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25/02/2021

Corporate

Nous avons regardé ce soir un film sur la Trois belge, Corporate. Mon mari avait envie de voir une inspectrice du travail tenter d'élucider le suicide d'un cadre ; c'est en effet le thème du film, inspiré par les suicides de France Télécom. On n'est plus dans le chantage affectif dont il était question dans le post précédent, dans la menace de suicide, ou encore le suicide pour cause de dépression ayant ses racines dans l'histoire d'une personne. Le suicide ici  a lieu dans un contexte de travail et de violences managériales. Des personnes ayant accepté de participer au système qui pousse un cadre devenu indésirable à la démission ont leur part de responsabilité.  Il y a harcèlement moral et donc homicide que l'on pourra qualifier d'involontaire.  Harcèlement qui ne veut pas dire son nom, et que le déni des malfaiteurs tend à interpréter comme la recherche d'un libre choix de la part de celui ou celle dont on veut en réalité se débarrasser. L'indésirable, poussé.e à la démission, si elle ou il résiste, finit par être épuisé.e psychiquement sous l'effet de ce harcèlement. Le DRH, dans ce film, se défausse sur sa subordonnée, celle qui avait accepté de le suivre dans le système qu'il avait mis en place. La  Lâcheté est de mise, de la part du DRH et de toute l'équipe, qui fait porter le chapeau à "la seule responsable" du suicide du cadre. En décidant de s'allier avec l'inspectrice du travail, celle-ci, tout de même en partie responsable du suicide, devenue tête de turc, va prendre des risques calculés mais indéniables en s'alliant avec l'inspectrice du travail. Elle risque de se griller certes, mais en se défendant elle fait aussi le choix de se mettre du côté d'une certaine morale de la repentance, et de quitter une fois pour toutes la jungle du monde des affaires.   

 

On parle du film ici :

 

https://www.programme-tv.net/news/cinema/240052-corporate-arte-comment-le-scandale-des-suicides-chez-france-telecom-a-inspire-le-film/  

23:40 Publié dans cinéma, Note | Lien permanent | Commentaires (0)

Par "zombie muet" j'entends ♣♣♣ Joli Ballet

Par "zombie muet", expression utilisée dans le post précédent, j'entends "déshumanisé.e". Je ne tiens pas ce blog pour blesser quiconque au passage, même par faute d'attention. Là en l'occurrence, cette expression ne visait pas les muets physiologiques ou aphasiques pour des raisons de traumatismes divers.

 

Heureusement pour moi je dirais. Si je faisais un blog pour faire mal, je serais par trop stupide, mes aïeux.

 

La déshumanisation reste un mystère pour moi. Quand j'entends aux infos que des ados se trucident, (deux ados poignardés à mort à la sortie d'écoles, dernièrement), c'est le mot déshumanisation qui me vient pour parler des bourreaux. Je ne pense pas que quelqu'un en particulier les ai traumatisés, mais je questionne nos modes de vie, le "chacun pour soi" poussé à son comble tout le temps, le manque d'attention à nous-mêmes et du même coup aux autres.

 

Hier soir je regardais un épisode de la série où un prof de philo est parfois à la limite de s'empêtrer dans ses propres contradictions dans sa vie personnelle, notamment en amour. En effet, s'il conseille judicieusement ses élèves, lui est pris dans les rets de sa passion pour une certaine Claire, au risque de blesser sérieusement la femme envers qui il vient de s'engager en officialisant leur relation comme ils disent.

 

Ce même prof de philo conseille une élève qui endure le chantage affectif de sa mère, laquelle menace de se suicider si elle part. Il déclare à cette élève en désarroi qu'on ne se suicide pas à cause de quelqu'un mais parce qu'on va mal, sous-entendu, qu'on ne s'entend pas avec soi-même. Il libère ainsi son élève, dont la mère est confiée à des spécialistes qui sauront espérons-le aider cette femme dite "bipolaire" (une nouvelle maladie des temps post modernes ou a-t-elle existé de tous temps ?). J'étais d'accord avec ce professeur de philo efficace pour aider ses élèves dans leur vie personnelle quoiqu'il ne soit pas assistant social mais juste stimulateur de pensées qui vous font aller de l'avant.

 

Ne dit-on pas "un seul être vous manque et tout est dépeuplé" ? Il faut traverser le chagrin que cause le départ d'une personne, puis peu à peu se retrouver, la retrouver autrement en s'apercevant qu'elle s'est inscrite en vous, positivement. Se retrouver aussi et retrouver tous les autres, peu à peu. 

 

Les oiseaux se sont remis à chanter. Ils ont résisté aux grands froids. Pour ma part, j'ai pensé à leur donner du riz cuit. J'achète le riz bio de Camargue, pour les circuits courts, soit dit en passant. Les oiseaux l'adorent, ce riz. J'en avais rempli les mains de la statue de Bouddha, qui forment une coupe. C'est leur mangeoire préférée, j'en ai mis à d'autres endroits où pour certains ils n'ont jamais daigné aller, ou très peu. J'ai aussi déposé dans une corbeille en osier que j'ai coincée dans une jardinière des graines de tournesol. Ils en raffolent. Les petits se perchent d'abord sur le rebord de la corbeille (qui leur fait une balancelle), puis plongent dedans et en ressortent à toute vitesse, une graine au bec. Joli ballet.

 

Pour le plaisir de les voir heureux. 

 

♣♣♣

 

Joli Ballet ! Merci à eux !

 

 

Qi gong de la vertu :

https://youtu.be/I4Q4hrHg5X0

 

 

09:14 Publié dans Note, vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)

22/02/2021

White & Black ♣♣♣ Balto

Une chanson de Patrick S. VAST, avec toujours la participation de Mrs Nono.

 

♣♣♣

 

Voici un extrait, page 235 de Balto, un polar de Jean Michel Payet.

 

Dans ces quelques lignes un personnage commence à se raconter. Elle donne son point de vue d'elle-même à 17 ans, quelques années plus tard. La journaliste stagiaire  parle de son adolescence, durant la guerre 14-18. Elle est amoureuse d'un Poilu clarinettiste qui, en permission, a joué dans un orchestre chez elle, dans la grande villa, un hôtel particulier, lors d'une réception donnée par les parents de la journaliste, appartenant à la haute bourgeoisie parisienne. L'extrait :

 

"Certains jours, la jeune fille s'ennuie. Vu d'aujourd'hui, je la trouve un peu stupide. Ou du moins naïve. Elle a dix-sept ans, elle lit beaucoup et rêve de grandes aventures. Elle a envisagé de s'engager, de partir en secret comme infirmière sur le front, et pour se préparer elle lit en cachette la presse que rapporte Monsieur Père. Elle suit sur les cartes la progression des armées, s'enivre de noms exotiques : Dardanelles, Craonne, Saint-Pétersbourg... Un soir, elle a eu le tort d'évoquer ses projets patriotiques au cours du dîner ce qui a provoqué un haussement de sourcils de Madame Mère qui trouve ses projets grotesques, considérant que sa fille a des devoirs envers sa famille bien plus importants que d'aller soigner les miséreux dans la bouillasse. Ne doit-elle pas être présentée lors de la réception automnale au fils des Lantier-Bourguignon, Edmond ? Il a servi son pays en étant mobilisé à l'arrière, grâce aux relations de Papa."

 

Sinon, l'intrigue se déroule sur un train d'enfer  et est racontée du point de vue d'un adolescent de 14 ans. À cette époque on était quasiment un adulte à cet âge. L'adolescent en question s'attache à "cette bourgeoise" de journaliste stagiaire, alors que lui appartient à la Zone. L'auteur connaît Paris parfaitement, et son histoire aussi, ainsi que celle des fortifications de la ville pour se protéger des Prussiens, la barrière de Paris et la zone, faite de cabanes rafistolées à la diable qui s'est installée sur ce no man's land  ! On sillonne la ville avec cet ado très dégourdi. C'est super ! Pour moi notamment qui ai des cauchemars récurrents où d'un coup devenue analphabète, je suis perdue à Paris parmi des zombies muets. C'est donc aussi un livre thérapeutique pour moi, avec un tel guide possédant une telle gouaille, je ne pouvais espérer mieux !  J'ai même envie de découvrir Paris seule, d'y marcher durant quelques jours et de faire la nique à ces cauchemars. Merci Jean Michel Payet.