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30/10/2020

Lecture du jour : Jean Sulivan ♣♣♣ Il n'est pas allé à l'école mais n'empêche...

"Jean Sulivan

 

 

La conversation quotidienne n’est que rengaine jusqu’au moment où quelqu’un parle de son propre regard, de sa voix, remonte de son fond une impression, une révélation qui est sienne; comme dans les livres tout est vain qui n’est pas cela, le jaillissement irrépressible de la vérité la plus intime qui appartient à tous… Et sans doute l’exil n’est-il supportable que parce qu’il y a cette frontière perdue, retrouvée, au-delà de ce qui protège et masque, mots, briques, papiers peints… 

 

Comme si ces impressions qui peuvent surgir d’un magma de médiocres souvenirs et qui vous envoient à l’improviste un coup léger, vous griffent le cœur d’une fine blessure, comme si ces impressions, ces traces actives en nous, presque sans nous et souvent à jamais ignorées, étaient ce qu’il y a de plus intime, de plus incommunicable et cependant de plus universel, si du moins la parole vient à leur donner existence.

 

Point n’est besoin de toujours les avoir ressenties soi-même, chacun les croit reconnaître dans le tremblement de la voix, d’une écriture, participe au bonheur de celui qui les exprime sans les avoir peut-être vécues, mais parce qu’il les a reconnues sur un visage, car ce qui se tient aux profondeurs est aussi, une seconde, surface et forme, une lumière dans un regard, une ombre, ce pli du front, des lèvres, aussi nécessaire, inattendu, imprévisible que les traces sur la pierre que laissent la pluie, le vent, la mer; aussi vraies, plus vraies que les idées abstraites mais que nous ne savons déchiffrer, et les mots ne nous sont donnés que pour retrouver la palpitation de ces secondes perdues, retrouvées, immuables tout au long d’une vie, la joie secrète hors du temps, quand l’éternité déborde. 

Jean Sulivan, Car je t’aime ô Eternité (Gallimard, 1966)"

 

Lu sur le site Jubilate Deo.

 

Jean Sulivan :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Sulivan

 

♣♣♣

 

Luchini parle du ressentiment  :

https://youtu.be/4LtC55vX948

 

Un lièvre en son gîte songeait :

 

https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/jean_de_la_fontaine/le_lievre_et_les_grenouilles

 

12/10/2020

L'homme polyvalent

Il a développé moult compétences durant sa vie professionnelle. Je l'ai vu hier dans un documentaire diffusé sur RMC piloter une pelleteuse afin de la charger sur son camion aux dimensions gigantesques. On le voit changer un pneu lui-même dans cette vidéo-ci. Il manie d'autres machines dangereuses, pour charger des troncs d'arbres par exemple. Il a été quelques temps sans travailler, à cause d'un cancer de la prostate, dont il vient de se remettre. Toutes ces compétences, au service d'un système qui ne pourra pas durer. On déploie en effet des compétences impressionnantes, acquises après moult apprentissages... pour se sentir libre concernant cet homme mais dans un système bizarre.

Le moteur ou un élément de la machine tombe en rade parfois : boulon, pneus, boîte de vitesse. La pelleteuse qu'il a chargée ne souffre pas de fausse manœuvre, elle peut tuer un conducteur fatigué à la moindre erreur de manœuvre.

Avec la machine on se trouve entre plus de liberté et moins de liberté, étant donné son besoin récurrent d'être réparée. Cet homme évolue dans le contexte du covid, soumis à des contrôles fréquents de la police. Incertitude pour lui, car à tout moment on peut bloquer sa route pour raison sanitaire.

Ce système ne pourra plus durer en effet, en raison du prix en carbone pour la planète. Mais l'homme en question déploie un courage hors norme pour y survivre. Si on est toujours dans "marche ou crève", alors les machines auront failli à la mission initiale de leurs inventeurs si tant est qu'on les ait inventées pour nous aider. Le reportage de la vidéo n'est pas le même que celui que j'ai vu sur RMC mais à dû être tourné dans la même période par une autre équipe :

08:30 Publié dans vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)

06/10/2020

Nous les femmes

 

Oh yes, I am wise
But it's wisdom born of pain
Yes, I've paid the price
But look how much I gained
If I have to, I can do anything
I am strong
I am invincible
I am woman

 

 Oh oui, je suis sage

Mais c'est une sagesse née de la douleur

Oui, j'en ai payé le prix

Mais regarde combien j'y ai gagné

Si je le dois, je peux tout faire

Je suis forte

Je suis invincible

Je suis une femme

 

~ Helen Reddy and Ray Burton

 

Ici, un homme qui rit de sa faiblesse... rire de soi peut faire du bien, tout dépend comment l'on s'y prend. Lui, il se distancie de sa propre petitesse. Voilà du second degré.. 

 

15:19 Publié dans Poésie, vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)