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06/02/2021

Le reportage de Public Sénat ce soir

Ce soir nous avons suivi le reportage de Public Sénat. Il s'agissait d'un suivi de trois personnes SDF. Ils se sont exprimés avec des mots simples, un dynamisme certain.

Un goût pour les animaux pour l'un ; pour l'art concernant le second, qui a fait le chemin de Compostelle et est revenu dans le quartier de Paris où il peut éventuellement avoir du travail de temps à autre ; et enfin la jeune femme. Elle parle de son homosexualité sans complexe, a beaucoup d'humour et s'en veut de pleurer à un moment donné car on évoque sa récente rupture avec sa copine. Des larmes lui échappent, pas la peine de les refouler, elle continue de faire de l'humour le visage mouillé. Ils sont intelligents, non violents, je les ai trouvés beaux, plein d'énergie et d'humilité, sincères. Comment devient-on clochard malgré soi de nos jours ? Que s'est-il passé au niveau politique pour que la jeunesse soit abandonnée, aussi bien la jeunesse étudiante comme nous le voyons ces temps-ci que la jeunesse au parcours familial précaire ?

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04/02/2021

Tu nous a manqué, de Ken Loach

Ce soir nous avons regardé en DVD Sorry We missed You, de Ken Loach.

Dans ce film, un foyer plein de tendresse, où chacun a droit à la parole, arrive malgré tout au bord de l'implosion. Ken Loach y met à nu la logique de l'ubérisation de la société. L'exploitation des travailleurs, à ce point décomplexée, menace d'anéantir les familles tant la pression, la fatigue pèse sur ceux qui triment "comme des malades", sans avoir le choix s'ils ne veulent pas se retrouver à la rue.

 

 

 

 

23:24 Publié dans cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

02/02/2021

Différents "mondes"

J'ai suivi le film ce soir sur Pauline Dubuisson, et ensuite le reportage à son sujet, puis j'ai lu Wikipédia concernant cette tragédie. Ce qui m'a frappé est le contexte sociétal. Y apparaît à mes yeux le clivage entre les mondes bourgeois et le monde ouvrier. Dans le monde bourgeois, de nombreuses femmes ne veulent plus par exemple être les secrétaires médicales de leur docteur de mari, ni non plus être exclusivement femmes au foyer. Dans le monde ouvrier la femme se considérait alors émancipée dès lors qu'elle accédait à ce métier de secrétaire, que les autres ne voulaient justement plus exercer. L'émancipation des femmes était proportionnelle à leur milieu en quelque sorte.

Plus tard, un autre mouvement encore. Arrivèrent les rêves des beatniks, qui eux, désiraient un retour à la terre, femmes et hommes participant de la même expérience d'une reconnexion avec la nature. Le problème de l'égalité entre hommes et femmes allant alors de soi, en principe.

 

Pauline Dubuisson a fait partie de la mouvance de cette bourgeoisie nouvelle, dotée de nouveaux codes, d'ambitions inédites. Mais elle fut confrontée, en raison de son passé, aux jugements de conservateurs, et de ceux que ses relations avec les Allemands durant la guerre choquaient.

 

J'ai noté que c'est une couturière dans le jury qui sauva la tête de Pauline Dubuisson et non une intellectuelle de l'époque.

Le film de Clouzot se voulait à mon sens bienveillant envers Pauline Dubuisson, même s'il ne retranscrit pas la scène de crime selon les affirmations de Pauline, mais selon celles de son ennemi, l'avocat à charge, qui lui, accusait celle-ci d'avoir d'abord tiré dans le dos de sa victime. L'acteur incarnant cette victime est insultant jusqu'à l'odieux, humiliant la Pauline incarnée par Brigitte Bardot de façon tellement éhontée que le meurtre est montré comme une suite logique, la meurtrière agonie par les insultes de son ancien amant perdant le contrôle. Une façon de mettre en évidence les circonstances atténuantes profitant à la défense de Pauline Dubuisson.

 

Mais Pauline Dubuisson aurait selon le reportage perçu ce film comme étant malveillant à son égard, en raison notamment de l'ordre des coups de feu assénés à la victime, allant à l'encontre de sa version des faits. De plus, celle qui se voulait par l'éducation de son père être une femme de tête, se voyait réduite dans ce film à la simple condition banale de femme qui se fait éjecter en dépit du fait d'être belle.

 

Pauline Dubuisson désire être oubliée. Elle n'a pas voulu  de plaque mortuaire, ni de croix, pas de nom pour indiquer sa tombe dans un cimetière marocain, où elle a demandé d'être enterrée à même la terre. Une femme d'abord libre, éduquée pour l'être d'après les préceptes de son éducateur et père, et qui se retrouve hélas sans défense face au chagrin que lui cause la perte de son amant, éperdue, prisonnière d'une passion amoureuse.

 

Lors de ses neuf années en prison Pauline Dubuisson avait trouvé une sorte d'équilibre, de raison d'être, grâce à celles qu'elle appelait ses sœurs, les autres prisonnières. Le cauchemar à repris peu à peu à sa sortie de prison, quand de nouveau elle a éveillé la curiosité et suscité malgré elle, à son désespoir, le rejet, car dès lors qu'elle était reconnue, le regard sur sa personne changeait. Se soustraire à ce regard, au jugement, aura motivé son désir d'en finir. Qui sommes-nous pourtant pour juger ?

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