28/11/2014
Carol bis — la photo volée — "payer la loi" : l'extrait
Enfants et jeunes et moins jeunes ados, adultes idem pleins d'énergie inspirez-vous quelle que soit la couleur de votre peau, de papa Chuck ou de papa Hokusaï qui lui maniait le pinceau... car je pense que le policier qui a tué un enfant noir sous prétexte qu'il jouait avec un pistolet, était lui-même, à jouer avec un pistolet à douze ans. Papa Chuck, je vous envoie à leur secours, la couleur de peau de Carol, j'ai bien compris, avec vous, ça ne change pas la donne. Carol :
La photo volée maintenant, dans les années soixante-dix j'ai été parmi les cinq à peine recroquevillés du point de vue de nos longues guiboles à l'arrière d'une quatre L, en Inde ils sont six sur une selle de mobylette, et ça se passe aujourd'hui : admiration. Admiration d'autant plus grande qu'aujourd'hui on a parfois deux à trois automobiles par famille résidant sous un même toit, alors qu'ici la pollution est nettement moindre :
Je l'ai volée à Samouraï, qui elle-même la chipie a chipé cet instant précieux à la famille Six : http://www.indiansamourai.com/
L'extrait pour finir. Des Habits Noirs, de Féval. Ce n'est pas tant le vol de Lecocq (Vidocq est visé par Féval par le biais de son personnage Lecocq) qui embête Féval je pense, le monde pullule de voleurs, ceux qui ont pignon sur rue l'étant parfois et à leur insu vu la mauvaise foi qui a englué leurs neurones, non, ce n'est pas tant le vol de Lecocq qui gêne féval, mais le fait qu'il fasse payer la loi, c'est-à-dire, qu'il fournisse à la justice son coupable... afin en quelque sorte pour Lecocq que l'honneur de la justice soit sauf et n'aille pas ainsi chercher plus avant la vérité et le trouver, lui. Court extrait où celui qui paye la loi, le coupable idéal, bref celui qui n'a pas commis le vol mais en est accusé par le jeu des circonstances que Lecocq a mises en place contre lui, s'exprime dans son journal destiné à être lu par sa femme plus tard :
"— À cette heure, elle est à Paris ! Elle est sauvée !
Et je me suis mis à bâtir un château dans l'avenir.
J'ai relaté mon premier interrogatoire tel qu'il fut et aussi complètement que mon souvenir me le rappelle parce que je ne veux pas y revenir. Tous les autres furent à peu près semblables, sauf les détails que je noterai. Ce qui me resta de cet interrogatoire, ce fut le sentiment, la saveur, si j'osais m'exprimer ainsi, de ma perte. Mon affaire se posait sous un certain jour qui déplaçait si fatalement l'évidence, que tous mes efforts devaient être inutiles. J'avais conscience de cela ; je l'avais eue du reste, avant la fuite et dès le premier moment. La ferme incrédulité de mon juge me sautait aux yeux avec une navrante énergie. Ce que je dirais n'existait pas pour lui. Mes prétendus mensonges n'excitaient pas sa colère : j'étais dans mon rôle, mais ils allaient autour de son oreille comme un vain son.
J'avais attendu de sa part moins de mansuétude : je le remerciais en moi-même de son calme en face du crime manifeste, car mon malheur était de sentir jusqu'à l'angoisse la force des indices accumulés contre moi. Il arrivait avec sa conscience de jurisconsulte, avec son expérience de magistrat, avec la certitude de sa méthode servant d'auxiliaire à une très notable faculté de pénétration naturelle. Il était sûr de lui-même. Il n'avait pas les défiances des faibles. Il entrait d'un pas solide et sans tâtonnements dans un ordre de faits qui excluait jusqu'au doute. Son devoir était tracé : je mentais, il fallait me confondre."
Paul Féval - Les Habits Noirs
09:20 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
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