Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/03/2012

Chtigane

Un poème disait que la présence des étoiles, du vent et autres cadeaux de la nature, ne suffisait pas à certains hommes. Cette constatation témoignait de l’étonnement du poète. Tout à l’heure à peine sortie d’une visite chez le médecin où j’avais vu quelques patients anxieux, je me suis retrouvée à faire du vélo sous un soleil resplendissant dans un ciel bleu lumineux, un peu laiteux. Les quelques emplettes faites, me voici à la caisse. « Après vous je ferme. » dit la caissière aux clients devant moi en leur tendant un panneau de signalement, ils se retournent vers moi « Après vous c’est fermé. » je m’adresse à mon tour à ceux qui suivent « c’est fermé, je pense » dis-je au groupe de Tsiganes, ils me regardent de leurs yeux tranquilles, sans bouger. « Non, se ravise la caissière qui s’est soulevée et penchée pour mieux les voir, après eux j’arrête. » Ils se contentent de sourire quand je leur confirme le message. Les Tsiganes ressemblent comme deux gouttes d‘eau aux gitans mais tiennent à cette appellation de Tsiganes, et non pas Roms non plus. Ils y tiennent comme certains aiment à se présenter en tant que Bourguignons ou Basques, sans la formule de "politesse" qui consiste à dire en préambule : je suis d’origine etc, s’ils affirment tout de go "Je suis bourguignon." c’est que sans nul doute ils se sentent d’essence bourguignonne. Certains, quand ils parlent d’eux, revendiquent une identité à laquelle ils tiennent, qui fait presque office à leurs yeux de passeport évident pour se joindre aux autres plus aisément. Enfin, j‘imagine. Avant que je ne m’en aille, les Tsiganes, qui vivent à l’instant T, m’ont saluée avec douceur, pas étonnant que le poème sur les étoiles et le vent etc. dont je parlais tout à l’heure ait pour auteur un Tsigane. À leur contact, je peux me sentir un peu chtigane, mais cela est une autre histoire.

 

17:59 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.