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13/07/2016

Le dragon vert se repose sur la terre

Un  vrai contact avec l'Afrique ne doit pas avoir d'intermédiaire. Sinon on a juste une idée. Juste une idée, c'est déjà ça néanmoins, c'est pourquoi je m'apprête à faire ce court récit.

Hier vers 17h30, je me trouvais dans le parc situé dans la rue qui aboutit à la gare,  700 mètres environ plus loin. L'envie d'un bain de soleil m'était venu, sous mon pantalon et  sweat-shirt, je portais un maillot de bain une pièce, j'enlevai le sweat pour sentir plus de soleil sur ma peau, qu'il s'y étende plus. Déjà mon visage baignait dans sa chaleur douce, maintenant c'était au tour du dos, des épaules et du thorax. Quel bienfait ! Le postérieur un peu enfoncé dans le petit trépied de toile, pliable,  faisant office de tabouret de fortune, je sentais mes lombaires se détendre en même temps que le soleil diffusait sa lumière en moi, dans les pores de la peau et dans mon esprit. Un livre ouvert à la page "Le dragon vert se repose sur la terre" était posé sur mes genoux serrés tandis que mes pieds étaient un peu écartés... je ne sais si cette posture est enseigné dans ce livre sur le Qi Gong de Ke Wen, mais pour l'instant je gardais les yeux mi-clos, et profitais ainsi qu'un lézard de ma félicité. Je sentis une main toucher le livre, légère. Un petit poing soudé par ce qui ressemblait à du caramel fondu,  mordoré, un petit poing sombre,  serré autour de cette source figée où la lumière caramel ruisselait, était posé sur la page gauche,  en haut à droite du mot "terre" du titre Le dragon vert se repose sur la terre. Je levai les yeux,  et y plongea le regard doux de l'enfant noir dont le blanc d'œil me parut merveilleusement blanc. De ce petit visage marron bien foncé, le blanc jaillissait comme du lait. L'enfant gardait le poing sur la page du livre et me regardait avec intérêt et douceur. Au bout de quelques secondes seulement j'entendis "Zacharie !", mais il ne bougea pas à l'appel de sa mère qui n'avait rien de bien impératif. Juste son nom était chanté par elle, qui observait son fils m'observant. À cet appel, j'avais quant à moi tourné la tête vers la jeune femme noire, qui gardait les mains posées sur le guidon de la poussette transportant un bébé. Zacharie devait bien avoir cinq ans. Il me regardait toujours, les yeux plongés dans les miens par moments il les baissait un peu à d'autre et recommençait ce lent va et vient du regard, non inquisiteur, Zacharie se contentait d'attendre. Cet enfant me détendait comme le soleil venu poser une autre lumière.  "Tu as un petit frère ?... Une petite sœur ?" lui dis-je. Pas de réponse. "Le dragon vert se reposant sur la terre" tourna la tête à nouveau vers la maman qui attendait tranquillement en me souriant. Je les trouvais amusants, ils ne me gênaient pas, n'avaient pas non plus idée qu'ils auraient pu éventuellement être gênants. Ils étaient sûrs d'eux en douceur. Comme le garçonnet n'avait pas répondu à ma question sur le bébé, je lui dis "Tu me serres la main ?", pensant qu'il allait me dire au-revoir de cette manière, mais il ne répond pas, avec toujours ce regard ni intense ni maussade,  léger. La mère rechante un "Zacharie", non empressé. Je dis à l'enfant "Tu ne peux pas  serrer la main de ta main droite, tu tiens le caramel."  je lui prends la gauche et la lui secoue un peu,  dans un mouvement de serrage de main amical. Il sourit mais ne donne toujours pas de la voix, alors je lui caresse son petit crâne laineux. Il apprécie beaucoup, laissant aller sa petite tête. Je me retourne vers la mère : "C'est un cadeau du ciel !" Elle s'approche timidement et me dit "oui" et revient de suite le silence souriant, je leur demande s'ils parlent français, à quoi elle me répond avec beaucoup d'accent "petit peu", alors je détache bien les mots pour lui dire que son enfant est mignon etc. "Merci" dit-elle  en me regardant d'une façon indéfinissable, l'important étant que la bienveillance se dégageait des deux côtés. Elle tendit la main à Zacharie qui repartit avec sa mère, pour revenir poser son petit poing sur la page de mon livre l'instant d'après. "Ah, j'ai compris lui dis-je, tandis qu'il regardait mon crayon bic, tu veux un souvenir." Je lui tendis le crayon, il le prit tout de suite et s'en retourna. "Merci" me lança la mère.

Un  écrivain en herbe ?  Elle savait ce mot de base "merci", l'enfant pas encore mais il le dit dans un autre langage... j'aurais pu le leur dire aussi vu ce moment agréable... de contact avec l'Afrique.

Et savez-vous pourquoi je sais que le poing de l'enfant était posé un peu au-dessus à droite du mot "terre", page 55,  du titre Le dragon vert se repose sur la terre  ? Parce qu'une coulée de caramel a laissé à cet endroit une trace un peu râpeuse sans pour autant que ça ne fasse un effet colle,  sucrée sans trop.

Attention le livre de Ke Wen ne s'intitule pas Le dragon vert etc. mais Entrez dans la pratique du Qi Gong.

 

À ce propos, voici un lien :

https://www.youtube.com/watch?v=fjzkIDvgNx4

10:02 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

11/07/2016

11 poèmes d'Aimé Césaire

En ces temps où le racisme rebat son plein, il est grand temps d'écouter la poésie d'un homme noir, Aimé Césaire, que je vais lire et relire sur le champ pour ma part. Voici le premier :

 

Soleil et eau
 
 
Mon eau n’écoute pas
mon eau chante comme un secret
Mon eau ne chante pas
mon eau exulte comme un secret
Mon eau travaille
et à travers tout roseau exulte
jusqu’au lait du rire
Mon eau est un petit enfant
mon eau est un sourd
mon eau est un géant qui te tient sur la poitrine un lion
ô vin
vaste immense
par le basilic de ton regard complice et somptueux
 
 
Aimé Césaire

 

C'est ici :

 

http://bdemauge.free.fr/aimecesaire.pdf

 

Mon mot du jour :

 

Samwell, je t'aime

sont des mots qui vont très bien ensemble,

très bien ensemble.

 

Mon commentaire : îl est tout à fait possible, voire conseillé de fredonner ces quelques mots suivant la mélodie de la chanson Michèle, je t'aime, des anonymes du jour, étant donné que les nommer au risque d'écorcher l'orthographe de leur célèbre nom, c'est trop.

07:36 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

10/07/2016

Un poème d'Irène Gayraud

 Le poème trouvé sur le blog d'Irène Gayraud Pupilles d'encre :

» Tous les huit se tiennent devant un mur blanc. Deux femmes en tablier, avec chacune un nourrisson dans les bras, et trois gaillards penchés au-dessus d’un homme à genoux.

Tous les trois rient, peut-être parce que l’homme agenouillé fait le pitre en pissant sur des fourmis. Ou bien parce que, goguenards, ils s’apprêtent à le rouer de coups; alors les femmes se détournent en serrant leur petit.

Pendant ce temps, le mur derrière eux se décrépit lentement, de fins éclats blanc cassé s’en détachent et tournoient dans le vent, presque comme s’il neigeait. »
 

https://irenegayraud.wordpress.com/

21:15 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)