Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/05/2018

Livres lus

 

J'ai lu ces derniers quinze jour L'espionne de Paulo Coelho, qui parle de la vie de Mata Hari. Elle avait beaucoup de succès auprès des hommes comme on sait. D'après ce que nous dit l'auteur, elle a souffert à cause des hommes dès son adolescence. Mademoiselle Zelle, est devenue madame MacLeod après avoir subi un viol du directeur de son lycée. Viol qu'elle raconta à son mari pour y trouver quelque réconfort mais qui le fit fantasmer et le reproduire. Ce mari aurait violé aussi des personnes à son service dans leur maison.  De ce vécu, s'ensuivit, lien de cause à effet, que la jeune femme quitta le domicile conjugal et gagna Paris, où elle prit le métier de danseuse et se prostitua à l'occasion d'une certaine manière. Elle dansa sous le nom de Mata Hari,  sa danse était inspirée de celles qu'elle vit danser lors de ses années passées à Java par des femmes de là-bas. Il y eut un effet exotique et aussi de mode, puis de nouvelles beautés et curiosités attirèrent l'attention de la bourgeoisie parisienne. Vint la guerre 14-18. Mata Hari, un peu déçue par l'attitude des parisiens, auprès de qui elle ne remporte plus autant de succès donc, pense qu'elle va gagner mieux sa vie à Berlin, du fait qu'un admirateur berlinois le  lui assure, et, comme il est du métier, l'invite à se produire dans son théâtre et à le prendre comme mentor. Les gros ennuis commencent à Berlin puisqu'elle est  contactée par le consulat allemand pour devenir l'une de leurs espionnes (Mata Hari a des facilités pour parler diverses langues, comme beaucoup de hollandais je trouve qui à mon sens auraient dans leur ADN le gène polyglotte). Mata Hari ne veut pas contrarier ces politiques allemands lors de l'entretien qu'elle a avec eux, mais se précipite dès qu'elle le peut au consulat de France où elle raconte ce qui vient de lui arriver. Comble de malchance le responsable du contre espionnage français à qui elle s'est adressée n'est autre qu'un vieux grigou qui aurait déjà été l'instigateur de l'affaire Dreyfus des années auparavant et qui a besoin de se faire mousser. Mata Hari en tête de turc pour distraire la bourgeoisie, et peut-être aussi le peuple,  des horreurs qui sont en train de se dérouler sur le Front, voilà ce que cet homme, un certain monsieur Ladoux, en fait. Bouc émissaire jusqu'au bout car des femmes aussi  ont voulu sa peau ayant quelque contentieux de rivalité avec une Mata Hari, qu'on enverra croupir à la prison Saint Lazare, infestée de rats, qui était le dépotoir de tout ce que la bourgeoisie parisienne ne voulait plus "en son sein". Elle y perdra dit-on en grande partie sa beauté et beaucoup de ce qui lui restait d'illusions. Lisez ce livre qui fait parler Mata Hari, comme si elle nous chuchotait à l'oreille son chagrin et nous priait de la considérer comme un être humain digne. Paulo Coellho est son Zola à elle. À quelques générations près, il lui sauvait la vie, mais là il restaure sa dignité et c'est pareil que sauver une vie.  Le livre s'appelle L'Espionne paru aux Éditions J'ai lu.

 

Autre livre lu : il s'intitule Encore un instant, son auteur : Claude Sarraute.

J'ai lu Nathalie Sarraute il y a quelques années, et voilà sa fille dans un tout autre style. L'empreinte de la mère s'est mise à contrario sur sa fille. Loin de moi l'envie de faire du Dolto, donc je passe sur ce sujet-là. Claude Sarraute parle de son dibbouk dans ce livre. Elle est parfois brut de décoffrage  et parfois non. Elle est parfois tout miel dans son contact avec les autres, et avec d'autres peut être blessante, à cause du dibbouk dont elle parle, le démon qui s'empare d'elle parfois.  Elle est aussi une avocate talentueuse de la vie à ne pas abréger sans le consentement des deux partis : celui du concerné, le souffrant, et celui des autres qu'elle nomme souvent,  avec humour, mais quand même, "les bourreaux". Elle est mondaine donc agnostique, mais laisse percer une foi en Sweet my Lord, c'est-à-dire Dieu dans le langage de Claude Sarraute. Un Dieu qui l'aime car elle est comblée : un boulot qu'elle apprécie, des enfants et nombreux petits enfants en forme. Tout ça c'est cool et ça vient de SweetmyLord. Ce qui vient du dibbouk, on dira, que SweetmyLord en viendra à bout un de ces jours. En tout cas, ce livre est une ode à la vie, le contraire d'une incitation à l'euthanasie désinvolte.  

Les commentaires sont fermés.