31/10/2014
Halloween
La grande surface où je suis allée avait ses caissières en beauté. Les maquillages visant à une certaine esthétique. Par exemple la caissière sur qui je suis tombée, avait une frimousse à la Brigitte Bardot jeune, en plus bronzée, avec des yeux marron mais tirant plus sur le brun foncé. La demoiselle avait maquillé son bout de nez en noir pour figurer un petit museau, et on lui avait dessiné les "moustaches" du chat. Le client qui me précédait avait un peu la manière de Féval dans sa façon d'appréhender la beauté féminine ; après avoir dit à la jeune caissière que ce maquillage en chat lui allait à ravir, il lui a déclaré quelques secondes plus tard sur le mode mi sérieux, mi plaisantin, que sa beauté le troublait. La demoiselle a dit modestement un petit "merci, c'est gentil", elle l'était elle-même réellement je pense. Toujours est-il que, comme l'admirateur de la jeune fille parlait de façon très audible, j'en viens à penser naturellement que si une femme disait à un caissier de façon aussi audible que le fit l'admirateur, que la beauté de ce dernier la trouble, les gens autour penseraient sûrement d'elle qu'elle est effrontée, et même un rien dévergondée, alors que pour l'homme nous trouvons cela normal. Mais est-ce bien normal au fond de trouver ce genre de choses normales ? Pour autant cela ne saurait justifier de se voiler la face. Le compliment flatteur un peu exhibé, qui tombe sur une femme à l'ego imperturbable d'équilibre comme c'était le cas pour cette demoiselle, ne tire pas à conséquence, même si la chose se répète souvent, mais imaginez l'égo d'une femme sans cesse flattée sur sa beauté et qui n'a pas le même fond de sympathie ! Considérant Brigitte Bardot, je pense que pour avoir supporté aussi bien tout ce "flattage" sans exploser est le signe d'un pareil probable fond de sympathie, non ? ... Car elle n'a pas le melon Brigitte Bardot. Pour autant ce n'est pas mon sujet de réflexion de prédilection. Quant à moi, à soixante ans bientôt atteints, il y a quelque chose de mon physique que j'aime encore chez moi, mais je pense que cela tient de la subjectivité pure, comme on aime par exemple une vieille commode qui a de la patine, j'ai nommé : mes mains. Lesquelles sont pourtant vieilles d'allure, mais chacune porte un petit doigt très long qui m'a toujours amusée. Voilà, c'était la note pour se relaxer un peu la nuque.
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Deuxième passage de la vidéo sur mon blog
Juste avant l'extrait du Bossu de Paul Féval, j'ai posté la vidéo trouvée sur le site du journal Sud-Ouest, avec dessous mon commentaire, lequel disait en substance que l'on voyait clairement sur la vidéo (qui ne filme pas une fiction, le film n'est pas trafiqué), que des jeunes qui manifestent pacifiquement se font littéralement encercler par une police agressive à leur encontre, et enfumer ce faisant, durant l'encerclement. Les jeunes sont peu nombreux, pacifiques, la police compte beaucoup de membres, qui ne tardent pas à mettre leur casque, alors que les jeunes sont toujours pacifiques et à sortir les boucliers alors que les jeunes, encore une fois, sont pacifiques et ne répondront à la violence par la violence (quelques lancers de cailloux pour les uns et un coktail Molotov) que bien plus tard. Quand les jeunes se font agresser, ils crient. Leur vulnérabilité est poignante à voir. Ensuite, dans les bois, certains essaieront de porter secours à leurs potes, se criant : "On récupère nos potes", à ce moment-là, je crois que Rémi est déjà blessé à mort. Je re-commente la vidéo postée hier soir sur mon blog parce que, ce matin, j'ai entendu des journalistes à la radio qui semblaient la contester, disant que c'était une vidéo de militants, et les journalistes de recourir à des mythes et légendes pour railler sous cape ces jeunes qui risquaient ni plus ni moins leur peau,( d'ailleurs on voit sur la video que lorsqu'une personne est emportée par des manifestants, blessée, des policiers lancent encore après cela des grenades ), ces jeunes accomplissaient un acte simplement civique, de personnes ayant bien le droit de faire de la politique elles aussi, en réponse à la politique agressive des socialistes en matière d'environnement. Je revisionne pour la cinquième fois cette vidéo militante et qui a bien le droit de l'être, la vidéo montre simplement, sans commentaire de la part des militants, ce qu'il se passe. Je pense que la personne qui a eu le courage de filmer cette vidéo a protégé au maximum ce faisant les manifestants, représentant une sorte d'œil de la justice du peuple, qui a pu être dissuasif pour certains policiers dont le taux de testostérone semblait être trop élevé ce jour-là du moins. La vidéo :
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Deuxième extrait du bossu de Paul Féval
"4. Largesses
Ce devait être un bossu de beaucoup d'esprit, malgré l'extravagance qu'il commettait en ce moment. Il avait l'œil vif et le nez aquilin. Son front se dessinait bien sous sa perruque grotesquement révoltée, et le sourire fin qui raillait autour de ses lèvres annonçait une malice d'enfer. Un vrai bossu !
Quant à la bosse elle-même, elle était riche, bien plantée au milieu du dos, et se relevant pour caresser la nuque. Par-devant, son menton touchait sa poitrine. Les jambes étaient bizarrement contournées, mais n'avaient point cette maigreur proverbiale qui est l'accompagnement obligé de la bosse.
Cette singulière créature portait un costume noir complet, de la plus rigoureuse décence, manchettes et jabots de mousseline plissée d'une éclatante blancheur. Tous les regards étaient fixés sur lui, et cela ne semblait point l'incommoder.
— Bravo ! sage Esope ! s'écria Chaverny : tu me parais un spéculateur hardi et adroit !
— Hardi, répéta Esope en le regardant fixement ; assez... Adroit, nous verrons bien !
Sa petite voix grinçait comme une crécelle d'enfant. Tout le monde répéta :
— Bravo, Esope ! bravo !
Cocardasse et Passepoil ne pouvaient plus s'étonner de rien. Leurs bras étaient tombés depuis longtemps ; mais le Gascon demanda tout bas :
— N'avons-nous jamais connu de bossu, mon bon ?
— Pas que je me souvienne.
— Vivadiou ! il me semble que j'ai vu ces yeux-là quelque part.
Gonzague aussi regardait le petit homme avec une remarquable attention.
— L'ami, dit-il, on paye comptant, vous savez ?
— Je sais, répondit Esope, car, à dater de ce moment, il n'avait plus d'autre nom.
Chaverny était son parrain.
Esope tira son portefeuille de sa poche et mit aux mains de Peyrolles soixante billets d'Etat de cinq cents livres. On s'attendait presque à voir ces papiers se transformer en feuilles sèches, tant l'apparition du petit homme avait été fantastique. Mais c'étaient de belles et bonnes cédules de la Compagnie.
— Mon reçu, dit-il.
Peyrolles lui donna son reçu. Esope le plia et le mit dans son portefeuille, à la place des billets. Puis, frappant sur le carnet :
— Bonne affaire ! dit-il. A vous revoir, messieurs !
Il salua bien poliment Gonzague et la compagnie. Tout le monde s'écarta pour le laisser passer.
On riait encore, mais je ne sais quel froid courait dans toutes les veines. Gonzague était pensif.
Peyrolles et ses gens commençaient à faire sortir les acheteurs, qui déjà eussent voulu être au lendemain. Les amis du prince regardaient encore, et machinalement, la porte par où le petit homme noir venait de disparaître.
— Messieurs, dit Gonzague, pendant qu'on va disposer la salle, je vous prie de me suivre dans mes appartements.
— Allons ! dit Cocardasse derrière la draperie, c'est le moment où jamais, marchons !
— J'ai peur, fit le timide Passepoil.
— Eh donc ! je passerai le premier.
Il prit Passepoil par la main, et s'avança vers Gonzague, chapeau bas.
— Parbleu ! s'écria Chaverny en les apercevant, mon cousin a voulu nous donner la comédie ! c'est la journée des mascarades. Le bossu n'était pas mal, mais voici bien la plus belle paire de coupe-jarrets que j'aie vus de ma vie !
Cocardasse junior le regarda de travers. Navailles, Oriol et consorts se mirent à tourner autour de nos deux amis en les considérant curieusement.
— Sois prudent ! murmura Passepoil à l'oreille du Gascon.
— Capédédiou ! fit ce dernier, ceux-ci n'ont donc jamais vu deux gentilshommes, qu'ils nous dévisagent ainsi !
— Le grand est de toute beauté ! dit Navailles.
— Moi, repartit Oriol, j'aime mieux le petit.
— Il n'y a plus de niche à louer ; que viennent-ils faire ici ?
Heureusement qu'ils arrivaient auprès de Gonzague, qui les aperçut et tressaillit.
[...]
— Peyrolles ! appela Gonzague.
L'intendant venait de faire sortir le dernier adjudicataire.
— Reconnais-tu ces beaux garçons ? lui demanda Gonzague. Mène-les à l'office, qu'ils mangent et qu'ils boivent. Donne-leur à chacun un habit neuf, et qu'ils attendent mes ordres !
— Ah ! monseigneur ! s'écria Cocardasse.
— Généreux prince ! fit Passepoil.
— Allez ! ordonna Gonzague.
Ils s'éloignèrent à reculons, saluant à outrance et balayant la terre avec les vieilles plumes de leurs feutres. Quand ils arrivèrent en face des rieurs, Cocardasse le premier planta son feutre sur l'oreille, et releva du bout de sa rapière le bord frangé de son manteau. Frère Passepoil l'imita de son mieux . Tous deux, hautains, superbes, le nez au vent, le poing sur la hanche, foudroyant les railleurs de leurs regards terribles, ils traversèrent la salle sur les pas de Peyrolles, et gagnèrent l'office, où leur coup de fourchette étonna tous les serviteurs du prince."
page 121 à 123 Le bossu de Paul Féval
La citation du jour, de François d'Assise, lue dans le blog Jubilate Déo
"Heureux le serviteur qui aimerait et respecterait autant son frère lorsqu'il est loin que lorsqu'il est avec lui et ne dirait pas derrière son frère ce qu'il ne pourrait, en toute charité, dire devant lui."
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