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01/12/2021

La Charlotte prie Notre Dame ♣♣♣ Les Contemplations

 

♣♣♣

 

Les contemplations. J'ai le livre en main cette nuit. J'ai pratiquement terminé d'en lire la remarquable préface, de Ludmila Charles-Wurtz.

 

Extrait de cette préface :

 

"Les deux livres centraux, "Les luttes et les rêves" et "Pauca maæ", situés de part et d'autre de l'"abîme" du "tombeau" (préface), sont ceux du malheur et de la misère. Ils se réfléchissent l'un l'autre : la misère morale du père en deuil pose, au même titre que le malheur social des misérables, la question du mal. C'est donc au centre du recueil — à la charnière des livres III et IV, en ce point de basculement où "Autrefois" n'est plus que l'image inversée d'"Aujourd'hui" — que l'âme prend son essor vers l'"aurore", c'est-à-dire la vérité. Celle-ci se donne à lire (au sens propre, puisque le "mot, c'est Dieu"), en amont, dans la nature bucolique d'"Autrefois"  — la nature est l'"alphabet des grandes lettres d'ombre" — et, en aval, dans les gouffres célestes d'"Aujourd'hui" : les "constellations" sont le "sombre alphabet qui luit/ Et tremble sur la plage immense de la nuit".

 

"Les luttes et les rêves" et "Pauca maæ" mettent en scène l'éveil du regard, le passage de l'observation à la contemplation c'est-à-dire à la lecture."

 

Ludmila Charles-Wurtz

 

 

 

 

16/11/2021

L'esprit de parti ♠♠♠ Le prêtre en blouson

Il y a une femme politique célèbre qui se nomme Simone Weil, et il y en a une autre du même nom, qui est philosophe.

 

La philosophe : "Méditez ce texte et exprimez les réflexions qui vous viennent à l'esprit."

 

"Simone Weil

 

Les institutions qui déterminent le jeu de la vie publique influencent toujours dans un pays la totalité de la pensée, à cause du prestige du pouvoir. On en est arrivé à ne presque plus penser, dans aucun domaine, qu’en prenant position pour ou contre une opinion. Ensuite on cherche des arguments, selon le cas, soit pour, soit contre. C’est exactement la transposition de l’adhésion à un parti.

 

Comme dans les partis politiques, il y a des démocrates qui admettent plusieurs partis, de même dans le domaine des opinions les gens larges reconnaissent une valeur aux opinions avec lesquelles ils se disent en désaccord. C’est avoir complétement perdu le sens même du vrai et du faux. D’autres, ayant pris position pour une opinion, ne consentent à examiner rien qui lui soit contraire. C’est la transposition de l’esprit totalitaire.

 

Quand Einstein vint en France, tous les gens des milieux plus ou moins intellectuels, y compris les savants eux-mêmes, se divisèrent en deux camps, pour ou contre. Toute pensée scientifique nouvelle a dans les milieux scientifiques ses partisans et ses adversaires animés les uns et les autres, à un degré regrettable, de l’esprit de parti. Il y a d’ailleurs dans ces milieux des tendances, des coteries, à l’état plus ou moins cristallisé. Dans l’art et la littérature, c’est bien plus visible encore. Cubisme et surréalisme ont été des espèces de partis. On était gidien comme on était maurassien. Pour avoir un nom, il est utile d’être entouré d’une bande d’admirateurs animés de l’esprit de parti.

 

De même il n’y avait pas grande différence entre l’attachement à un parti et l’attachement à une Eglise ou bien à l’attitude antireligieuse. On était pour ou contre la croyance de Dieu, pour ou contre le christianisme, et ainsi de suite. On en est arrivé, en matière de religion, à parler de militants.

 

Même dans les écoles on ne sait plus stimuler autrement la pensée des enfants qu’en les invitant à prendre parti pour ou contre. On leur cite une phrase de grand auteur et on leur dit: Etes-vous d’accord ou non? Développez vos arguments. A l’examen les malheureux, devant avoir fini leur dissertation au bout de trois heures, ne peuvent passer plus de cinq minutes à se demander s’ils sont d’accord. Et il serait si facile de leur dire: Méditez ce texte et exprimez les réflexions qui vous viennent à l’esprit.

 

Presque partout – et même souvent pour des problèmes purement techniques – l’opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s’est substituée à l’opération de la pensée.

 

C’est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s’est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée.

 

Il est douteux qu’on puisse remédier à cette lèpre, qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques.

 

Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques (Climats, 2006)

image: La balance de la justice, Vancouver / Canada (cic.gc.ca)"

 

♣♣♣

 

"Guy Gilbert

 

Il est là-haut, peut-être dans les étoiles. Mais Dieu est aussi en toi, Dieu est en moi. La plus belle demeure de Dieu n’est pas votre église, même si nous en avons de splendides, ni les monastères, les tabernacles, les hosties… Le plus beau temple de Dieu, c’est toi. C’est aussi celui qui est à côté de toi.

 

Guy Gilbert, Jésus – Un regard d’amour (Philippe Rey, 2013)"

 

Les deux posts de ce jour sont tirés du site Jubilate Deo.

09:57 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

15/11/2021

Saint François d'Assise

 

François d’Assise

 

N’ayons d’autre désir, d’autre volonté, d’autre plaisir, d’autre joie que notre Créateur, rédempteur et sauveur, seul vrai Dieu. Il est le bien plénier, entier, total, le bien véritable et souverain. Lui seul est bon, miséricordieux, aimable, suave et doux. Lui seul est saint, juste, vrai, saint et droit. Lui seul est bienveillant, innocent et pur. De Lui, par Lui et en Lui sont tout pardon, toute grâce, toute gloire pour tous les pénitents et les justes, pour tous les bienheureux qui se réjouissent ensemble dans les cieux.

 

François d’Assise, La première Règle / extrait, dans: Catherine Savey et Gérard Guitton, Puiser à la source d’Assise / Les écrits de Saint François et de Sainte Claire (Ed. Franciscaines, 2013)