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09/07/2021

Only love can do that, only light... can drive out darkness

 

Darkness cannot drive out darkness, only light can do that. Hate cannot drive out hate, only love can do that.



~ Martin Luther King Jr.

22:20 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

29/06/2021

Au-dessous du volcan, de Malcolm Lowry

Extrait page 198 :

 

"Tout ceci avait pour nom Porfirio Diaz : des rurales partout, des jefe politicos, et l'assassinat, l'extirpation des institutions politiques libérales, l'armée engin de massacre, instrument d'exil. Juan le savait, l'ayant subi ; et davantage. Car pendant la révolution, plus tard, sa mère fut tuée. Et plus tard encore Juan lui-même tua son père, combattant de Huerta, mais qui avait trahi. Ah, la faute et l'affliction avaient marché sur les pas de Juan, lui aussi, car il n'était pas catholique pour sortir ravivé du bain froid de la confession.

 

Tout de même s'imposait cette banalité : que ce qui est passé est passé, irrévocablement. Et conscience avait été donnée à l'homme pour ne le regretter que dans la mesure où cela pourrait changer l'avenir. Car l'homme, tout homme, semblait lui dire Juan, juste comme le Mexique, doit sans cesse lutter pour s'élever. Qu'était la vie, sinon une guerre et le passage sur terre d'un étranger ? La révolution fait rage aussi dans la tierra caliente de toute âme d'homme. Nulle paix qui ne doive payer plein tribut à l'enfer —

 

"Pas possible ?"

 

"Pas possible ?"

 

Ils descendaient tous la colline d'un pas lourd — même le pas du chien, assoupi dans un soliloque laineux — vers une rivière, et voici qu'ils étaient dedans, le premier pas prudent et pesant en avant, puis l'hésitation, puis la progression par à-coups, cette titubation au pied sûr sous soi, si délicate pourtant qu'il en émanait une certaine sensation de légèreté, comme si la jument eût été en train de nager, ou de flotter dans l'air, vous faisant traverser avec la divine sûreté d'un saint Christophe plutôt qu'au moyen d'un instinct faillible. Le chien nageait en tête, idiotement suffisant ; les poulains, hochant solennellement leurs têtes émergées jusqu'à l'encolure, ballotaient à la queue : le soleil scintillait en eau calme qui plus loin en aval, là où se resserrait la rivière, se brisait en rageuses petites vagues, tourbillons et remous contre de noirs rochers tout auprès de la rive, prenant un air sauvage, presque un air de rapides ; au ras de leurs têtes manœuvrait un extatique éclair d'étranges oiseaux, exécutant loopings et tours à la Immelman à une vitesse incroyable, aérobatiques comme les libellules nouveau-nées.

 

[...]  "Votre cheval ne cherche pas à boire, Yvonne, rien qu'à se mirer dans l'eau. Ne lui tirez pas sur le mors."

 

"Je n'en faisais rien. Je le savais aussi", dit Yvonne, avec un petit sourire railleur.

 

Ils zigzaguèrent lentement au travers la rivière ; le chien, nageant comme une loutre, avait presque atteint la rive d'en face. Hugh sentait qu'il y avait une question dans l'air.

 

" — vous êtes l'invité de la maison, vous savez."

 

"Por favor." Hugh salua de la tête.

 

Malcolm Lowry

 

 

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13/06/2021

D'Éléna Ferrante L'amour harcelant

J'ai lu ce livre hier, tout entier :  L'amour harcelant, écrit par Elena Ferrante.

 

Le "je" de l'auteure est celui d'une femme menant une enquête sur la noyade de sa mère. Celle-ci a sûrement été débordée par les deux hommes qui occupaient sa vie de façon tout à fait invasive. Pourtant elle avait des cartes en main pour se débrouiller avec panache dans la vie. Elle avait appris le métier de couturière dès son enfance, vers 7-8 ans et avait acquis (avec la guidance de sa propre mère déduisons nous), un niveau de modéliste appréciée d'une bourgeoisie huppée.

 

La mère en question n'a hélas pas su, faute de repères dans un monde qui lui en proposait via seulement la mode et les appels du pied de la publicité, garder sa fille à distance des deux hommes toxiques durant un temps déterminant pour sa fillette.

 

Le "je" de l'auteure parle du désir de l'enfant  pour sa mère, pour le corps  de sa maman que lui volent deux hommes non aimants mais très désirants à l'égard de celle-ci, au point d'en être obsédés. Le duo fatal formé par ces deux hommes a eu la peau de cette femme, on le comprend très vite. Une femme pourtant positivement attachante, aimable et innocente, suivant sagement et innocemment la mode pour atteindre l'élégance vestimentaire de ses modèles : les dames qui lui commandaient des robes. Une personne dont l'équilibre mental aura été malmené en raison des attitudes de chacun de ses deux soupirants souffrants. L'un la manipulant comme pour se venger du fait de la désirer, et l'autre étant jaloux d'elle, en raison de son propre égoïsme découlant sûrement d'un manque de recul sur lui-même et sur le bourreau involontaire qu'était devenu sa femme en acceptant les cadeaux de l'autre. Mais cela n'était-il qu'un prétexte ? interrogera l'auteure, qui met à nu le machisme de deux hommes.

 

Le recul sur soi-même : une bonne psychanalyse devrait le permettre en principe. La lecture attentionnée de bons auteurs n'est pas mal non plus en terme de prise de recul.

 

Bravo Elena Ferrante. Je relirai plusieurs fois L'amour harcelant ; livre riche et écrit avec clarté et perspicacité, celle d'une enquêtrice qui tente d'entrer symboliquement dans les entrailles d'une maman perdue et éperdue.

 

 

06:11 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)