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29/11/2014

Les regardeurs

Courses ce matin, fatigantes ! Je parle des courses en grande surface... mais en petite surface, où je suis allée aussi, ça a été. J'ai demandé au gérant du petit magasin qui vient d'ouvrir où ils mettaient leurs croquettes pour chats et, dans l'envolée, où était la chicorée, car je n'avais pas le temps de chercher, et lui de répliquer  "la chicorée pour chats ?" ... car, impressionné, il pensait avoir un grand chat devant lui, oui, une panthère rouge coquelicot, car je portais comme manteau, le  rouge de fond en comble, figurez-vous,  du revers de la capuche au fil de la doublure.  La grande surface, la petite surface,  énergivore au possible ! d'où le chaperon rouge en guise de signe de détresse.  Sieste légitime vous me comprenez dès lors...  et  justifiée ci-avant en quelques lignes sobres ... pourtant, cependant que je sommeillais en toute légitimité, j'entendis soudainement le nom de Sade,  distinctement prononcé, des limbes ronronnantes de la radio... et étais derechef sur mes gardes, tendant l'oreille avec inquiétude avant de me réveiller complètement. Voici l'émission en question que je vais de ce fait écouter moi-même intégralement :

 

 

Je suis à la moitié de l'émission et tel Lagardère,  me tiens sur mes gardes, l'oreille aux aguets face à l'adversaire : la philosophie de Sade ou celle  du Vidocq de Féval ou celle encore de n'importe quel truand, ou n'importe quel féroce dictateur. Premier argument de Sade : face à l'ignominie des puissants dit-il qui tuent par milliers des soldats sans que leur conscience en soit le moins du monde troublée, je peux me permettre moi le petit particulier du meurtre de me lâcher en tuant, suprême plaisir ! Se farcir un enfant par exemple car Sade en tua plus d'un  (les puissants en tuant tellement, un de plus un de moins). L'argument n'est-il pas celui d'un blaireau ? Les autres le font, plus grands que moi, du coup je le fais.

Quoi d'autre ? Appeler crime un meurtre est signe de l'orgueil des humains pour Sade. Le meurtre d'un cochon,  pareil que le meurtre d'un humain pour lui. D'autres, plus rares peut-être,  estiment eux, que l'exécution d'un cochon est déjà un crime. Les bouddhistes par exemple. La bonté est moins banale que le crime, mais les bouddhistes ne pensent pas cela pour être originaux  mais parce qu'ils sont naturellement comme cela. Le meurtre n'est donc pas aussi naturel que le croit Sade. Il existe des gens que le meurtre dégoûte pour de vrai.

Je reprendrai mon écoute tout à l'heure. 

 À se poser des questions sur la religion catholique car Sade l'était,  d'aucuns ne vivraient donc pas bien cette religion, indice : les peintures justement qui révélaient tout ce qu'il pouvait y avoir de complaisance dans la souffrance, ce qui a pu rendre Sade malade. Car pour moi Sade est juste malade d'une maladie qu'il inaugura, officialisa , en en montrant tous les détails ; tout en voulant l'inclure dans un "Nous" il lui donna au moins son nom à cette maladie,  dont souffrent de nombreuses gens, et qui a pour pendant le fidèle maso ! Ce n'est pas gai !  Un ailleurs est-il possible ? pour ma part je m'en vais écouter les Beatles.  

16:54 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)

Le vestimentaire

Je viens de lire le blog de Castor sur le vestimentaire. Je ne savais pas que Obama et son collègue avaient décidé de ne plus perdre de temps à s'habiller. Ils ne sont pas devenus naturistes, ce serait trop beau ! Non, juste ils veulent prendre une apparence négligée d'après Castor... comme pour bien montrer qu'ils ne sont pas de simples minets superficiels et prennent au contraire leur tache à cœur, oubliant même de se laver, et pire, de se raser ? Castor pense qu'il faut "perdre" son temps  à s'habiller... choisir le foulard que l'on se mettra sur la tête (je pense au foulard car hier soir j'ai regardé un reportage sur une école privée musulmane belge, où les foulards et autres couvre têtes semblaient avoir été choisis avec soin par les dames : ils étaient d'une étoffe qui ne ressemblait pas à de la toile de jute, et esthétiques... de plus ils doivent être aussi compliqués à placer comme il se doit sur la tête que le nœud de cravate à nouer autour du cou pour un néophyte du nœud de cravate, lequel cela dit peut être vu comme un signe religieux de la gentry contemporaine.)

Plus avant dans la chronique,  c'est vrai la remarque est judicieuse, Castor : super man pour se faire reconnaître, met sa petite culotte au dessus de son pantalon et non pas dessous. Le besoin d'envoyer des signes clairs : je suis super man,  ma petite culotte est fluo et je la montre... il y a là  rapport subtil, ou absurdité selon la façon d'appréhender la chose.

 

Chez Féval que je lis avec attention ces temps-ci, j'apprends que les Parisiens du dix-neuvième siècle trouvaient de mauvais augure les tenues complètement noires, les associant aux crimes commis par  des gens de pouvoir...  Les Habits Noirs ! Il suffisait qu'ils prononçassent ces mots pour trembler sur leur base, ils s'étaient compris.... alors que notre Zorro contemporain,  tout de noir vêtu,  fait frémir dans l'autre sens les âmes candides. Il n'empêche,  des politiques comme Obama et son ami, plus d'un siècle plus tard, après avoir lu Féval peut-être,  pencheraient désormais pour une tenue négligée... à la Gainsbourg ? Et  là est le mirage à  mon avis.... il s'agirait peut-être, quoique je n'aie pas regardé les fringues qu'ils portaient mais je me fie à Castor,  d'ambition de leur part à la suprême élégance qui se veut donner l'image de la négligence... un comble de coquetterie en somme !  Béééé... oui (le Bééé, étant là pour moi, à seule fin de me légèrement railler de temps à autre... car je ne m'épargne pas, moi mes bergers et mes chats)

 

Autre chose encore... N'oublions pas les désargentés désenchantés, qui sont bien obligés d'enfiler jean et chemise et pull tout à la file sans faire de chichis à l'instar des gras qui eux ne trouvent rien au dessus de la taille 48 et sont donc naturellement enclins au naturisme qui serait dans leur cas de la légitime défense  contre la discrimination, n'était le froid en hiver, lequel ne gêne pas les fémens, cela dit.

 

 Et pour en finir avec ma mienne glose impromptue,  un "pfffff !" bien expiré !

   

08:37 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

28/11/2014

Carol bis — la photo volée — "payer la loi" : l'extrait

Enfants et jeunes et moins jeunes ados, adultes idem pleins d'énergie inspirez-vous quelle que soit la couleur de votre peau, de papa Chuck ou de papa Hokusaï qui lui maniait le pinceau... car je pense que le policier qui a tué un enfant noir sous prétexte qu'il jouait avec un pistolet, était lui-même, à jouer avec un pistolet à douze ans. Papa Chuck, je vous envoie à leur secours,  la couleur de peau de Carol, j'ai bien compris, avec vous, ça ne change pas la donne. Carol :

 

 

 

La photo volée maintenant, dans les années soixante-dix j'ai été parmi les cinq à peine recroquevillés du point de vue de nos longues guiboles à l'arrière d'une quatre L, en Inde ils sont six sur une selle de mobylette, et ça se passe aujourd'hui : admiration. Admiration d'autant plus grande qu'aujourd'hui on a parfois deux à trois automobiles par famille résidant sous un même toit, alors qu'ici la pollution est nettement moindre : 

 

motosix.jpg

Je l'ai volée à Samouraï, qui elle-même la chipie a chipé cet instant précieux à la famille Six : http://www.indiansamourai.com/ 

 

 

L'extrait pour finir. Des Habits Noirs, de Féval. Ce n'est pas tant le vol de Lecocq (Vidocq est visé par Féval par le biais de son personnage Lecocq) qui embête Féval je pense, le monde pullule de voleurs, ceux qui ont pignon sur rue l'étant parfois et à leur insu vu la mauvaise foi qui a englué leurs neurones, non, ce n'est pas tant le vol  de Lecocq qui gêne féval, mais le fait qu'il fasse payer la loi, c'est-à-dire, qu'il fournisse à la justice son coupable... afin en quelque sorte pour Lecocq que l'honneur de la justice soit sauf et n'aille pas ainsi chercher plus avant la vérité et le trouver, lui.  Court extrait où celui qui paye la loi, le coupable idéal, bref celui qui n'a pas commis le vol mais en est accusé par le jeu des circonstances que Lecocq a mises en place contre lui, s'exprime dans son journal destiné à être lu par sa femme plus tard :

 

"— À cette heure, elle est à Paris ! Elle est sauvée !

 

Et je me suis mis à bâtir un château dans l'avenir.

 

J'ai relaté mon premier interrogatoire tel qu'il fut et aussi complètement que mon souvenir me le rappelle parce que je ne veux pas y revenir. Tous les autres furent à peu près semblables, sauf les détails que je noterai. Ce qui me resta de cet interrogatoire, ce fut le sentiment, la saveur, si j'osais m'exprimer ainsi, de ma perte. Mon affaire se posait sous un certain jour qui déplaçait si fatalement l'évidence, que tous mes efforts devaient être inutiles. J'avais conscience de cela ; je l'avais eue du reste, avant la fuite et dès le premier moment. La ferme  incrédulité de mon juge me sautait aux yeux avec une navrante énergie. Ce que je dirais n'existait pas pour lui. Mes prétendus mensonges n'excitaient pas sa colère : j'étais dans mon rôle, mais ils allaient autour de son oreille comme un vain son.

 

J'avais attendu de sa part moins de mansuétude : je le remerciais en moi-même de son calme en face du crime manifeste, car mon malheur était de sentir jusqu'à l'angoisse la force des indices accumulés contre moi. Il arrivait avec sa conscience de jurisconsulte, avec son expérience de magistrat, avec la certitude de sa méthode servant d'auxiliaire à une très notable faculté de pénétration naturelle. Il était sûr de lui-même. Il n'avait pas les défiances des faibles. Il entrait d'un pas solide et sans tâtonnements dans un ordre de faits qui excluait jusqu'au doute. Son devoir était tracé : je mentais, il fallait me confondre."

 

Paul Féval -  Les Habits Noirs  

 

 

 

 

  

09:20 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)