21/03/2019
Il se passe cela dans leur cœur
Poème de Marie-Rose : CREPUSCULE
Lorsque le jour descend, quand le soleil rougit,
Et que l'ombre grandie annonce déjà la nuit,
Quand les rayons dorés, commencent à décliner,
Alors, dans ma tristesse, me sentant délaissée,
Lorsque de la passion, arrivent les prémices,
Que les fleurs se referment, ondulant leurs calices,
Exhalant au jardin, de leurs coupes, les parfums,
La souffrance croissant, une angoisse m'étreint.
Je me sens envahie d'une grande faiblesse,
Et je pense au Seigneur, au soir de sa détresse.
Au seuil de la souffrance, voyant venir la croix,
Là du fond de mon coeur, jaillit un cri de foi.
Apercevant du ciel, l'heure de la délivrance,
Je mets dans le Seigneur, toute mon espérance.
Et pour lui assurer encore mon amour,
Je fais sa volonté, lui demandant secours.
Poème d'Alice : Haïku
Et mes yeux s'ouvrent enfin sur le prunus en fleurs ;
Pétales délicats qui caressent mon cœur.
Dieu m'annonce doucement un nouveau printemps.
Lu sur Hozana ce matin.
Le mien :
Ce matin
m'attendent en souriant
les vieux chênes odorants
Le sien :
08:14 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
18/03/2019
Vu ce soir
Ce soir j'ai regardé une vidéo sur des personnes effectuant un voyage en Norvège à bord d'un van, un jeune couple et son chien. C'est charmant la Norvège, ce couple et son chien aussi.
La vidéo m'a conduite sur un programme d'autres vidéos, celle qui suivait s'intitulait "les sortants", je l'ai regardée. Il s'agit dans cette vidéo de la communauté des ultra orthodoxes juifs, de laquelle veulent sortir certains jeunes. Le rejet que d'aucuns doivent endurer est comparable à celui que subissent des jeunes avouant une orientation sexuelle que n'acceptent pas leurs parents. Charmante jeunesse aussi, j'ai trouvé, mais plus tourmentée. Car ils se retrouvent seuls sur le coup, et ont perdu les soutiens affectueux dont ils ont besoin. Ils sont sur le coup, sans guide alors qu'auparavant ils en avaient, mais, si j'ai bien compris leur souci, de trop autoritaires.
Et enfin, de plus en plus proche de moi culturellement, au point que cela me devient familier, la séance qui me fait voyager sur place dans un grand délice de sensations, car en plus j'aime la musique de la vidéo :
21:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
L'expérience en poésie
Jeunesse
Smelling of sweet resin the Aleppo pines’
shadows grow taller by the hour.
Les ombres des pins d'Alep grandissent au fil des heures, parfumées de résine douce.
Des jumeaux identiques se poursuivent l'un l'autre parmi les ombres,
le plus vieux de dix minutes criant,
Je vais te tuer, tandis que le plus jeune
rit, Tue-moi si tu le peux !
Jour après jour ces mortiers à l'heure du thé
ne cessent de cribler le mur pare-souffle auquel
les garçons sont tellement habitués qu'ils continuent de jouer.
Two identical
twin boys chase each other through the shadows,
the one who’s ten minutes older yelling,
I’m gonna kill you while the younger one
laughs, Kill me, kill me if you can!
Day by day these teatime mortars
keep pecking at the blast wall that the boys
have grown so used to they keep right on playing.
If they weren’t here in front of me, I’d find them
hard to imagine, just as I sometimes find
my own twin brother hard to imagine.
S'ils n'étaient pas ici devant moi, je les trouverais
difficiles à imaginer, tout comme je trouve parfois
mon propre jumeau inimaginable.
I’m supposed to be doing a story
on soldiers, what they do to keep from
being frightened, but all I can think about
is how Tim would chase me or I’d chase him
and we’d yell, I’m gonna kill you, just like
these brothers do, so alive in their bodies,
just as Tim who is so alive will one day not be:
will it be me or him who first dies?
Je suis censé mener une enquête sur des soldats,
ce qu'ils font pour ne pas avoir peur,
mais tout ce à quoi je peux penser, c'est comment Tim me poursuivrait ou comment je le poursuivrais
et nous crierions, je vais te tuer.
Tout comme le font ces frères si vivants dans leur corps,
tout comme Tim, qui est si vivant, ne le sera pas un jour : qui des deux mourra le premier, lui ou moi ?
But I came here to do a story on soldiers
and how they keep watching out for death
and manage to fight and die without going crazy —
Mais je suis venu ici pour faire une enquête sur des soldats
comment ils suivent de près la mort
et réussissent à se battre et à mourir sans devenir fou —
les garçons s'accroupissent et regardent les fourmis grimper
le long de l'écorce craquelée, les antennes vacillantes
tapant l'arbre de haut en bas
cela me rappelle le soldat de l'autre côté des baraquements
toujours introverti, nerveux,
tandis que ses yeux scrutent quelque chose que je ne vois pas —
the boys squat down to look at ants climbing
through corrugated bark, the wavering antennae
tapping up and down the tree reminding me
of the soldier across the barracks sitting
still inside himself, listening to his nerves
while his eyes peer out at something I can’t see—
when Achilles’ immortal mother came
to her grieving son, knowing he would soon
die, and gave him his armor and kept the worms
from the wounds of his dead friend, Patroclus, she,
a goddess, knew she wouldn’t be allowed
to keep those same worms from her son’s body.
lorsque la mère immortelle d’Achille
est venue vers son fils endeuillé, sachant qu’il mourrait bientôt,
lui remettre son armure, et a éloigné les vers
des plaies de son ami mort, Patrocle, elle,
une déesse, savait qu'elle ne serait pas autorisée
à éloigner ces mêmes vers du corps de son fils.
I know I’m not his father, he’s not my son,
but he looks so young, young enough to be
my son—sitting on his bunk, watching out for death,
trying to fight and die without going crazy, he
reaches for his rifle, breaks it down,
dust cover, spring, bolt carrier with piston,
wiping it all down with a rag and oil,
cleaning it for the second time this hour
as shadows shifting through the pines
bury him and the little boys and Tim
and me in non-metaphorical, real life darkness
where I’m supposed to be doing a story.
Je sais que je ne suis pas son père, il n'est pas mon fils,
mais il paraît si jeune, suffisamment jeune pour être mon fils
— assis sur sa couchette, guettant la mort,
essayant de se battre et de mourir sans devenir fou,
il prend son fusil, le démonte,
la housse de protection, le ressort,
la chambre le verrou et le piston,
l'essuyant tout du long avec un chiffon et de l'huile,
le nettoyant pour la seconde fois en une heure
tandis que les ombres changent sous les pins
l'ensevelissant lui et les petits garçons et Tim
et moi dans les non métaphoriques,
ténèbres de la vie réelle
où je suis censé faire une enquête.
Tom Sleigh ; Youth ; sur le site Poem a day
La prière de Roger :
20:24 Publié dans Blog Mémo, Poésie, prière | Lien permanent | Commentaires (0)