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07/02/2013

Le médecin volant - Scène 2, Sganarelle (valet de Valère) Valère (amant de Lucile)

Scène 2

Valère. — Ah! Mon pauvre Sganarelle, que j’ai de joie de te voir! J’ai besoin de toi dans une affaire de conséquence* ; mais, comme je ne sais pas ce que tu sais faire…

Sganarelle. — Ce que je sais faire, Monsieur ? Employez-moi seulement en vos affaires de conséquence, en quelque chose d’importance : par exemple, envoyez-moi voir quelle heure il est à l’horloge, voir combien le beurre vaut au marché, abreuver un cheval ; c’est alors que vous connaîtrez ce que je sais faire.

Valère. — Ce n’est pas cela ; c’est qu’il faut que tu contrefasses le médecin.

Sganarelle. — Moi, médecin, Monsieur! Je suis prêt à faire tout ce qu’il vous plaira ; mais pour faire le médecin, je suis assez votre serviteur pour n’en rien faire du tout ; et par quel bout m’y prendre, bon Dieu ? Ma foi! Monsieur, vous vous moquez de moi.

Valère. — Si tu veux entreprendre cela, va, je te donnerai dix pistoles.

Sganarelle. — Ah! Pour dix pistoles, je ne dis pas que je ne sois médecin ; car, voyez-vous bien, Monsieur ? Je n’ai pas l’esprit tant, tant subtil, pour vous dire la vérité ; mais, quand je serai médecin, où irai-je ?

Valère — Chez le bonhomme Gorgibus, voir sa fille, qui est malade ; mais tu es un lourdaud qui, au lieu de bien faire, pourrais bien…

Sganarelle — Hé! Mon Dieu, Monsieur, ne soyez point en peine ; je vous réponds que je ferai aussi bien mourir une personne qu’aucun médecin qui soit dans la ville. On dit un proverbe, d’ordinaire : Après la mort le médecin ; mais vous verrez que si je m’en mêle, on dira : Après le médecin, gare la mort ! Mais néanmoins, quand je songe, cela est bien difficile de faire le médecin ; et si je ne fais rien qui vaille… ?

Valère. — Il n’y a rien de si facile en cette rencontre : Gorgibus est un homme simple, grossier, qui se laissera étourdir de ton discours, pourvu que tu parles d’Hippocrate et de Galien et que tu sois un peu effronté.

Sganarelle. — C’est-à-dire qu’il lui faudra parler philosophie, mathématique. Laissez-moi faire ; s’il est un homme facile, comme vous le dites, je vous réponds de tout ; venez seulement me faire voir un habit de médecin, et m’instruire de ce qu’il faut faire, et me donner mes licences, qui sont les dix pistoles promises.

de conséquence* : importante.

10:32 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

Ridicule ou pas ?

On ne choisit pas sa sexualité... de toute façon, à partir du moment où on se laisse bouffer par ses hormones, qu’on soit homo ou hétéro, ça ne change pas grand-chose au fond. L’essentiel ou l'urgence est d’épargner les enfants, dans un cas comme dans l’autre de la sexualité débordante des adultes.

La sexualité des hétéros serait-elle forcément plus "pure" que celle des homos ? Il s’agit de cela au fond concernant la phobie de l’homosexualité, les homophobes prennent les homos pour des fous du sexe qui font n’importe quoi… "des sacs à foutre" en quelque sorte, je l’ai lu et entendu. Toujours est-il que les chrétiens catholiques, en principe, ont mis également sur la touche les hétéros  s’agissant de la venue au monde de Jésus avec ce concept de l’Immaculée conception. Les mères porteuses se rapprocheraient un peu de ça, involontairement. Qu’importe le ridicule, mais quelles sont les motivations véritables ?

09:53 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

Le Médecin volant - Molière

Scène I

Valère. — Hé bien ! Sabine, quel conseil me donneras-tu ?

Sabine  — Vraiment, il y a bien des nouvelles. Mon oncle veut résolument que ma cousine épouse Villebrequin, et les affaires sont tellement avancées, que je crois qu’ils eussent été mariés dès aujourd’hui, si vous n’étiez aimé ; mais comme ma cousine m’a confié le secret de l’amour qu’elle vous porte, et que nous nous sommes vues à l’extrémité* par l’avarice de mon vilain oncle, nous nous sommes avisées d’une bonne invention pour différer le mariage. C’est que ma cousine, dès l’heure que je vous parle, contrefait la malade ; et le bon vieillard, qui est assez crédule, m’envoie quérir un médecin. Si vous en pouviez envoyer quelqu’un qui fût de vos bons amis, et qui fût de notre intelligence*, il conseillerait à la malade de prendre l’air à la campagne. Le bonhomme ne manquera pas de faire loger ma cousine à ce pavillon qui est au bout de notre jardin, et par ce moyen vous pourriez l’entretenir à l’insu de notre vieillard, l’épouser, et le laisser pester tout son soûl avec Villebrequin.

Valère. — Mais le moyen de trouver sitôt un médecin à ma poste*, et qui voulût tant hasarder* pour mon service ? Je te le dis franchement, je n’en connais pas un.

Sabine. — Je songe une chose : si vous faisiez habiller votre valet en médecin ? Il n’y a rien de si facile à duper que le bonhomme.

Valère. — C’est un lourdaud qui gâtera tout ; mais il faut s’en servir faute d’autre. Adieu, je le vais chercher. Où diable trouver ce maroufle* à présent ? Mais le voici tout à propos.

extrémité* : dans une situation très difficile

*intelligence : de connivence avec nous

*À ma poste : à ma disposition.

*hasarder : prendre des risques.

*maroufle : rustre.

 

08:17 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)