos de l'humanité émouvante du repris de justice, joué par un acteur également infirmier, Gérard Meylan ; le personnage qu'il incarne a fait 20 ans de prison pour avoir défendu la vie d'un ami, lequel serait mort si Daniel (joué par Gérard Meylan) n'avait pas pris les devants.... pas simple de juger, encore moins de condamner en certains cas.
Le film interroge également sur l'amour, les différentes sortes d'amour, le passionnel et le pacifié, serein, face à son contraire, la passion dévorante, nécessiteuse.
Dans ce film une jeune maman vient d'avoir un bébé, Gloria, et voilà que le père de Gloria, victime d'une agression qui lui mutile durablement un bras, perd son travail. La sœur de la maman du bébé forme avec son mari un couple de gagnants, des winners, qui incarnent la réussite sociale... tandis que les parents de bébé Gloria galèrent méchamment. On se traite de minables dans cette génération qui affronte la guerre économique, "le plus fort gagne" et les dits minables se font littéralement baiser, telle est du moins la loi du beau-frère.
En ce qui concerne ceux de la génération plus ancienne, encore très engagés dans le combat social, on fait de la place à la poésie, on ne craint pas d'être spirituel. Une compréhension mutuelle s'installe dans le trio composé du repris de justice, de son ex femme et du second mari de celle-ci. Rien de sordide entre eux. Ils sont sublimes, et c'est ce trio qui donne au film sa lumière.
Un film inoubliable.
23:25 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)
15/02/2021
Le spleen des piano bars ♣♣♣ Lionceau perdu dans la banlieue
Chanson de Patrick S. VAST, avec la participation visuelle de Mrs Nono ☺ et de Mr Pluton.
♣♣♣
Nous avons regardé le film Les Misérables en vidéo ce soir. La lionne rugit après l'ado, qui lui a volé son petit. En fait, l'ado se voulait protecteur du lionceau, avec la volonté de soustraire l'animal à une condition d'animal de cirque. Par contre ce même ado n'est pas le protecteur des poules, figurez-vous. Il en a en effet proposé une à dévorer toute crue au lionceau en âge de s'acquitter de cette besogne quoique bien jeune encore.
Pauvre poule ! Elle subit le même sort que la grenouille vue sur la 5 avant hier, qu'un scientifique montre se faire dévorer par un serpent, avec la froideur d'un reptile. On ne voit pas la poule se faire dévorer cela dit, mais bon, facile de deviner l'issue du face à face imminent.
Mais pauvre ado aussi, voleur de poules et du lionceau ; il se reçoit le tir d'un flashball en pleine figure, d'un flic qui a perdu pied, et ce, juste après que l'ado en question ait encaissé la colère de la lionne, filmée à deux doigts de le dévorer (j'espère que c'était un montage sinon l'acteur risque d'être traumatisé à vie).
Oh pauvre ! dirait-on dans le Sud de la France avec une vraie miséricorde dans la voix (quand même un peu exaspérante si l'on est un brin orgueilleux ou orgueilleuse).
Révolte des adolescents, adultes dépassés, qui paient cher leurs erreurs. Tirs de mortier à ne plus commercialiser en tout cas. On les aime nos ados, quand même, pas vrai ?
La bande annonce du film, très explicite :
23:31 Publié dans cinéma, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)