16/09/2008
Le dialogue
« Le dialogue, défini comme ensemble de propos échangés entre plusieurs êtres rationnels dans le seul but de chercher la vérité, ne serait-il donc qu’une illusion ? Ses formes contemporaines semblent hélas le suggérer : le « dialogue social » est-il rien d’autre que l’expression d’un rapport de forces, variable précisément selon l’état des forces en présence ? Les débats politiques, qui devraient assurément être des dialogues entre plusieurs raisons, ne sont-ils pas, eux aussi, que des dialogues de sourds, où chacun ne cherche rien moins que la vérité, mais plutôt la “victoire” sur l’autre ? Quant aux « dialogue interculturel » et « interreligieux », on peut également douter qu’ils se font sous les auspices de la raison et dans le but désintéressé de la recherche de la vérité. Ces exemples de “non dialogues” nous confirment au moins une condition du dialogue “véritable”, s’il existe : pour dialoguer vraiment, il faudrait ne rechercher que la vérité, contrairement à Schopenhauer qui soutient avec ironie dans L’art d’avoir toujours raison que « ce qui importe, ce n’est pas la vérité mais la victoire » ; il nous faudrait donc n’avoir rien à perdre à avoir tort (par exemple notre fierté), ni rien à gagner à avoir raison (par exemple la victoire de nos convictions politiques, religieuses, philosophiques, et plus largement de ce qui constitue, croyons-nous, notre identité). »
09:36 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Discuter et non discourir, ne serait-ce pas un début de solution à nos problèmes?
A bientôt ici ou ailleurs.
Écrit par : Le pigiste larron | 18/09/2008
Votre réceptivité à tous ces sujets sensibles vous honore Pigiste-larron. Bonne méditation.
À bientôt, ici tout au moins.
Écrit par : Sophie | 22/09/2008
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