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20/03/2009

Le chien, le bâton et le soufi

 Un homme revêtu de la robe des Soufis cheminait sur une route lorsqu’il vit un chien. Il le frappa durement de son bourdon. L’animal, jappant de douleur, courut chez le grand sage Abu-Saïd ; se jetant à ses pieds et montrant sa patte blessée, il demanda réparation du traitement cruel que le Soufi lui avait infligé.

Le sage les fit comparaître ensemble. « O insouciant ! Dit-il au Soufi. Comment as-tu pu traiter ainsi un pauvre animal ? Vois ce que tu as fait !

 

— Bien loin d’être ma faute, se défendit le Soufi, c’est la faute de ce chien. Je ne l’ai pas frappé par simple caprice mais parce qu’il avait souillé ma robe. »

 

Mais le chien maintint sa plainte.

 

Alors le sage incomparable s’adressa au chien : « Plutôt que d’attendre l’Ultime Compensation, laisse-moi te donner une compensation pour ta peine. »

Le chien dit alors : «  O grand sage! Quand j’ai vu un homme revêtu de la robe des Soufis, j’en ai conclu naturellement qu’il ne me ferait aucun mal. S’il avait porté des vêtements ordinaires, je l’aurais bien sûr évité. Mon erreur a été de supposer que je pouvais me fier à l’apparence extérieure de cet homme. Si vous désirez qu’il soit châtié, retirez-lui le vêtement des Élus. Privez-le de la robe des Justes… »

 

Le chien occupait lui-même un certain rang sur la Voie. Il est faux de croire qu’un homme soit a priori meilleur qu’un chien.

 

 

Le « conditionnement », représenté ici par la Robe du Derviche, est souvent pris à tort par les ésotéristes et les esprits religieux de toute espèce comme le signe de la valeur ou de l’expérience réelles.

Ce conte, tiré du Livre Divin d’Attar (Ilabi-Nama), est souvent répété par les derviches de la « Voie du Blâme », et il est attribué à Hamdun le Buandier, qui vivait au neuvième siècle.

Contes Derviches

Idries Shah

(Le courrier du livre)

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