31/07/2008
Midnight Express
Midnight Express, Blue Velvet : deux films visionnés à une journée d’intervalle sans grand rapport entre eux à un petit détail près …
Blue Velvet : un homme apparemment normal se laisse en réalité bouffer par ses hormones. Avant de le dévorer, son « désir » le met dans une sorte de transe où le bonhomme se colle immanquablement un masque à oxygène sur le nez en poussant des halètements bizarres avant d’aller plus loin. L’acte sexuel est toujours morbide chez lui.
Midnight Express : un jeune homme implore en vain la clémence de ses bourreaux. Rien ne les arrête dans cet univers clos.
Dans les deux films, la sexualité des geôliers est morbide. Amour et liberté vont décidément de pair.
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27/07/2008
Lettre au Robinson amnésique
Dans les campagnes, les lieux sont à facettes selon, le temps, les métamorphoses de la nature. Les chemins semblent aller d’eux-mêmes, sans façons, d’un village à l’autre. L’homme y marche en espace libre presque comme dans l’île.
En ville, les maisons côte à côte, en façades serrées dessinent les avenues. Façades tout en fenêtres, vitrines, briques et broc ; quelques intervalles cependant : portails, grilles de jardin et d’un coup parfois une ouverture, une brève échappatoire possible : un parc public, invitation au batifolage quelques instants, avant de reprendre l’avenue, dans un sens ou dans l’autre ; pas de chemin de traverse mais quelques passages pour piéton assez facilement identifiables, et la rue continue. Ces rues débouchent sur des places, des ronds-points (à cause des voitures nombreuses en ville, tu imagines). Des places, que délimitent encore des maisons, plus hautes, artistiques, baroques ou classiques. Des édifices que d’aucuns peuvent photographier à loisir pour l’amour de l’art, comme s’ils mémorisaient une beauté éphémère. Celle de cet instant de leur vie avant tout, probablement. En ville, les rues détournent si bien les pas, qu’il faut parfois en prendre trois ou quatre avant d’atteindre une habitation relativement voisine en ligne directe, sans compter les pas perdus à s’être engagé dans un cul de sac. À ne plus savoir précisément où il se trouve, pour le touriste sans plan car aussi étrange que cela puisse paraître, l’homme qui évolue pour la première fois dans cette construction à ciel ouvert, la ville, ce ventre urbain grouillant de monde, peut avoir l’impression de se perdre dans le décor, oublier la proximité des choses, en fait.
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22/07/2008
Imbroglio administratif
"En comparaison de notre procédure contemporaine qui précisément va naître de ce débat, le «spectacle» devait, en effet, être étrange car absolument tout témoignage oral était traduit en anglais. En voici la description que nous a laissée Henri Leclézio, avoué pratiquant devant la Cour suprême : «Nous nous trouvons en présence de juges dont les uns sont des créoles de Maurice et qui par le fait, parlent français ; d’autres qui quoique Anglais parlent français ; d’avocats créoles, d’interprètes créoles dont la langue maternelle est aussi le français ; mais tout ce monde est tenu de parler anglais parce que l’usage de l’anglais est obligatoire. Je ne veux pas dire du mal des avocats mais ceux d’entre eux qui parlent bien l’anglais ne sont pas nombreux. Un grand nombre se figureront parler très bien cette langue quand ils la baragouinent à peine. Ils sont par le fait placés dans des positions bien désavantageuses auprès des juges qui bien souvent ne sont pas plus forts qu’eux.»"
«Les témoins viennent
déposer en français
et leur déposition
est traduite en anglais par
un interprète. L’avocat pose très
incorrectement
les questions en anglais.
Les questions ainsi que les réponses
sont très mal traduites par
l’interprète qui parlant
généralement français, parle et
comprend mal l’anglais.»
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