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18/04/2008

Le traité de Lisbonne

"La France vient de ratifier le traité de Lisbonne, frère jumeau du Traité constitutionnel européen (TCE) rejeté par une majorité de Français et de Néerlandais. Il en sera probablement de même dans les autres États membres, même si les citoyens irlandais, qui seront les seuls à voter par référendum, peuvent encore mettre un grain de sable dans le processus. Évidemment, la pilule est difficile à avaler pour tous ceux qui se sont exprimés et mobilisés contre l’Europe néolibérale. Mais la rédaction et l’adoption de ce traité à la va-vite et en catimini par les gouvernements et sa ratification par voie parlementaire le privent de toute légitimité pour les citoyens européens. Il n’empêchera donc aucunement la poursuite des luttes contre l’Europe néolibérale. Ces mobilisations, qui ont permis le rejet du TCE en 2005, l’abandon de la directive portuaire, ou encore vidé d’une grande partie de son contenu la directive Bolkestein, sont loin d’être terminées. Mais pour passer à la suite, encore faut-il tirer les leçons du passé." ICI

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15/04/2008

Rwanda

À l’origine de l’aggravation de clivages ethniques, quand il ne les crée pas : l’impérialisme.

 Vu sur Arté hier soir le génocide au Rwanda.

« Au début du XXe siècle, les colonisateurs allemands, dans le sillage des préoccupations ethnologiques de l'époque, croient percevoir une supériorité génétique des Tutsi sur des bases raciales et morphologiques. Selon eux, les Tutsi se distingueraient par leur intelligence et la finesse de leurs traits contrairement aux Hutu, qu'ils considèrent comme inférieurs. Ils en déduisent que ces « nègres blancs » auraient une ascendance plus proche des européens et viendraient d'ailleurs. Les Belges qui héritèrent de cette colonie après la première guerre mondiale décident de se reposer sur les Tutsi pour leur administration coloniale, même dans le nord-ouest du Rwanda où régnait une monarchie dominée par des agriculteurs Hutu, plus ou moins soumis à la dynastie royale d'éleveurs Tutsi du reste du Rwanda.

Les Tutsi auront donc seuls accès aux études et à la gouvernance (à l'exception du séminaire, qui sera ensuite accessible aussi aux Hutu) tandis que les Hutu et la petite composantes des artisans et « saltimbanques » Twa sont cantonnés aux activités subalternes habituelles d'une population africaine.

En 1931, une carte d'identité ethnique est mise en place par l'administration belge, indiquant le groupe auquel appartient le citoyen : tutsi, hutu ou twa.

La carte d'identité ethnique et la prétendue origine extérieure des Tutsi joueront un rôle essentiel à partir d'octobre 1990 pour discriminer les Tutsi et justifier leur élimination du pays. » Wikipédia

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03/04/2008

Histoire

Enrico Fenzi

Armes et bagages. Journal des Brigades rouges

Traduit de l’italien par Gérard Marino

 

De Pétrarque aux Brigades rouge. Les confessions passionnantes d’Enrico Fenzi, un professeur qui devint terroriste.

 

"Un homme traqué par la police italienne revient sur son passé, à la faveur d’un voyage dans un train de nuit. C’est un terroriste. Ce qu’il nous conte, de manière savamment décousue, souvent à la manière «distanciée» d’un roman d’espionnage, c’est l’histoire d’un homme, d’un professeur d’université, devenu membre des Brigades rouges ; on y voit l’idéal révolutionnaire justifier les horreurs et la barbarie, et jusqu’aux règlements de compte entre «camarades» emprisonnés.

Mais ce «juste» dévoyé n’est pas un personnage de roman, c’est l’auteur lui-même. Il nous livre ses souvenirs de brigadiste ; l’époque où il n’est encore qu’un simple sympathisant, puis les premiers contacts, l’engagement de plus en plus profond, l’entrée dans la clandestinité et enfin la vie en prison. Son livre est un journal, comme le suggère le sous-titre : on pourrait dire aussi bien des «mémoires», ou même des «confessions», tant il mêle de registres différents, dans un style parfaitement maîtrisé. C’est aussi une belle galerie de portraits de membres des Brigades, en particulier de son chef Moretti, ou d’autres, plus émouvantes, d’idéalistes naïfs qui seront impitoyablement écrasés.

Le regard sans complaisance – y compris pour lui-même – que l’auteur porte sur ces événements n’est jamais celui de l’historien ni celui de l’idéologue. Il nous rapporte des épisodes tour à tour glaçants, dérisoires, pathétiques, choisis uniquement pour ce qu’ils révèlent de ses sentiments de brigadiste, de ses relations avec ses camarades mais aussi avec ceux qui le rattachaient encore à la vie ordinaire : sa femme et ses enfants. S’il en tire une réflexion sur la «lutte armée», il nous en dévoile aussi le côté tragique. L’auteur le confesse lui-même, son livre essaie par des voies détournées de répondre à une question récurrente sur son propre destin : «Pourquoi ?» Le titre, Armes et bagages, qui désigne l’équipement du soldat qui part pour le front, évoque bien sûr l’engagement total auquel l’auteur a tout sacrifié, sa famille, son métier et, bientôt, sa liberté ; plus subtilement, c’est une allusion transparente aux scènes où on le voit cheminer, sur le qui-vive, dans les lieux les plus absurdes, avec un pistolet et un sac de voyage. Seule lueur d’espoir dans les paysages désolés de ses errances, les liens avec ses études littéraires, comme avec ses enfants et sa femme Isabella, n’ont jamais été tout à fait rompus, et c’est sans doute ce qui lui a permis de ne pas sombrer complètement.

Né le 19 février 1939 à Bardolino (Vérone), où son père combattait contre le fascisme, Enrico Fenzi a obtenu en 1962 le doctorat de littérature italienne de l’université de Gênes avec une thèse sur les Triomphes de Pétrarque. Il est devenu assistant la même année et, en 1967, professeur de la même matière. Ses travaux ont été consacrés surtout à Pétrarque et à Dante, mais ont porté aussi sur d’autres auteurs, parmi lesquels Brunetto Latini, Cavalcanti, Boccaccio, Sannazaro, Le Tasse, Leopardi, Verga et Carducci. En 1979, il a été arrêté avec sa femme Isabella pour participation à la bande armée des «Brigades rouges». Acquitté un an après, il est entré dans la clandestinité et a été de nouveau arrêté en 1981, à Milan, en compagnie de Mario Moretti, qui était alors à la tête de l’organisation. Libéré en 1986, après s’être dissocié des Brigades, il retourne purger sa peine en 1993 et est en règle avec la justice depuis 1997. En 1990, il a officiellement quitté l’enseignement et a repris ses travaux et ses publications ; depuis la fin des années 90, il a recommencé à participer à des colloques savants et des séminaires en Italie et à l’étranger. En 2006, il a été chargé d’un enseignement à l’université autonome de Barcelone. Actuellement, il fait partie du comité scientifique de plusieurs revues, il est co-fondateur de la revue Humanistica, membre du groupe international Artes renascentes, membre de la Società Dantesca Italiana, où est en cours de publication l’ensemble de ses études dantesques, et membre d’honneur de la SEMYR (Sociedad de Estudios Medievales y Renacentistas)."

 

Enrico Fenzi

Source : Les belles lettres

07:20 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0)