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17/05/2013

Trou de mémoire

Je ne connais pas le titre du film que je n’ai vu qu’à moitié ce soir, m’étant profondément endormie dans le canapé vers 19 heures, je me suis réveillée un peu avant la scène des couinements de cochon, si bien réveillée qu’il ne me restait plus qu’à prendre le film en cours. C’était facile de comprendre qu’il s’agissait d’un jeune couple de français qui avait adopté au temps de la guerre d’Algérie un enfant arabe. Tout se passait plutôt bien malgré quelques heurts dans le couple, que l’enfant savait relativiser, il avait adopté en quelque sorte ses protecteurs. Le film ronronna jusqu’à la scène du bistrot où le personnage de Depardieu insulte un jeune prolo en tant que bourreau potentiel de ceux qui se battaient pour l‘indépendance de l’Algérie. Là j’ai eu soudain comme une envie d’ailleurs mais peine perdue, mon compagnon était absorbé par le film. Quelle chienlit la guerre ! Quelle tristesse que ces jeunes prolos déboussolés, et les non prolos aussi d'ailleurs,  envoyés abruptement à la guerre. Seront-ils, parmi tant d'autres, les éternels cocus de l’histoire ceux qui ne se comportèrent pas en sadique ? Ceux qui  y sont souvent allés par la force des choses, n’espérant rien d’autre que de rentrer vivants, comme cela se produit souvent en ces circonstances. Chose élémentaire mais si souvent éludée,  il ne s'agit pourtant pas d'une pièce de Molière.

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16/05/2013

c'est gonflé dites-moi cette théorie

J'ai écouté une émission sur Plotin tout à l'heure. Au terme de laquelle je me suis sentie beaucoup plus proche de Jankélévitch ("n'écoute pas ce qu'ils disent, regarde ce qu'ils font")  que du philosophe Grec dont la pensée ne coule pas de source pour moi. "Principe de liberté" :"l'un". "L'un" vers lequel le Plotinien doit retourner, travail tout à fait intérieur, au point que choisir de ne pas sauver quelqu'un qui se noie pas loin de vous alors que vous savez nager ne veut pas dire que vous n'êtes pas vertueux(se), car si cela se trouve l'égoïste que vous semblez être est en train de se rapprocher à grands pas de "l'un", proche de la communion avec "le principe de liberté" tant recherché. C'est en résumé ce que  dit en d'autres mots un  texte de Plotin, lu à l'antenne et commenté par un connaisseur de ce philosophe. Philosophie,  tu me  fais peur parfois.  Plotin, au fond, n'était-il pas en pleine déréalisation Hanekénienne ? Religion mise à part, je préfère la philo du prophète Jésus, qui me parle plus. 

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La "pédagogie noire"

 Le ruban blanc, film de Haneke, plonge le spectateur à l’époque qui précède la Première guerre mondiale, dans un petit village représentatif de l’Allemagne d’alors. Un monde où la religion est institutionnelle, constitutive d’une société rigide qu’aucun homme, de quelque milieu qu’il soit, ne semble remettre en cause. L’éducation des enfants recourt à la « pédagogie noire », faite d’humiliation et de sentiment de culpabilité. Le climat est lourd, étouffant,  hypocrite, des adultes dérapent donc, notamment chez les bourgeois ( attouchements poussés d’un père sur sa fille, soupçon d’assassinat d’une épouse par le mari médecin et sa maîtresse ). Les enfants perçoivent cette fausseté ambiante où le mal est partout et les repères brouillés. De cette violence découle une forme de déréalisation de la part des enfants qui commettent en écho de graves exactions. Comme s’ils voulaient remettre de l’ordre, cet ordre inculqué par leur parents, là où, à leurs yeux, ceux-ci auraient échoué. S’ils agressent à plusieurs reprises le fils du baron, symbole d’une hiérarchie séculaire qui commence à s’essouffler, ils le laissent toutefois "en état de bonne marche" mais, hélas, pas de quartier pour l’enfant handicapé à qui ils crèvent les yeux. Il semble que le nazisme soit en marche ; pourtant ces enfants, par intermittence, pleurent avant de devenir peu à peu insensibles. Ce qu'ils  ne supportent pas ne tient pas de l’esthétisme, mais du « manque d’ordre ». Tout ce qui n’est pas conforme à l’idée bourgeoise qu’ils se font de ce qui doit être, est appelé, pour ces enfants, à disparaître.

Outre ce film, si l'on réfléchit un peu à la condition des handicapés je me dis que la grande guérisseuse, au niveau des blessures de l'âme, c'est sans doute la Nature, un espace de nature. Car les humains sont souvent bien trop fragiles ou dépourvus de feeling pour s'occuper des enfants des autres lorsqu'ils sont handicapés. Encore faut-il pouvoir le trouver de nos jours cet espace de nature.   

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