28/03/2011
Missa sine nomine d'Ernst Wiechert
... "La symbolique n'est pas seule à constituer un dense réseau de correspondances entre Amédée et le Christ. La thématique de la pitié retournée, d'abord, sur soi-même avant que d'être dirigée sur les autres, est particulièrement importante : «Rentre chez toi à présent, lui dirent-ils tous deux. Pour que les autres sachent où tourner leurs regards, quand il fera nuit. Dans les ténèbres, seuls ceux qui ont eu pitié sont une source de lumière. Et non ceux qui brandissent un chandelier avec des bougies» (p. 461). Et encore : «N’oublie pas, dit-il, pour la réconforter, que rien n’a plus la barre sur toi depuis que tu as eu pitié. Rien ni personne. Quand on a eu pitié, on a effacé toutes ses fautes. La peur et le danger n’existent plus pour celui qui a eu pitié. Jamais !» (p. 434)."…
Intégral :
01:05 Publié dans Analyse | Lien permanent | Commentaires (0)
26/03/2011
Mondialisation.ca
Rumeurs politiques et fausses informations
Répandre des rumeurs et de fausses informations se révèle aussi une entreprise profitable, particulièrement en ce qui a trait aux fluctuations à court terme des bourses de marchandises.
[...] Une rumeur voulant que le dirigeant libyen longtemps en poste, Mouammar Kadhafi, ait été abattu a fait plonger les bourses de marchandises, faisant ainsi baisser les contrats à terme du pétrole brut de plus de 2 %. D’autres rumeurs ont eu des effets immédiats tout aussi considérables, même sans que de réels changements aient eu lieu sur le plan de la production ou des réserves de pétrole. Ceux qui spéculent sur le pétrole en sont la cause, comme les fonds de couverture, lesquels achètent et vendent des marchandises, et engrangent des profits en misant sur les variations de prix à court terme.
Ces spéculateurs habituels font des gains sur des variations rapides en pariant sur des rumeurs et des phénomènes erratiques du marché. Ils achètent et revendent rapidement les marchandises qu’ils n’ont pas l’intention de détenir ou d’utiliser. Leur opportunisme frappe une fois encore les familles de la classe ouvrière à travers le pays en augmentant le fardeau des petites entreprises et des agriculteurs [...]
Intégral : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid...
06:31 | Lien permanent | Commentaires (0)
25/03/2011
Extrait du journal d'un curé de campagne - Bernanos
On trouve des foyers de misère en France, évidemment. Des îlots de misère. Jamais assez grands pour que les misérables puissent vivre réellement entre eux, vivre une vraie vie de misère. La richesse elle-même s’y fait trop nuancée, trop humaine, que sais-je ? pour qu’éclate nulle part, rayonne, resplendisse, l’effroyable puissance de l’argent, sa force aveugle, sa cruauté. Je m’imagine que le peuple russe, lui, a été un peuple misérable, un peuple de misérables, qu’il a connu l’ivresse de la misère, sa possession. Si l’Eglise pouvait mettre un peuple sur les autels et qu’elle eût élu celui-ci, elle en aurait fait le patron de la misère, l’intercesseur particulier des misérables. Il paraît que M. Gorki a gagné beaucoup d’argent, qu’il mène une vie fastueuse, quelque part, au bord de la Méditerranée, du moins l’ai-je lu dans le journal. Même si c’est vrai — si c’est vrai surtout ! — je suis content d’avoir prié pour lui tous les jours, depuis tant d’années. À douze ans, je n’ose pas dire que j’ignorais le bon Dieu, car entre beaucoup d’autres qui faisaient dans ma pauvre tête un bruit d’orage, de grandes eaux, je reconnaissais déjà Sa voix. N’empêche que la première expérience du malheur est féroce ! Béni soit celui qui a préservé du désespoir un cœur d’enfant ! C’est une chose que les gens du monde ne savent pas assez, ou qu’ils oublient, parce qu’elle leur ferait trop peur. Parmi les pauvres comme parmi les riches, un petit misérable est seul, aussi seul qu’un fils de roi. Du moins chez nous, dans ce pays, la misère ne se partage pas, chaque misérable est seul dans sa misère, une misère qui n’est qu’à lui comme son visage, ses membres. Je ne crois pas avoir eu de cette solitude une idée claire, ou peut-être ne m’en faisais-je aucune idée. J’obéissais simplement à cette loi de ma vie, sans la comprendre. J’aurais fini par l’aimer. Il n’y a rien de plus dur que l’orgueil des misérables et voilà que brusquement ce livre, venu de si loin, de ces fabuleuses terres, me donnait tout un peuple pour compagnon.
08:21 | Lien permanent | Commentaires (0)