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31/01/2010

Le blog reste ouvert

Merci à vous d'être venus si nombreux consulter ce blog. Je le termine aujourd'hui mais je tiens à le laisser ouvert. Il a été mon école, comme l'est un jardin, une relation enrichissante. Continuez vos prospections, comme je continuerai les miennes en lui rendant visite de temps à autre.

 Avec toute ma sympathie.  

29/01/2010

Dernier extrait du Masque de l'araignée

De James Patterson

Régina Hope m’a pris avec elle à l’âge de neuf ans. On avait surnommé Nana Mama La reine de l’espérance. À l’époque, elle exerçait le métier d’institutrice, ici, à Washington. Elle avait la cinquantaine bien sonnée et mon grand-père était mort. Mes trois frères étaient venus en même temps que moi et avaient été pris en charge par des parents jusqu’à l’âge de dix-huit ans. Moi, je suis toujours resté chez Nana.

J’ai été le plus chanceux. Parfois, Nana Mama se conduisait en super-reine des garces, elle savait très bien ce qui était bon pour moi. Elle avait assez vu de gosses dans mon genre au cours de sa vie, elle avait bien connu mon père, ses bons et ses mauvais côtés, elle avait beaucoup aimé ma mère et la comprenait. Nana Mama était, et est toujours, une fine psychologue. Je l’ai surnommée Nana Mama quand j’avais dix ans. À cette époque, elle était devenue à la fois ma Nana* et ma Mama.

Elle avait croisé les bras sur sa poitrine — une volonté de fer.

— Alex, je me méfie de tes nouveaux rapports amoureux, dit-elle.

— Tu peux me dire pourquoi ?

— Oui, je vais te le dire : d’abord parce que Jezzie est une femme blanche, et que je n’ai aucune confiance dans la plupart des Blancs. J’aimerais bien … mais je ne peux pas. La majorité d’entre eux n’ont aucun respect pour nous. Ils nous regardent en face et nous mentent. C’est leur manière d’agir avec les gens qu’ils ne considèrent pas comme leurs égaux.

— Tu parles comme les révolutionnaires qui prêchent dans la rue. On dirait Farrakhan ou Sonny Carson, lui dis-je.

Et je me suis mis à débarrasser la table, et à emporter les assiettes et l’argenterie pour les empiler dans notre vieil évier de porcelaine.

— Je ne suis pas fière de mes réactions. Mais je ne peux pas non plus m’empêcher de les avoir.

Nana Mama me suivait des yeux.

— Alors, le crime de Jezzie, c'est d'être une femme blanche ?

Nana s'agita sur sa chaise, et chaussa ses lunettes qui pendaient à un cordon qu'elle avait autour du cou.

— Son crime, c'est d'aller avec toi. Elle semble toute prête à te laisser gâcher ta carrière dans la police, et tout ce que tu fais dans le quartier ... tout ce que tu as fait de bien dans ta vie. Et Damon et Jannie.

— Damon et Jannie n'ont pas l'air d'en souffrir, ni même de s'en soucier. Le ton de ma voix commençait à monter tandis que je restais cloué sur place avec une pile d'assiettes sales sur les bras.

Nana abattit la paume de sa main sur le bras en bois de son fauteuil.

— Mais, bon Dieu, Alex, tu te bouches les yeux. Tu es leur soleil, leur Dieu. Damon a peur que tu l'abandonnes.

— Si les gosses sont inquiets, c'est parce que toi, tu les rends inquiets.

Je disais ce que je pensais, ce que je croyais être la vérité.

 Nana Mama se renversa en arrière. Un son frêle s'échappa de sa bouche ... un petit cri d'animal blessé.

— C'est vraiment très méchant de ta part. Je protège ces deux enfants comme je t'ai protégé. J'ai passé ma vie à m'occuper des autres, à en prendre soin. je ne fais jamais de mal à personne, Alex.

— Si, tu viens de me faire du mal, à moi, lui dis-je. Et tu le sais très bien. Tu sais ce que ces deux gosses représentent pour moi.

Nana Mama avait des larmes dans les yeux, mais elle ne céda pas. Elle continuait à me regarder fixement. L'amour que nous avons l'un pour l'autre est un amour dur, qui n'accepte aucun compromis. Il en a toujours été ainsi.

— Je ne souhaite pas que tu viennes t'excuser plus tard, Alex. Peu m'importe que tu te sentes coupable de m'avoir dit ça. Ce qui compte c'est que tu es coupable de tout abandonner pour une liaison qui ne pourra jamais marcher.

Nana Mama se leva, quitta la table et monta à l'étage. Fin de la conversation. Et voilà. Elle s'en tenait à son idée.

Était-il vrai que j'abandonnais tout pour rester chez Jezzie ? Notre liaison était-elle vouée à l'échec ? Je n'en savais rien encore. Il fallait que je le sache par moi-même.

*Nana, diminutif de granny (grand-mère) (N.d.T) 

08:14 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

28/01/2010

Deuxième et dernier extrait du Masque de l'araignée

De James Patterson

Chapitre 27

je n'ai jamais eu de mal à rire des frustrations que je devais subir, soit en tant que flic, soit comme psychologue. Mais maintenant, j'éprouvais de grandes difficultés à accepter sans broncher ce qui se passait. Soneji nous avait blousés dans le Sud, en Floride et en Caroline du Nord. Nous n'avions pas retrouvé Maggie Rose. Nous ne savions même pas si elle était vivante.

Après un debriefing de cinq heures mené par le F.B.I., on m'emmena en avion à Washington, dans mon propre service, où il me fallut répondre aux mêmes questions. L'un de mes derniers inquisiteurs était Pittman, le chef des détectives.

Le jefe était arrivé vers minuit, récuré et rasé de près pour l'occasion. Notre rencontre spéciale !

— Vous avez l'air complètement ravagé, me dit-il, en guise de bienvenue.

— Je suis debout depuis hier matin, répliquai-je. Et je sais de quoi j'ai l'air. Vous n'avez pas autre chose de plus intéressant à me dire.

Je me rendis compte, avant d'avoir terminé ma phrase, que j'avais eu tort de dire ça. Je ne suis pas aussi agressif d'habitude, mais je me sentais abruti, éreinté, complètement à côté de mes pompes.

Le Jefe, assis sur une des petites chaises métalliques de la salle de conférence, se pencha en avant. Quand il ouvrit la bouche, je vis ses dents en or.

— Une chose est sûre, Cross, je suis obligé de vous retirer l'affaire du kidnapping. À tort ou à raison, la presse nous rend responsables du cafouillage. Le F.B.I. n'est même pas mis en cause ! Thomas Dunne fait un raffut de tous les diables. Ça ne m'étonne guère, la rançon a disparu et nous n'avons pas récupéré sa fille.

— Ce ne sont que ragots imbéciles, dis-je au chef Pittman. Soneji a exigé ma présence. Personne ne sait pourquoi. Je n'aurais sans doute pas dû y aller, mais je l'ai fait. C'est le F.B.I. qui s'est montré incapable d'assurer la surveillance, pas moi.

— Vous n'avez rien de plus intéressant à me dire, me renvoya Pittman. De toute façon, Sampson et vous allez pouvoir vous occuper des meurtres des Turner et des Sanders. C'est bien ce que vous souhaitiez au départ ? Vous pouvez rester en arrière dans l'affaire du kidnapping — ça ne me gêne pas. Je n'ai rien d'autre à vous dire.

Le jefe s'en alla.  Terminé. Pas de discussion.

Sampson et moi avions été remis à notre place — dans le quartier sud-est de Washington. Les priorités étaient redevenues claires. L'assassinat de six personnes de race noire avait retrouvé son importance.

Chapitre 28

Deux jours après mon retour de Caroline du Sud, j'étais  réveillé par le vacarme d'une foule rassemblée devant notre maison.

Depuis le creux de mon oreiller, un endroit où je me trouvais en principe en sécurité, j'entendis des bruits de voix. Une vieille citation me passa  par la tête :

— Oh, non, ce n'est pas déjà demain.

Je finis par ouvrir les yeux et me trouvai face à d'autres yeux. Damon et Janelle me regardaient fixement. Ils s'amusaient de me voir dormir à un moment pareil.

— Dites donc, les gosses, est-ce que c'est la télé qui fait un raffut pareil ?

— Non, papa, dit Damon. La télé n'est pas branchée.

— Non, papa répéta Janelle. C'est mieux que la télé.

Relevé sur le coude, je me suis mis le menton dans la main.

— Alors, vous avez convoqué aussi vos copains ? C'est ça que j'entends par la fenêtre ?

Ils se sont mis à secouer vigoureusement la tête en signe de dénégation — très sérieusement. Damon finit par esquisser un sourire, mais la petite restait sérieuse et un peu inquiète.

— Non, papa, on n'a pas appelé nos amis, dit Damon.

— Hem ! Vous n'allez pas me dire que les reporters et les gens de la télé sont revenus. Ils sont déjà venus il y a quelques heures. Hier soir, exactement.

Damon restait là, debout, les mains posées sur le sommet de sa tête.

C'est une attitude qu'il prend quand il est excité ou nerveux.

— Oui, papa, c'est encore les r'porters.

— Y m'cassent les pieds, murmurai-je.

— Y m'cassent les pieds aussi, dit Damon en fronçant les sourcils.

Il comprenait en partie ce qui se passait. Un lynchage avec publicité ! Le mien.    

08:42 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)