29/08/2011
Suite et fin du récit commencé hier (note précédente)
C’est bien connu il y a de l’eau dans le gaz entre la java et le jazz. Nous nous rendons compte que c’est aussi le cas, concernant ces trois personnes, et celle qui va suivre, entre la java et le rock ‘n roll. Un homme qui s’était installé sur le banc voisin après le départ du trio déçu, se lève et, arrivé à notre niveau, marque une pause pour nous livrer son commentaire : « Il font la gueule ! Avec la pluie il n’y a eu que trois mille personnes ! » Nous hochons la tête d’un air compatissant, la java d’humeur décidément mauvaise s’en va. En fait il y a encore beaucoup plus de monde que ne l’a affirmé monsieur Mauvais poil et les organisateurs sont ravis. Des bandes de ciel bleu s’affirment au détriment des nuages blancs, il se pourrait que le soleil revienne.
Nous voilà repartis place du beffroi. Monsieur Vigon vient juste de commencer sa prestation qui sera bonne. Les Rolling Domino’s sont à nouveau de la partie et le public est chaleureux ; ovation aussi à Monsieur Loison, organisateur en titre du festival. Entre deux chansons, Vigon le rocker, malgré tout, extériorise une certaine détresse. J’apprends qu’il a perdu sa fille de 25 ans, il y a peu. Le soleil a semblé s’évertuer à l’accompagner dès son apparition sur scène.
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par un dimanche après-midi
Cet après-midi, nous sommes allés au festival rock'n roll à pied, sous une petite pluie pas trop cinglante. Les rues de Béthune bien remplies me rappellent celles de Berck en pleine saison. Arrivés sur la place du beffroi, nous entendons The Rolling Domino’s, un groupe qui fait des reprises de Fats Domino. Concert de cuivres dont un soubassophone, une sorte de trompette géante que le musicien porte enroulée autour de l’épaule, l’évasement du grand entonnoir au-dessus de la tête. Il y a aussi piano, batterie et guitares. Tout un orchestre de virtuoses. Quelques morceaux plus tard, le chanteur annonce l’arrivée de Vigon dans l’heure suivante, et donne rendez-vous au public. Nous nous dirigeons en attendant vers le jardin des plantes.
Les bancs en fer, très ajourés, ont laissé glissé la pluie à travers leurs larges fentes. Nous sentons juste un peu d’humidité et de fraîcheur quand nous nous asseyons. La pluie tombe par intermittence ; bien assis, nous ouvrons et fermons nos parapluies respectifs selon les caprices du ciel. Un groupe de trois personnes sexagénaires, deux dames et un homme, passent devant nous. Tous trois sur leur 31, dans leur popelines crème pour les deux amies et un élégant caban pour le pygmalion.
— Quel dommage ! Le concert d’accordéon est annulé ! Il est annulé le concert d’accordéon ? Finit par me demander une des femmes
— Je ne sais pas, il y en a un autre sur la place.
Ils continuent leur chemin et s’arrêtent quelques mètres plus loin.
La dame qui porte la petite casquette à carreaux en forme de ballon de rugby, après quelques conciliabules, se tourne à nouveau vers nous. "Quel dommage ! Ils ont annulé l’accordéon ! Vous savez si c’est annulé ?"
Je lui lance quelques paroles en l’air "je n’en sais rien, c’est probable." Ils se remettent à parler et décident de faire demi tour. La dame à la casquette stylée m'interpelle de nouveau en repassant devant nous :
— Vous m’avez dit que c’était annulé. Vous en êtes sûre ?
— Je le suppose seulement, à cause de la pluie peut-être. Mais il y a un autre concert sur la place.
— De la techno, très peu pour moi ! Me répond-elle
Le monsieur nous considère et déclare
— c’est vous qui faites pleuvoir avec vos parapluies.
Je note que le sien est fermé, il le tient comme une canne, c’est vrai qu’il ne pleut plus et que le nôtre est ouvert au-dessus de nos têtes. Nous avons dû louper un épisode du feuilleton météo.
Suite du récit des événements demain.
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28/08/2011
Linda Gail Lewis et Sleepy, hier soir à Béthune
Linda Gail Lewis et Sleepy Labeef, elle a la soixantaine, et lui soixante-seize ans. Hors le rock’n roll c’est immédiat, l’énergie dépensée sans compter va de pair avec une vitalité débordante ; tous les deux réussissent à merveille dans cette musique. Fraîcheur étonnante de la voix, un dynamisme insolite se dégage de Sleepy, pourtant toujours immobile derrière son micro. Il porte bien mal son surnom. Idem sur le plan vocal pour Linda Gail Lewis. Elle interpelle régulièrement « ladies and gentlemen » avant d’emmener tout le monde dans un train d’enfer. Les jeunes dansent, les plus vieux résistent au mal de jambe. Cette alchimie collective qui a supprimé les frontières de l’âge entre ces deux artistes et les générations nouvelles leur en bouche un coin (je sais de quoi je parle concernant les jambes plombées). "Elle a une petite cinquantaine au plus" disaient les admirateurs de Linda Gail Lewis avec conviction, sans même une petite pointe d'incrédulité, impossible pour eux d’imaginer qu’elle puisse avoir davantage. Et pourtant pas de "jeunisme" de la part de ces musiciens, d’ailleurs, physiquement Sleepy Labeef "fait son âge", c’est l’énergie qu’il insuffle à sa musique qui change tout.
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