17/07/2014
Nissim Calef
"Nissim Calef, connu sous le nom de Noël Calef, né le 29 septembre 1907 à Plovdiv (Filippopoli), en Bulgarie, et mort le 10 mai 1968 en France, est un écrivain de langue française." Wikipedia
Encore un écrivain que je ne connais que par l'adaptation de l'un de ses livres au cinéma : Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle. L'histoire met en exergue l'engrenage des choses de la vie : "quand les choses s'y mettent" cela peut donner un ascenseur se refermant comme une gueule sur celui que le destin veut prendre dans ses filets. Et qui se trouve être l'amant d'une femme lui ayant commandité le meurtre de son mari, homme sans scrupule dans le commerce de l'armement. Le film est servi par de très bons acteurs dont Jeanne Moreau qui joue une femme énigmatique, à facettes, opiniâtre à sauver l'homme qu'elle aime, comme à chercher, pour ce faire, la perte d'un gamin dans la panique dont elle découvre le suicide raté quand elle lui met la main dessus. Il est vrai que ce dernier ne songe plus ensuite qu'à sauver sa peau, une fois qu'il en a entrevu la possibilité, en faisant endosser à l'amant de sa poursuivante son propre crime. Il n'empêche que tout se conjugue, comme un sort à bretelle pour que l'amant soit d'une façon ou d'une autre attrapé : la sottise d'un fonctionnaire, substitut, pouvant faire que, s'il n'était accusé de son véritable crime, il le soit d'un double assassinat qu'il n'a pas commis. Une pellicule à l'hôtel ne demande qu'à être développée pour rétablir les faits, et chacun devra finalement rendre compte de ses actes, même si, dans les circonstances où ils ont été accomplis, ces actes n'étaient pour l'un qu'un geste presque humain, à la fois politique et commis pour l'amour d'une femme, et concernant l'adolescent, ceux d'une personne perdant d'un coup ses moyens d'analyser une situation face à l'adversité. Le destin prend les sinueux chemins d'une morale énigmatique pour conduire les tueurs vers une impasse quel que soit l'alibi de sa propre morale concernant l'amant, et malgré la vulnérabilité de l'adolescent, "tueur par inadvertance".
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16/07/2014
Judex
Hier nous avons regardé Judex, un film qui nous ramène à une certaine candeur d'un cinéma où se mêle à mon sens la poésie de Cocteau et de Fellini. Des acteurs dandys d'une belle élégance... ce disant, j'en ai vu pas mal dans le centre ville de Béthune lors d'une récente promenade, il est vrai que c'est trognon, dans le sens vraiment mignon, à regarder comme un joli spectacle.
Un extrait maintenant de don Quichotte, où celui-ci met les choses au point avec son écuyer Sancho non moins élégant mais sur le plan verbal, et qui heureusement n'écoutera pas son maître.
"[...] ; prends garde désormais à une chose (afin que tu t'abstiennes et sois un peu plus retenu en parlant de moi). En tous les livres de chevalerie que j'ai lus, qui sont infinis, jamais je n'ai trouvé qu'aucun écuyer parlât tant avec son maître que tu fais avec le tien. Et en vérité je trouve que c'est une grande faute à toi et à moi ; à toi en ce que tu fais peu de cas de moi, et à moi en ce que je ne me fais pas estimer davantage. Oui, Gandalin, écuyer d'Amadis de Gaule, fut comte de l'île Ferme ; et on lit de lui qu'il parlait toujours à son maître le bonnet en la main, la tête baissée et le corps tout penché, more turquesco ; et que dirons-nous de Gasabal, écuyer de don Galaor, qui fut si peu causeur que, pour nous déclarer l'excellence de son merveilleux silence, son nom n'est mentionné qu'une seule fois en toute cette histoire, aussi grande que véritable. De tout ce que je t'ai dit, Sancho, tu dois inférer qu'il faut faire une distinction de maître à valet, de seigneur à serviteur et de chevalier à écuyer ; de sorte que dorénavant il nous faut traiter avec retenue et sans plus de badinage : car, de quelque façon que je me fâche contre vous, monsieur, il en prendra mal à la cruche. Les grâces et bénéfices que je vous ai promis arriveront en leur saison, et, s'ils n'arrivent, au moins le salaire ne se perdra pas, je vous l'ai dit. — Tout ce que dit Votre Grâce est fort bien, fit Sancho, mais je voudrais savoir, si d'aventure le temps des récompenses n'arrivait et qu'il fût nécessaire d'avoir recours à celui des salaires, combien gagnait un écuyer d'un chevalier errant en ces temps-là, et s'ils faisaient leur marché par mois ou par jour, comme les aides à maçon. — Je ne crois pas, répondit don Quichotte, que jamais ces écuyers-là fussent à gages, mais seulement servaient au bon plaisir du chevalier. Et si je t'en ai assigné au testament clos que j'ai laissé en ma maison, ç'a été pour ce qui pourrait arriver : car je ne sais pas encore quel sera en ces temps si calamiteux le destin de la chevalerie, et ne voudrais pas que pour si peu mon âme fût en peine dans l'autre monde, car je veux que tu saches, Sancho, qu'en celui-ci il n'y a état plus dangereux que celui des aventuriers. — C'est la vérité, dit Sancho, puisque le seul bruit des maillets d'une foulerie a pu troubler et inquiéter le cœur d'un si valeureux chevalier errant comme vous l'êtes ; mais vous pouvez bien être assuré que dorénavant je ne découdrai plus les lèvres pour me moquer de vos affaires, mais pour vous honorer comme mon maître et seigneur naturel. — De cette sorte, répliqua don Quichotte, tu vivras honoré sur la face de la terre, parce qu'après les parents il faut respecter les maîtres comme s'ils l'étaient."
Où l'on voit que don Quichotte n'est pas toujours des plus sympathiques, il y a volonté de dominer par l'infantilisation peu ou prou de l'autre qui plus est.
08:27 Publié dans Lecture, vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)
15/07/2014
Photos d'hier après-midi et de ce matin
"ça va bien la paparazzi, bouge de là !" 14 juillet, l'aristochat n'est pas d'humeur.
"Aération des tapis, robe de Yoko, votre serviteur, y compris. D'humeur sceptique à cause de quelques croûtes que Maîtresse peine à guérir." regard sceptique en effet, n'a pas apprécié la Bétadine.
"Reflet de Moi, royal." Dans la vitre juste en face, Yoko sait qu'il est beau, ne daigne pas se jeter un œil, pourquoi faire se mirer ?
Au-dessus de ça, il tourne le dos à son reflet et médite. Royale attitude de la méditation.
Au bout d'un certain temps, toilette et élongations pour Yoko. Tigret prolonge la sieste.
Pas plus que Yoko, l'asristochat ne se mire dans la vitre.
"Oups! je relâche la tête, que c'est bon!"
Regardez, l'ombre dessine un visage de méditant sur le radiateur. Yeux clos, bouche aux lèvres légèrement charnues, closes...
"Bon mémé, ça va bien ce délire des ombres ! Si on allait au patio ?"
Ma tomate a une drôle de trombine. Quand je l'ai cueillie je la croyais pourrie à cause s'une sensation de mou sous les doigts, en fait une limace sortait de l'un des trous.
"Bon, à plus les blogueurs!" Derrière à gauche, les tomates bio en bac.
10:38 | Lien permanent | Commentaires (0)