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22/08/2021

Grâce au docteur Chouravi

J'ai accompagné Patrick chez le dentiste à Lens. C'était vendredi, mon mal de dos était encore intense, et il ne fallait pas que je reste assise dans la voiture. Je descendis de la voiture et me mis à marcher en regardant les maisons, dotées souvent d'un jardinet devant d'imposantes façades. Probablement de beaux jardins derrière mais dont ne peuvent profiter les promeneurs. Lens manque de parcs publics, cela dit, on peut toujours y remédier.

 

Le fait est que, Patrick toujours parti chez le docteur Chouravi, je rejoignis la voiture quant à moi, me demandant comment j'allais utiliser le temps d'attente. Je m'installai à l'intérieur, n'allumai pas la radio en raison d'un mal d'oreilles insistant, et je me souvins alors du livre que je devais déposer dans la boîte aux livres, "Pleins feux sur Sylvie" de Michel Lebrun. Du pur polar dont Patrick est un lecteur assidu. Je commence à lire, et, page après page, je m'accroche sans peine à l'intrigue.

 

Ce polar offre un trésor de réflexion pour les philosophes et renseigne sur un univers que peu connaissent. Celui des acteurs et actrices de cinéma, des metteurs en scène, producteurs, ainsi que celui du théâtre. On voit les rouages d'un monde spécifique. Sylvie, actrice débutante, mène sa barque coûte que coûte. Elle ne fait pas de sentiment avec une actrice qui lui fait de l'ombre, estime-t-elle, et qui l'avait pourtant hébergée et aidée à s'insérer dans ce milieu. Sylvie est donc odieuse et du même coup appelle au crime celle et celui qu'elle a trahis. Un homme toutefois continuera de l'aimer en dépit de ce côté odieux alors qu'elle même, arrivée à la trentaine (à cette époque des années 1960, on n'était plus dans la vraie jeunesse à cet âge), en aime pour de vrai cette fois, un autre. Cet autre, plus jeune qu'elle de neuf ans, est un arriviste comme elle le fut à son âge et il veut se débarrasser de l'encombrante trentenaire dont il n'a plus besoin, une fois reconnu en tant qu'auteur de pièce de théâtre.

 

Celui qui aime véritablement Sylvie  nous montre une Sylvie qui, si elle est certes odieuse, le serait presque par obligation tant ce milieu est rude. Quant à lui, il perçoit chez elle tout simplement sa beauté. Une beauté qu'il associe probablement à de l'humanité, envers et contre tout. Et par amour il voudra la venger. Or vouloir venger quelqu'un peut fatiguer le vengeur et lui octroyer de dangereuses migraines...

 

Le rendez-vous de Patrick chez son dentiste m'a donc donné l'occasion d'apprécier un maître du polar.

 

 

Michel Lebrun :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Lebrun_(%C3%A9crivain)

05:41 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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