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23/03/2011

Deux Parisiens mal réveillés

Zena s’était déconnectée de la télé en raison d’une saturation certaine, éprouvée depuis quelques jours vis-à-vis de l’information, ne lisant plus que succinctement les journaux sur la toile. Aussi en ce petit matin du mois de Mars, dès l’aube, déjà debout depuis une demi-heure alors que le réveil venait de sonner, elle s’enquit de l’état dans lequel elle avait laissé le monde auprès de Suno, son époux, sommeillant encore sous l’édredon.
— Alors la télé qu’est-ce que ça dit ? questionna-t-elle d’une voix chantante et un peu aigrelette, en guise de bonjour.
Suno entendit vaguement ce cocorico surprenant, et s’efforça de répondre de façon audible : "Rien !", espérant que Zena puisse entendre ce bref constat du rez-de-chaussée où elle se trouvait, le postérieur plongé dans un moelleux fauteuil fortement incurvé. Elle écouta battre son vieux cœur, ce mot avait soulevé une petite vague au creux de la somnolence revenue soudainement l'assaillir ; une pensée floue balbutia quelque chose à propos du néant, du rien, elle reprit sur un ton plus convaincant :
— Il n’y avait vraiment rien à la télé hier soir ?
— Boo, répondit Suno, toujours couché, des conneries !
Silence dans la maison, dehors les oiseaux semblaient se concerter, tirer des plans sur la comète, tout à leur optimisme viscéral. Zena entendit le pas lourd de Suno descendant les escaliers et se mit en devoir de lui proposer un café, lui adressant en guise de blague, la parole à la troisième personne :
— Il veut un café ?
Avec l’accent des faubourgs, Suno joua le jeu.
— Il veut bien !
Zena prenant appui sur les rebords cylindriques du fauteuil, s’en extirpa, alla s’activer dans la cuisine et revint avec les tasses de café et deux éclats d’un carré de chocolat préalablement brisé en petits morceaux. Le couple se tut durant quelques minutes ; dehors les oiseaux toujours émoustillés se jouaient une comédie musicale. La voix pâteuse, empreinte de songes à peine oubliés, Suno déclara enfin :
— Aujourd’hui, le nuage du Japon passe au-dessus de la France.
Il se leva, Zena ponctua cet effort d’une blague inopinée, à laquelle il répliqua, d’humeur plus gaie, mais il enchaîna, se répondant à lui-même avec une soudaine dérision : "Ah ! Tu parles !  "Le nuage va passer au-dessus de La France." Comme si il n’y en avait qu’un ! Juste un petit nuage, qui va passer comme ça, au-dessus de la France ! "Des nuages, oui !" conclut-il désabusé.
Un peu agitée par les mauvais rêves de la nuit Zena s’enflamma derechef et souligna d’une voix enfantine :
— Des masses de nuages, oui !
Elle se renfrogna aussitôt, prêta attention aux chants des oiseaux et pensa à cette fatigue qui semblait maintenant vouloir la retenir dans ce fauteuil indéfiniment, aux douleurs du temps se manifestant en ce moment dans ses jambes, dont elle massa les cuisses avec la sollicitude d’une infirmière dévouée envers un patient. Sollicitude qu’elle éprouvait naturellement envers tout être douloureux, y compris elle-même depuis ses amours aussi inattendues que contrariées envers les estropiés de la vie. Elle monta ensuite lentement à l'étage comme vers l'horizon, ainsi qu'une tortue vers la mer, et s'installa dans le bureau. Un court tuyau d’évacuation des vapeurs d’eau produites par le chauffage au gaz, incéré telle une cheminée horizontale dans la façade de la maison, au niveau du rez-de-chaussée, envoya des volutes de fumée vaporeuses dans les airs ; par la grande vitre Zena les regardait s’élever dans le petit jour qui venait d'apparaître et se réveilla doucement, reprenant des forces tout en observant ce  phénomène presque anodin dans la lumière naissante.

11:14 Publié dans Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (0)

22/03/2011

Analyse frappée au coin du bon sens

 

... "Pour couvrir la reprise des plus infâmes pratiques colonialistes, l’habituel, gigantesque appareil multimédia de manipulation et désinformation s’est déchaîné. Et, pourtant, il suffit de lire avec un minimum d’attention la presse bourgeoise elle-même pour s’apercevoir de la tromperie." ... Intégral : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=...

 

 

 

 

21/03/2011

L'or noir

"Pour se faire pardonner à Washington le traité d’amitié italo-libyen qui engageait les deux parties à « ne pas recourir à la menace ou à l’usage de la force », le gouvernement Berlusconi (centre-droit) a mis à disposition pour l’attaque non seulement toutes les bases mais aussi les forces aériennes et navales."

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Manlio Dinucci est géographe.

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid...