18/06/2008
Life Extreme
Est-il possible de penser par-delà Bien et Mal la nouvelle étape de l’arraisonnement du vivant par l’homme que représentent les manipulations, notamment génétiques, et leur utilisation à des fins non scientifiques ? Peut-on tout mettre en œuvre pour produire des animaux de compagnie à notre goût, ou faire œuvre artistique ? Telle est la question indirectement posée par Life Extreme, écho au «Que pensez-vous du mélange des espèces ?» dans le Rêve de D’Alembert de Diderot qui faisait répondre au fameux mathématicien : «C’est une question de physique, de morale et de poétique.» Dans ce texte, le créateur de l’Encyclopédie écrivait : «Tout animal est plus ou moins homme ; tout minéral est plus ou moins plante ; toute plante est plus ou moins animal. Il n’y a rien de précis en nature. […] Rien n’est de l’essence d’un être particulier. […] Puisqu’il n’y a aucune qualité dont aucun être ne soit participant.»
"Fameuse disciple de Jacques Derrida, sa complice éditoriale, Avital Ronell, apporte de l’eau à son moulin : «Il y a toujours eu de la mutation, de l’hybridation, de l’illisible. Kant parle de monstruosité à propos du génie comme du poète». La philosophe américaine, qui enseigneà l’université de New York, avoue que les images des êtres transgéniques réunies dans Life Extreme ont réveillé son «ambivalence naturelle : répulsion, attraction, l’une nourrissant l’autre ». Consciente de cette dangereuse «jubilation des technophiles» à réaliser des hybridations et des mutations, elle préfère penser que «scientifiques et poètes travaillent tous les deux avec l’imaginaire». Ils «partagent, rêvent des choses similaires, créent tous deux des choses monstrueuses. C’est pourquoi il ne faut pas laisser le transgénique à la facticité objective de la science et il faut que des artistes s’en emparent pour lui offrir un autre champ, un autre regard"".
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28/05/2008
Red Blues
"C'est pour célébrer ces vies gâchées, ces êtres dépossédés de tout, qu'il s'est, à 20 ans, voulu écrivain. Oubliez ses romans, honorables (le dernier, Flight, vient de paraître), jetez-vous sur ses poèmes, réunis dans une magnifique anthologie publiée chez Albin Michel sous le titre Red Blues." L'Express
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27/05/2008
Laëtitia Nicolas est chercheur en anthropologie
Que veut-on signifier par cet acte ?
« Parfois, les gens sont clairement militants et conscients de leur message. Ils veulent dire «faîtes attention, la route c'est dangereux». En général, ces bornes de mémoire sont très claires : elles ont un message écrit avec le nom, le prénom du défunt, son âge, les circonstances de la mort et un message d'alerte. Ou alors, c'est pour exprimer sa peine. C'est alors un geste spontané, affectif et passionnel, qui veut aussi appeler une compassion ».
En somme, ce geste, c'est aussi la démonstration de la peine...
« C'est la visibilité de l'émotion. On a de la peine. On le montre. On montre l'intime. »
Est-ce que cela peut faire du bien aux proches ?
« Oui. Cela peut faire partie du processus de deuil. »
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