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21/03/2009

Le chat

I

Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,

Tant son timbre est tendre et discret ;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.

Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.

Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases ;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.

Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,

Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux !

II

De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une.

C'est l'esprit familier du lieu ;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire ;
Peut-être est-il fée, est-il dieu ?

Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même,

Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales
Qui me contemplent fixement.

http://wheatoncollege.edu/Academic/academicdept/French/Vi...

 

10:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2)

20/03/2009

Le chien, le bâton et le soufi

 Un homme revêtu de la robe des Soufis cheminait sur une route lorsqu’il vit un chien. Il le frappa durement de son bourdon. L’animal, jappant de douleur, courut chez le grand sage Abu-Saïd ; se jetant à ses pieds et montrant sa patte blessée, il demanda réparation du traitement cruel que le Soufi lui avait infligé.

Le sage les fit comparaître ensemble. « O insouciant ! Dit-il au Soufi. Comment as-tu pu traiter ainsi un pauvre animal ? Vois ce que tu as fait !

 

— Bien loin d’être ma faute, se défendit le Soufi, c’est la faute de ce chien. Je ne l’ai pas frappé par simple caprice mais parce qu’il avait souillé ma robe. »

 

Mais le chien maintint sa plainte.

 

Alors le sage incomparable s’adressa au chien : « Plutôt que d’attendre l’Ultime Compensation, laisse-moi te donner une compensation pour ta peine. »

Le chien dit alors : «  O grand sage! Quand j’ai vu un homme revêtu de la robe des Soufis, j’en ai conclu naturellement qu’il ne me ferait aucun mal. S’il avait porté des vêtements ordinaires, je l’aurais bien sûr évité. Mon erreur a été de supposer que je pouvais me fier à l’apparence extérieure de cet homme. Si vous désirez qu’il soit châtié, retirez-lui le vêtement des Élus. Privez-le de la robe des Justes… »

 

Le chien occupait lui-même un certain rang sur la Voie. Il est faux de croire qu’un homme soit a priori meilleur qu’un chien.

 

 

Le « conditionnement », représenté ici par la Robe du Derviche, est souvent pris à tort par les ésotéristes et les esprits religieux de toute espèce comme le signe de la valeur ou de l’expérience réelles.

Ce conte, tiré du Livre Divin d’Attar (Ilabi-Nama), est souvent répété par les derviches de la « Voie du Blâme », et il est attribué à Hamdun le Buandier, qui vivait au neuvième siècle.

Contes Derviches

Idries Shah

(Le courrier du livre)

Analyse, dans Le Monde

« …Comment en est-on arrivé là ? A tout seigneur tout honneur. La séquence que nous vivons en rappelle quelques autres : à chaque fois que Jacques Chirac prend les rênes - 1974, 1986, 1995 - tout commence dans le bonheur et tourne vite à l'aigre, car toujours le même schéma s'applique : on tient quelques promesses de campagne et l'on est vite obligé de " serrer les boulons " ; on s'en va lorsque l'impopularité guette (1976), ou l'on est remercié (1988 et, d'une certaine façon, décembre 1995) pour avoir pratiqué de façon un peu trop cynique l'art du tête-à-queue. Nous sommes évidemment dans la répétition de ce scénario immuable, avec l'avantage que procure cette fois le calendrier électoral, qui donne au président quatre ans de tranquillité institutionnelle… »

 

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/03/19/la-fract...