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16/01/2012

Nerfs d'acier

Une des vertus que préfère Arthuro Pérez-Reverté est l’indifférence, c’est du moins ce qu’il a dit tout à l’heure, lors de l’interview radiophonique. En fait, âmes sensibles, soyez rassurées, il ne parlait pas de l’indifférence « je-me-fous-de-tout » mais de celle qui a un objectif, d‘une attitude témoignant d’un esprit d’équanimité, lequel si on réussit à le développer suffisamment permet de dépasser l'événement, positif ou négatif et de rester relativement calme en toute circonstance, voire même en face de dangereux personnages. Car cet ancien reporter de guerre trouve l’homme assez rarement correct ; la normalité est le massacre pas la paix dit-il… un métier qui requiert des nerfs d’acier, c'est peu de le dire. Il était venu pour la promo de son dernier livre Cadix ou la diagonale du fou.

http://www.babelio.com/livres/Perez-Reverte-Cadix-ou-la-diagonale-du-fou/281498

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15/01/2012

Des propos qui trottent dans la tête

« Il n’y a pas de solution » disait-elle en pensant à je ne sais quoi, je ne sais qui, et cela la soulageait de prendre conscience que pour sa part, elle estimait qu’il n’y avait pas de solution, c’est ce qu’elle déclara en substance avant de passer à autre chose. Ne plus chercher à résoudre la chose insoluble libérait sa respiration, elle acceptait le problème, la mystérieuse situation en tant que telle. Attentive auditrice, de l’autre côté du poste, j’ai d’abord ramené ce propos un peu long et solennel de la vedette interviewée au strict axiome qu’à l’impossible nul n’est tenu. Je ne saurais dire pourquoi, cela m'est ensuite revenu à l’esprit. Ce qui est impossible à résoudre pour l‘un me suis-je dit, pourrait ne pas l’être pour un autre. Mais tout ceci est trop vaseux. Imaginons la situation concrète où quelqu‘un aurait une mauvaise relation avec une personne qui se cantonnerait à un rôle strictement dominateur à son encontre. En raison d’un complexe rédhibitoire de supériorité par exemple, alors qu’elle prétendrait vouloir instaurer une relation amicale. L’autre jetterait « légitimement » l’éponge, et par là même aurait renoncé à résoudre un problème trop ardu. Le dominé qui un temps s’était cru obligé de prendre telle ou telle attitude stéréotypée pour se plier à ce qu’on attendait de lui, par fatigue ou manque de combativité, ce qui revient à peu près au même aurait estimé devoir mettre un terme aux faux contacts en jetant le paquet de nœuds, ce qui n’a rien à voir avec le bébé et l‘eau du bain. La personne aura senti qu’elle ne résoudrait pas le problème en se dissolvant dans un acte désespéré d’effacement masochiste, suprême consentement au non-sens relationnel mais bien en redevenant elle-même, à savoir une personne libre de se dégager, de s’engager ailleurs et/ou encore, de passer la main dans un bel acte d’humilité. Vu sous cet aspect concret les choses dites initialement "en l'air" prennent sens. Je dirais même plus, elles prennent sens. Quand l’amour ne s’en mêle plus, ou si la baisse d’énergie est trop importante, à l’impossible nul n’est tenu, d’autant qu’impossible n’étant pas français, il y aura toujours un possible ailleurs ou un ailleurs possible ... mais cela est une autre histoire.    

 

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13/01/2012

Temps en marche arrière

L’ Étrange histoire de Benjamin Button, lequel dans cette fiction humoristique de Fitzgerald naquit à l’état de vieillard et  devint de plus en plus jeune à mesure que le temps passait. Une croissance pas banale en vérité, qui opère dans l’autre sens mais pas forcément à contresens puisque l’idée même du vieillissement ordinaire semble absurde à beaucoup d’entre nous. Extrait de la nouvelle de F. Scott Fitzgerald :

Of the life of Benjamin Button between his twelfth and twenty-first year I intend to say little. Suffice to record that they were years of normal ungrowth. When Benjamin was eighteen he was erect as a man of fifty ; he had more hair and it was of a dark gray ; his step was firm, his voice had lost its craked quaver and descended to a heathly baritone. So his father sent him up to Connecticut to take examinations for entrance to Yale College. Benjamin passed his examination and became a member of the freshman class.

La traduction Dominique Lescanne :

Sur la vie de Benjamin Button entre sa douzième et vingt et unième année je ne m’étendrai pas. On retiendra seulement que ce furent des années de décroissance normale. A dix-huit ans Benjamin était droit comme un homme de cinquante ans ; il avait plus de cheveux et ceux-ci n’étaient que grisonnants ; il avait la démarche assurée et une belle voix de baryton, nettement plus grave et plus du tout chevrotante. Son père l’envoya donc dans le Connecticut pour passer l’examen d’entrée à l’université de Yale. Benjamin réussit son examen et entra en première année.

 

On the third day following his matriculation he received a notification from Mr. Hart, the college registrar, to call at his office and arrange his schedule.

Trois jours après son inscription, il fut convoqué dans le bureau de M. Hart, le chef de la scolarité, pour mettre au point son emploi du temps.

 

Benjamin, glancing in the Mirror, decided that his hair needed a new application of its brown dye, but an anxious inspection of his bureau drawer disclosed that the dye bottle was not there. Then he remembered — he had emptied it the day before and thrown it away.

He was in a dilemma. He was due at the registrar’s in five minutes. There seemed to be no help for it : he must go as he was. He did. 

Suite de l’extrait demain, ici même.  

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