Tout objet de beauté est une joie éternelle:
Le charme en croît sans cesse;
jamais Il ne glissera dans le néant,
mais il gardera toujours pour nous une paisible retraite,
un sommeil habité de doux songes,
plein de santé, et qui paisiblement respire.
Aussi, chaque matin, tressons-nous des guirlandes de fleurs
pour mieux nous lier à la terre,
malgré les désespoirs et la cruelle disette
de nobles natures, malgré les sombres journées
et tous les sentiers malsains et enténébrés
ouverts à notre quête;
oui, malgré tout cela, une forme de beauté
écarte le suaire de nos âmes endeuillées.
Tels sont le soleil, la lune, les arbres vieux ou jeunes
qui offrent le bienfait de leurs printaniers ombrages
aux humbles brebis;
tels sont encore les narcisses et le monde verdoyant où ils se logent,
les ruisseaux limpides qui se bâtissent un frais couvert
en vue de l’ardente saison.
John Keats, Endymion / extrait, dans: Poèmes choisis – édition bilingue (Aubier, 1968)
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Vents galactiques et molécules