04/06/2020
Petit extrait de l'interview récente de Donna J. Haraway
L'intégral de l'interview se trouve dans le Télérama n° 3673, celui de la semaine du 8 au 12 Juin.
Weronika Zarachowicz demande à Donna J. Haraway :
Comment vivez-vous ces temps de pandémie ?
Sa réponse :
Le trouble a commencé bien avant le Covid-19. Nous vivons tous au milieu d'un monde abîmé par les extractions et les exterminations du vivant, en plein dans la sixième extinction de masse que connaît la Terre. Mais cette pandémie lui donne une nouvelle intensité, que nous expérimentons avec une disparité très perturbante. J'habite à Santa Cruz, une petite ville sur la côte californienne, avec un compagnon formidable, deux chiens, je suis entourée de verdure, je vois pousser mes légumes de printemps. Ma vie de confinée est plus isolée mais mon refuge est très agréable. Le fossé est immense entre ma situation personnelle et ma conscience de la souffrance provoquée par la maladie et le désastre économique. Plus d'un million d'Américains sont touchés par la pandémie, dont plusieurs amis et collègues ; plus de cent mille personnes en sont mortes... Ce décalage provoque un trouble profond. Mais il faut vivre avec, et tenter d'y répondre, ensemble.
Commentaire : la fin des égoïsmes, la fin des rapports dominants/dominés, bref une amorce vers la fraternité. Bravo.
04:12 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)
30/05/2020
Le racisme en cause
"By Kassandra Frederique, May 29, 2020
The drug war did not create institutional racism or disregard for Black life in the US. However, it feeds and bolsters the racist structures that snuff out Black life daily. This tragic case is no different. Officer Thao invoking drug use as a warning to bystanders and later as pretext for Mr. Floyd’s death is unconscionable, but the real cause of his death was his brutal mistreatment at the hands of police who repeatedly ignored not only his desperate pleas for mercy but also those of bystanders. The real danger we should be drawing awareness to is not drugs, but the ways in which the color of one’s skin, one’s perceived gender—as our trans siblings know all too well (NP : comme nos frères et nos sœurs trans ne le savent que trop bien) —or one’s socio-economic status make them a target for harassment and, far too often, death."
Commentaire : lutter contre le racisme c'est lutter contre nos essentialisations concernant tel ou tel groupe humain. Pour d'aucuns ce sera une aversion contre les noirs, pour d'autres une aversion par exemple contre les "sales pauvres", pour d'autres encore une aversion contre les "blouses blanches", et la liste des aversions est longue. Combattre le mal en soi pour s'ouvrir aux autres, facile à dire mais pour certains cela semble dramatiquement difficile, un homme blanc qui étouffe peu à peu un homme noir suppliant miséricorde. Miséricorde en effet, soyons les vainqueurs de nous-mêmes pour faire rayonner la beauté par la bonté.
Le beau et talentueux Chuck Berry :
21:21 Publié dans Lecture, Musique, Note | Lien permanent | Commentaires (0)
28/05/2020
Raoult vu à la télé ♣♣♣ Le Christ ce jour
J'ai écouté hier soir l'interview de Raoult en béotienne, n'étant pas scientifique. Il avait l'air las à mes yeux mais s'est défendu contre toutes les attaques, parfois cependant "dans sa barbe". Vu la puissante cabale à son encontre, probablement épuisante, il devait sans doute faire attention de ne pas exciter les nombreux adversaires, voire ennemis, à ses basques. l'hostilité qu'il doit contrer semble énorme en effet. Bien qu'il fût drapé dans sa toge blanche, chose des plus glaçantes ordinairement pour moi, j'ai vu en lui un héros. J'ai vu une sorte de noble celte vent debout contre l'adversaire d'où qu'il vienne, de Londres ou d'Asie ou d'un quelconque ailleurs voulant lui faire la peau... j'ai vu un homme intègre en somme.
Ces nouvelles molécules que ceux ayant l'intention de balayer avec "l'ancien monde", les anciens génériques, les vieux médicaments, veulent mettre sur le marché sont-elles la cause de cette fronde massive et butor anti Raoult ? Le vénérable et à la fois jeune d'esprit professeur Raoult ne l'a pas dit, à peine l'a-t-il évoqué vaguement, mais je me suis posé la question. La prudence de sa part, au vu de son courage, est-elle à l'aune de la dangerosité de l'ennemi ? Raoult a évoqué aussi une grand-mère mise en camp de concentration, et autres aïeux, résistants de la première heure, comme pour vouloir s'affirmer à leur hauteur.
|
12:09 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)