30/03/2012
berger de la Mer
Les pêcheurs Japonais se conduisent mal en mer, aux dires de ceux qui les accusent de tuer sans vergogne les baleines, activité illégale s'il en est. Paul Watson, berger des mers, fait son possible pour saboter cette pêche interdite, sans faire couler de sang. D'un autre côté des occidentaux vont pêcher, avec une arrogance similaire à celle des Japonais vis-à-vis des baleines, dans des zones où les pauves riverains ne se nourrissent que de poissons. Le lien sur le site de Paul Watson : http://www.seashepherd.fr/
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29/03/2012
Rencontres essentielles
I veult te pas dire c’qui pinst‘. Pas à cause del’pub, mais des fois que l’lendemain i’n pinsrètent pu parèle. C’est pourquoi, sur le plan philosophique, il vaudrait mieux se taire que de dire les pensées qui nous viennent à l’esprit sur le coup, à chaud, sans avoir tourné sept fois la langue… à vif émotionnellement ; dire tout de suite, c’est se mettre inutilement à découvert, prendre le risque de se tromper, de dérouter, de patauger, voire même de se perdre gentiment. M’exprimer sur le nucléaire étant donné mes certitudes anti-nucléaire mûrement réfléchies, là oui, mais d’autres gens le font avec tellement plus d’efficacité que ce n’est pas la peine. Je préfère la spontanéité, et en contrepartie contrevenir aux règles sacrées de la démarche philosophique. Consciente de la chute possible je compense par une dialectique qui me fait écrire lentement, à propos de faits apparemment plus futiles les uns que les autres, de trucs qui me viennent à l’esprit sur le coup mais me ralentissent et neutralisent mes émotions dès que je veux les mettre en mots. Des petites choses de la vie, parfois déroutantes, non primordiales mais essentielles à leur façon, du moins pour moi, quitte, malgré la prudence dans l’urgence, à changer d’avis plus tard ou tout au moins à nuancer le propos. Mais n’est-ce pas cela aussi la tolérance, admettre que nous sommes faillibles. Dire presque à l’instant T, est une forme de poésie, de communication du ressenti, de sincérité qui peut amener la vérité à se manifester plus tard, pas toujours en même temps. De toute façon, il vaut mieux en général, ne pas prendre tout à la lettre, même concernant les grands textes de grands auteurs, mais prendre au sérieux et avec humour à la fois, ne serait-ce que pour mieux corriger le tir. Surtout quand il s’agit d’avis sur les positionnements politiques, quand il en va de la survie de populations et de la planète. Vous me suivez ? Pour passer à autre chose, hier j’ai regardé un film à mi-chemin entre le reportage et la fiction à propos d’un jeune homme dans le Jura qui a choisi de devenir agriculteur. Là aussi, c’était truffé « de petites choses de la vie », cette maman par exemple qui reproche à son fils de ne pas vouloir rencontrer son père, un père qui se débine pas mal mais qui fait de timides tentatives pour approcher son fils, elle lui dit « tu as tort de ne pas vouloir le voir, dans la vie on a besoin de tout le monde », mais le père va plus ou moins se défiler encore une fois, et mère courage sera là pour encaisser le coup avec son fils. Tout cela se vit en sourdine, sans éclat ; l’ado va avoir une chance inattendue avec la rencontre du paysan chez qui il fait son stage d’apprenti agriculteur. Celui-là est un papa meurtri dont le fils handicapé, après moult souffrances, a fini par mourir à cinq ans. « J’aurais tout donné pour qu’il connaisse le monde. » confie-t-il à l’ado qui se tait et l’écoute. Le monde paysan est économe en paroles, on escamote volontiers les mots, mais les rencontres essentielles ont lieu.
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27/03/2012
Chtigane
Un poème disait que la présence des étoiles, du vent et autres cadeaux de la nature, ne suffisait pas à certains hommes. Cette constatation témoignait de l’étonnement du poète. Tout à l’heure à peine sortie d’une visite chez le médecin où j’avais vu quelques patients anxieux, je me suis retrouvée à faire du vélo sous un soleil resplendissant dans un ciel bleu lumineux, un peu laiteux. Les quelques emplettes faites, me voici à la caisse. « Après vous je ferme. » dit la caissière aux clients devant moi en leur tendant un panneau de signalement, ils se retournent vers moi « Après vous c’est fermé. » je m’adresse à mon tour à ceux qui suivent « c’est fermé, je pense » dis-je au groupe de Tsiganes, ils me regardent de leurs yeux tranquilles, sans bouger. « Non, se ravise la caissière qui s’est soulevée et penchée pour mieux les voir, après eux j’arrête. » Ils se contentent de sourire quand je leur confirme le message. Les Tsiganes ressemblent comme deux gouttes d‘eau aux gitans mais tiennent à cette appellation de Tsiganes, et non pas Roms non plus. Ils y tiennent comme certains aiment à se présenter en tant que Bourguignons ou Basques, sans la formule de "politesse" qui consiste à dire en préambule : je suis d’origine etc, s’ils affirment tout de go "Je suis bourguignon." c’est que sans nul doute ils se sentent d’essence bourguignonne. Certains, quand ils parlent d’eux, revendiquent une identité à laquelle ils tiennent, qui fait presque office à leurs yeux de passeport évident pour se joindre aux autres plus aisément. Enfin, j‘imagine. Avant que je ne m’en aille, les Tsiganes, qui vivent à l’instant T, m’ont saluée avec douceur, pas étonnant que le poème sur les étoiles et le vent etc. dont je parlais tout à l’heure ait pour auteur un Tsigane. À leur contact, je peux me sentir un peu chtigane, mais cela est une autre histoire.
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