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29/01/2021

Ce matin

Ce matin, je médite avec les Carmes :

 

"La terre porte fruit, sans hâte, sans bruit. Elle fait éclore la vie dans la semence qui lui est confiée. L'homme, au moment où il sème, sait qu'il peut faire confiance à la terre et à la force de vie que Dieu a enclose dans la semence. Et une fois le grain lancé dans le sillon, il échappe vraiment à l'agriculteur. Même si celui-ci peut encore amender la terre, ce n'est pas lui qui programme, seconde après seconde, l'apparition du blé en herbe, de l'épi dans l'herbe, et du grain dans l'épi.

Cela se fait sans l'homme, parce que, en définitive, c'est l'œuvre de Dieu. Cela ne se fait pas au rythme de l'homme ; lui s'endort et se lève, aux différents moments de la journée, mais les lenteurs de la vie lui échappent, et même si s'il se tenait en arrêt devant le blé en train de croître, il ne verrait rien pousser.

Ainsi en va-t-il pour le Royaume de Dieu, nous explique Jésus. Le Royaume de Dieu, ou plutôt le Règne de Dieu, c'est l'emprise de Dieu sur nos cœurs d'hommes et de femmes, c'est notre entrée dans la vie de Dieu, c'est notre dialogue d'amitié avec Dieu. Et il n'est pas question pour nous de voir, de sentir, de mesurer la croissance de cette vie et de cette amitié. C'est Dieu qui la met en œuvre, c'est Dieu qui la rythme par son Esprit Saint. Souvent le Royaume grandit d'une manière cachée, dans l'effacement et la modestie ; mais on peut faire confiance à sa fécondité qui ne se voit pas, et qui est celle de l'Esprit Saint.

Ce qui nous appartient, et que Dieu attend de nous, c'est que nous restions une terre bien meuble, souple et accueillante. Alors la semence, qui est la parole de Jésus, dans la terre de notre cœur, devient, au rythme de Dieu, blé en herbe, épi, puis grain dans l'épi ; et Dieu la fait s'épanouir en nous, au long de notre vie de croyants, d'abord comme une fidélité toute en promesses, puis comme une liberté d'adulte, et enfin comme un témoignage courageux.

Notre vie, alors, est prête pour la moisson, à l'heure que Dieu choisira."

Merci les Carmes. Cordialement.

 
 

 

Et comme l'intempérance de Barbey m'a mise de mauvaise humeur hier soir, je soigne mon foie avec cette séance :

 

https://youtu.be/NCje65gqdeY

 

Cette séance précédente procure un vrai soulagement du foie, merci Chrystel, puis  j'ai enclenché  avec cet autre professeur pour une séance "qi gong pour l'hiver". Je l'ai faite entièrement et à la fin, c'était comme si je sortais d'un sauna. Je n'ai plus qu'à prendre une douche. Merci professeur Santévouszen.

Sa séance :

https://youtu.be/38lg7MVSCTw

08:41 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

Je me suis endormie ♣♣♣ écocide et suicide, même problématique ♣♣♣ Le Daily Ray

J'ai lu quelques pages brillantes du point de vue de la plume de l'Ensorcelée puis je me suis profondément endormie. Ce sont des choses qui arrivent.

 

Barbey d'Aurevilly est un homme qui manie la plume avec aisance, c'est un fait. Céline idem et je n'arrive pas plus à le lire. L'antisémitisme de Céline et l'irrespect de d'Aurevilly pour ceux qu'il classe parmi "les basses classes" comme il dit sont deux grossièretés caractérisées selon moi (c'est un euphémisme) qui m'empêchent de poursuivre une lecture, comme si je devenais "misanthrope" mais au seul égard de l'individu concerné par la grosse commission. Et pourquoi pas "la racaille" tant qu'il y est ? Je lirai l'Ensorcelée peut-être, mais par petites séances de deux ou trois pages quand je me sentirai capable d'entrer dans l'univers congelant de l'auteur,  pour voir le rapport de d'Aurevilly avec les femmes par exemple, dans une démarche d'espionne qui va à la pêche aux infos en somme.

 

Et si je me faisais une séance de qi gong du coup ?

 

Bonne journée à vous.

Je commence par du Tai chi :

https://youtu.be/6L43P1MY2KA  

 

♣♣♣

 

Yes. J'ai fait la séance avec Don Fiore. Hum !

 

J'ai pu ensuite aborder le difficile problème du désir inconscient de suicide collectif de la part des puissants (du point de vue politique), avec courage. Ici :

http://prele.hautetfort.com/

 

 

♣♣♣

 

Le daily Ray :

 

If we find ourselves with a desire that nothing in this world can satisfy, the most probable explanation is that we were made for another world.

~ C.S. Lewis

Faire un monde respirable, un autre monde du coup, pour lequel tout le monde sera fait. Hein ? Qu'en dites-vous ?

 

04:46 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

26/01/2021

À propos du roman La Terre Chinoise, de Pearl Buck

En fait Pearl Buck a fait sien un principe de Simenon à moins que Simenon n'ait fait sien un principe de Pearl Buck : ne pas juger. Elle n'est pas en empathie avec tous les personnages mais ne les juge pas, parfois cela peut poser question. On voit évoluer les personnages et l'auteure s'efface derrière eux, les laissant évoluer devant nous, lecteurs éberlués.

 

On pourrait penser que Pearl Buck ne défend pas suffisamment la cause des femmes car elle évoque avec un semblant de neutralité certains faits tyranniques de la part des hommes à l'égard des femmes. En Chine, du moins la Chine ancestrale, beaucoup de bourgeois, aristocrates  mais aussi de paysans, craquent pour les pieds petits, voire très petits (on a aussi en Occident cette injonction, mais sous cape, dans le conte de Cendrillon, avec la pantoufle de verre et on la trouve aussi dans la moquerie ouverte de l'expression "Berthe aux grands pieds"), mais en Chine, on comprimait ceux-ci avec des bandelettes et c'était douloureux. Pearl Buck en parle au passage pour expliquer l'embarras de O-len, première femme de Wang Lung. N'ayant pas d'argent pour choisir une femme, il prend l'esclave qu'on lui propose, esclave qui, faute d'avoir eu les pieds comprimés manque, selon le goût des hommes, de féminité. Pour atteindre le graal de la féminité respectable à l'époque et dans ce contexte, la femme doit être conforme à un profil physique très coercitif. Si bien que certaines concubines de l'époque tiennent à peine sur leurs pieds à force de les avoir comprimés. On est loin des joggeuses actuelles arborant des tennis confortables à semelles épaisses.

 

Mais quid des courants balayant les impératifs esthétiques dans la Chine d'alors ? Pearl Buck n'en parle pas et traite O-len d'hommasse, comme si elle se ralliait aux impératifs masculins concernant l'esthétique.

 

Les pieds comprimés ne devaient pas être au goût  des pratiquants de la médecine ancienne, et de ceux pratiquant du qi gong et autres gymnastiques demandant qu'on ne comprime pas le corps. Même problème au niveau de la santé en Occident avec les talons aiguilles, mauvais pour la colonne vertébrale, les corsets : mauvais pour la respiration, et en Afrique avec les anneaux au cou, qui flinguent les vertèbres cervicales. 

 

On peut être agacé que Pearl Buck évoque un problème d'importance (pouvant mener au suicide des femmes vulnérables), sans y accorder apparemment d'importance. Pour elle comme pour son personnage,  O-len et sa grande bouche est laide, point barre. Mais le courant nous emporte vers d'autres complexités. Le paysan Wang Lung peut également  sembler odieux à certains moments, lorsqu'il prend notamment une seconde femme et laisse O-len s'occuper des enfants. O-len par ailleurs nourrira de la rancœur contre Fleur de Lotus, sa rivale  "pas capable d'engendrer des fils", dit O-len,  alors qu'elle-même en engendre trois, "en bonne santé", précisera-t-elle.  Lisant cela, on se dit que les femmes sont montées les unes contre les autres pour l'amour d'un homme égoïste, qui prend son plaisir avec l'une, ne lui demandant pas d'enfanter mais de rester belle, et exige de l'autre qu'elle soit une bonne mère, ce qu'elle sera soit dit en passant et tant mieux pour les enfants.

 

Par ailleurs, Wang Lung, avec son "bon sens" paysan, lorsqu'il prête de l'argent, prête à fort taux d'intérêt, sachant qu'il peut mettre dans la panade des pauvres (en argent), à qui il rachète leurs terres s'ils  ne peuvent pas rembourser... Il spécule aussi sur les récoltes, revend celles-ci quand les cours montent, alors que lui-même a failli mourir de sous alimentation durant la période de famine, lorsqu'il se nourrissait de terre et d'écorces.

 

Pearl Buck ne montre pas plus que ça le capitaliste immoral en Wang Lung. Elle ne le fait pas je pense parce que Wang Lung est un homme presque enfant dans son pragmatisme paysan, et de plus, à facettes. En certaines circonstances il se dévoile positivement humain, se laisse toucher par certaines détresses, notamment envers sa fille handicapée, et aussi, plus tard envers Fleur de Poirier, violentée par les hommes, dont il devient une sorte de père. Wang Lung est complexe. Il aime les enfants, plus il y en a autour de lui, plus est content.

Le paysan sera devenu propriétaire foncier en raison des circonstances, et en affaire, concernant les récoltes de riz et autres, les conséquences de la spéculation lui passent par dessus le chapeau.

 

Pearl Buck ne devait pas être une femme de gauche. Elle aurait sinon mis l'accent sur les attitudes de Wang Lung en affaire. Cependant ce même homme, quand il s'agit d'êtres fragiles à ses yeux — contrairement  à certaines femmes et hommes de son entourage familial qui voudraient mettre fin aux jours de sa fille handicapée, à défaut la battre, ou l'oublier dans un coin — se montre quant à lui extraordinaire en amour désintéressé. Cette enfant qui sera principalement évoquée à travers Wang Lung, et toujours appelée par lui (et Pearl Buck à travers lui) "la pauvre innocente" donne à son père son côté attachant, d'autre part on dirait qu'elle seule d'abord, ainsi que Fleur de Poirier par la suite, pouvait soutirer de cet homme le trésor d'humanité en lui.  

 

Ainsi La Terre Chinoise devient-il un roman inoubliable et Wang Lung, malgré son attitude parfois écervelée envers certaines femmes, ainsi qu'en affaires, un personnage qui remue les tripes.            

03:08 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)