18/03/2019
L'expérience en poésie
Jeunesse
Smelling of sweet resin the Aleppo pines’
shadows grow taller by the hour.
Les ombres des pins d'Alep grandissent au fil des heures, parfumées de résine douce.
Des jumeaux identiques se poursuivent l'un l'autre parmi les ombres,
le plus vieux de dix minutes criant,
Je vais te tuer, tandis que le plus jeune
rit, Tue-moi si tu le peux !
Jour après jour ces mortiers à l'heure du thé
ne cessent de cribler le mur pare-souffle auquel
les garçons sont tellement habitués qu'ils continuent de jouer.
Two identical
twin boys chase each other through the shadows,
the one who’s ten minutes older yelling,
I’m gonna kill you while the younger one
laughs, Kill me, kill me if you can!
Day by day these teatime mortars
keep pecking at the blast wall that the boys
have grown so used to they keep right on playing.
If they weren’t here in front of me, I’d find them
hard to imagine, just as I sometimes find
my own twin brother hard to imagine.
S'ils n'étaient pas ici devant moi, je les trouverais
difficiles à imaginer, tout comme je trouve parfois
mon propre jumeau inimaginable.
I’m supposed to be doing a story
on soldiers, what they do to keep from
being frightened, but all I can think about
is how Tim would chase me or I’d chase him
and we’d yell, I’m gonna kill you, just like
these brothers do, so alive in their bodies,
just as Tim who is so alive will one day not be:
will it be me or him who first dies?
Je suis censé mener une enquête sur des soldats,
ce qu'ils font pour ne pas avoir peur,
mais tout ce à quoi je peux penser, c'est comment Tim me poursuivrait ou comment je le poursuivrais
et nous crierions, je vais te tuer.
Tout comme le font ces frères si vivants dans leur corps,
tout comme Tim, qui est si vivant, ne le sera pas un jour : qui des deux mourra le premier, lui ou moi ?
But I came here to do a story on soldiers
and how they keep watching out for death
and manage to fight and die without going crazy —
Mais je suis venu ici pour faire une enquête sur des soldats
comment ils suivent de près la mort
et réussissent à se battre et à mourir sans devenir fou —
les garçons s'accroupissent et regardent les fourmis grimper
le long de l'écorce craquelée, les antennes vacillantes
tapant l'arbre de haut en bas
cela me rappelle le soldat de l'autre côté des baraquements
toujours introverti, nerveux,
tandis que ses yeux scrutent quelque chose que je ne vois pas —
the boys squat down to look at ants climbing
through corrugated bark, the wavering antennae
tapping up and down the tree reminding me
of the soldier across the barracks sitting
still inside himself, listening to his nerves
while his eyes peer out at something I can’t see—
when Achilles’ immortal mother came
to her grieving son, knowing he would soon
die, and gave him his armor and kept the worms
from the wounds of his dead friend, Patroclus, she,
a goddess, knew she wouldn’t be allowed
to keep those same worms from her son’s body.
lorsque la mère immortelle d’Achille
est venue vers son fils endeuillé, sachant qu’il mourrait bientôt,
lui remettre son armure, et a éloigné les vers
des plaies de son ami mort, Patrocle, elle,
une déesse, savait qu'elle ne serait pas autorisée
à éloigner ces mêmes vers du corps de son fils.
I know I’m not his father, he’s not my son,
but he looks so young, young enough to be
my son—sitting on his bunk, watching out for death,
trying to fight and die without going crazy, he
reaches for his rifle, breaks it down,
dust cover, spring, bolt carrier with piston,
wiping it all down with a rag and oil,
cleaning it for the second time this hour
as shadows shifting through the pines
bury him and the little boys and Tim
and me in non-metaphorical, real life darkness
where I’m supposed to be doing a story.
Je sais que je ne suis pas son père, il n'est pas mon fils,
mais il paraît si jeune, suffisamment jeune pour être mon fils
— assis sur sa couchette, guettant la mort,
essayant de se battre et de mourir sans devenir fou,
il prend son fusil, le démonte,
la housse de protection, le ressort,
la chambre le verrou et le piston,
l'essuyant tout du long avec un chiffon et de l'huile,
le nettoyant pour la seconde fois en une heure
tandis que les ombres changent sous les pins
l'ensevelissant lui et les petits garçons et Tim
et moi dans les non métaphoriques,
ténèbres de la vie réelle
où je suis censé faire une enquête.
Tom Sleigh ; Youth ; sur le site Poem a day
La prière de Roger :
20:24 Publié dans Blog Mémo, Poésie, prière | Lien permanent | Commentaires (0)
16/03/2019
Chants et lecture
À cinq heures vingt-trois, j'ai entendu les premiers chants d'oiseaux. Depuis début février il y a un regain de tonus dans la tribu des oiseaux des environs. Cela va s'accroître et culminer en fin de printemps. Les oiseaux s'autorisent à chanter tôt le matin ; ils étaient peut-être réveillés avant mais attendaient une certaine couleur de l'aube pour juger le moment venu d'émettre leurs premiers sons mélodieux.
Prions pour que les oiseaux continuent de vivre encore longtemps.
La face Claire de la nuit parle dans sa note des gens dans la rue. De ceux à qui la société refuse de donner une place.
J'aime et j'approuve cette appréciation des choses et surtout ce courage. Ici :
http://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/
La faute à Rousseau est un blog très intellectuel (mes neurones ont justement besoin de stimulation) ; ce blog propose une vidéo, que j'ai regardée, de prouesses et de démonstrations d'habileté motrice aux sons du tambour. Ici :
http://lafautearousseau.hautetfort.com/
Et maintenant, après avoir regardé cette belle jeunesse, une autre belle jeunesse pour assouplir mes lombaires, qui, comme mes neurones ont besoin d'assouplissement :
06:17 Publié dans Blog Mémo, Lecture, Musique, Note | Lien permanent | Commentaires (0)
05/03/2019
Ce soir ♣♣♣ J'aime l'An Vert
Le bonheur ce soir d'avoir fait cette séance :
Merci à eux : le jeune moine Shaolin, les musiciens, les personnes derrière le guide, qui ont bien voulu se laisser filmer. Je pense que si j'étais atteinte d'une paralysie, rien que regarder me détendrait, et d'écouter la superbe musique.
♣♣♣
Les éléphants ont de l'éthique, ils se secourent, ils secourent même d'autres animaux pris dans la tourmente d'une attaque de félins. Ce sont des Amours.
L'An Vert aussi :
01:29 Publié dans Blog Mémo, Lecture, vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)