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27/07/2008

Lettre au Robinson amnésique

Dans les campagnes, les lieux sont à facettes selon, le temps, les métamorphoses de la nature. Les chemins semblent aller d’eux-mêmes, sans façons, d’un village à l’autre. L’homme y marche en espace libre presque comme dans l’île.

En ville, les maisons côte à côte, en façades serrées dessinent les avenues. Façades tout en fenêtres, vitrines, briques et broc ; quelques intervalles cependant : portails, grilles de jardin et d’un coup parfois une ouverture, une brève échappatoire possible : un parc public, invitation au batifolage quelques instants, avant de reprendre l’avenue, dans un sens ou dans l’autre ; pas de chemin de traverse mais quelques passages pour piéton assez facilement identifiables, et la rue continue. Ces rues débouchent sur des places, des ronds-points (à cause des voitures nombreuses en ville, tu imagines). Des places, que délimitent encore des maisons, plus hautes, artistiques, baroques ou classiques. Des édifices que d’aucuns peuvent photographier à loisir pour l’amour de l’art, comme s’ils mémorisaient une beauté éphémère. Celle de cet instant de leur vie avant tout, probablement. En ville, les rues détournent si bien les pas, qu’il faut parfois en prendre trois ou quatre avant d’atteindre une habitation relativement voisine en ligne directe, sans compter les pas perdus à s’être engagé dans un cul de sac. À ne plus savoir précisément où il se trouve, pour le touriste sans plan car aussi étrange que cela puisse paraître, l’homme qui évolue pour la première fois dans cette construction à ciel ouvert, la ville, ce ventre urbain grouillant de monde, peut avoir l’impression de se perdre dans le décor, oublier la proximité des choses, en fait.   

21:54 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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