16/09/2008
Le dialogue
« Le dialogue, défini comme ensemble de propos échangés entre plusieurs êtres rationnels dans le seul but de chercher la vérité, ne serait-il donc qu’une illusion ? Ses formes contemporaines semblent hélas le suggérer : le « dialogue social » est-il rien d’autre que l’expression d’un rapport de forces, variable précisément selon l’état des forces en présence ? Les débats politiques, qui devraient assurément être des dialogues entre plusieurs raisons, ne sont-ils pas, eux aussi, que des dialogues de sourds, où chacun ne cherche rien moins que la vérité, mais plutôt la “victoire” sur l’autre ? Quant aux « dialogue interculturel » et « interreligieux », on peut également douter qu’ils se font sous les auspices de la raison et dans le but désintéressé de la recherche de la vérité. Ces exemples de “non dialogues” nous confirment au moins une condition du dialogue “véritable”, s’il existe : pour dialoguer vraiment, il faudrait ne rechercher que la vérité, contrairement à Schopenhauer qui soutient avec ironie dans L’art d’avoir toujours raison que « ce qui importe, ce n’est pas la vérité mais la victoire » ; il nous faudrait donc n’avoir rien à perdre à avoir tort (par exemple notre fierté), ni rien à gagner à avoir raison (par exemple la victoire de nos convictions politiques, religieuses, philosophiques, et plus largement de ce qui constitue, croyons-nous, notre identité). »
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Vigilance
L’éditorial du Monde du 14/15 septembre 2008 « Meurtre en prison » a particulièrement attiré mon attention, en voici un extrait :
« Ne craignons pas de le répéter : les prisons françaises sont un scandale de la République. Un scandale dont les pouvoirs publics semblent s’accommoder, en dépit de multiples commissions d’enquête et des mises en garde incessantes sur les dangers de la surpopulation carcérale. Le meurtre d’un jeune homme, égorgé par son codétenu à la maison d’arrêt de Rouen, dans la nuit du 10 au 11 septembre, en témoigne une nouvelle fois.
Qu’on en juge. Un garçon de 26 ans, qui encourait une peine légère (récidive de conduite en état d’ébriété et port d’armes blanches), a été mis en cellule avec un homme impliqué dans une affaire d’homicide, atteint de troubles du comportement et qui avait été placé à l’isolement en raison d’un comportement agressif envers ses codétenus. Malgré ses antécédents et sa dangerosité, la principale prise en charge de ce détenu a consisté à le placer dans le huis clos d’une cellule avec un autre jeune homme qui est devenu sa victime. Le fait que le malheureux ait été d’accord ne change rien à l’affaire.
Il faut le redire. La peine subie par un condamné est l’enfermement, la privation de liberté. Dans une démocratie moderne, les autres droits d’un détenu, et d’abord celui à son intégrité physique, doivent être garantis par l’État. Les prisons ne doivent être ni un pourrissoir ni un endroit où un délinquant mineur peut être mis au contact de criminels. Et encore moins risquer sa vie dans un lieu qui, plus que d’autres, est placé sous la responsabilité de l’État. » ...
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15/09/2008
Identifier les arbustes
14:31 | Lien permanent | Commentaires (0)