20/03/2018
Petit récapitulatif ou Mémo ♣♣♣ Hommage
Je note que cet hiver, dès que je fais certains travaux ménagers, j'ai "mal aux reins" ou plutôt aux lombaires. Les contre mouvements les plus rudes à encaisser pour les lombaires sont ceux du brossage du sol. C'est pourquoi entre autre, j'ai tapissé le carrelage de tapis, qu'il me suffit de secouer tous les deux jours, car ils sont en gros coton (magnifiques tapis bleu marine et blanc achetés il y a deux mois à Liddle, à rayures pour les uns, et un autre dont le tissage rend un effet pied de poule, il est agrémenté dirait-on de minuscules figures géométriques, toujours en bleu marine et blanc, qui font du bien aux yeux, stimulent et apaisent l'esprit, si on prend la peine de regarder ce tapis évidemment). Je secoue donc ordinairement ces tapis en gros coton épais tous les deux jours et balaie ensuite le carrelage avant de replacer les tapis. Cela sans dommage pour mes lombaires. Sauf que, chatte Nono, mal lui en a pris, nauséeuse ces temps-ci (en cette fin d'hiver sévère), vomit des boules de poils sur les coins de carrelage non recouverts ou encore sur des plaids. Il m'a donc fallu faire un lavage à grandes eaux avec brossage du sol à l'huile de lin, et lessiver des plaids concernés par le vomi de Nono etc.... Une fois tout cela fait, hier au soir, je n'étais pas loin de la paralysie des jambes à causes des douleurs lombaires.
J'ai pensé que je n'avais pas fait de qi gong durant deux jours, ni non plus du "Odile" (livre d'une kiné se prénommant Odile, enseignant des mouvements doux pour un ventre plat, mouvements qui s'avèrent excellentissimes pour les lombaires.)
Donc que me reste-t-il à faire après cette note matinale si je veux encore rendre quelques services à mon prochain ? Outre la prière matinale, du qi gong et du "Odile" évidemment.
Les travaux dont j'ai parlé je les ai commencés en début d'après-midi. Le matin, j'étais allée au marché, où j'ai vu, alors que je m'y rendais, la gracieuse Paméla, toujours vêtue élégamment mais qui estime se trouver dans la mouise, ce qui est vrai à certains égards. Nous étions dans un quartier un peu excentré, où il n'y a jamais grand monde qui y marche quand nous nous sommes vues. Chacune sur un trottoir opposé ; j'ai pensé qu'elle ne m'avait pas reconnue et m'étais décidée à ne pas lui dire bonjour afin de ne pas la déranger, quand j'entends "Bonjour !" J'étais déjà passée, je me suis donc retournée pour lui répondre "Bonjour Paméla !" J'allais continuer mon chemin quand elle me dit : "J'ai passé quatre jours à Londres, mais hélas j'ai dû revenir ici." La dame a donc trouvé des amis pour la conduire et l'héberger là-bas durant quatre jours. Je suis contente pour elle, cette nouvelle me requinque : Paméla n'est donc pas tant dans la mouise que ça. Je lui dis avec un certain enthousiasme : "Mais qu'êtes-vous allée faire là-bas !?" De sa voix grêle comme sa silhouette, toujours de l'autre côté du trottoir dans ce quartier boudé par les piétons, elle répond : "des prises de sang à l'hôpital saint Thomas ! et ils m'ont dit que je n'ai rien. Je n'ai absolument rien." Un peu surprise (à cause de la Manche traversée pour ça) mais pas décontenancée du tout je lui réponds "Tant mieux pour vous Paméla !" "J'y retournerai," ajoute-t-elle. "C'est bien Londres ?" lui dis-je en guise de réponse. "Non ! il y a beaucoup de misère à Londres, c'est bien pire qu'ici. J'ai vu des gens, beaucoup de gens qui couchent dans la rue. Oh mon Dieu, si vous saviez, quelle misère il y a à Londres."
— Alors pourquoi voulez-vous y retourner ?
— Parce qu'ici on ne veut pas me donner de logement. Je suis toujours dans la cellule, vous savez.
— Oui mais avouez que c'est quand même mieux ici qu'à Londres.
— Je crois que je vais plutôt aller à Marseille, dit-elle en riant.
Nous nous faisons signe au-revoir en nous souriant de plus belle. Et voilà. J'ai raconté cette entrevue parce que je la trouve riche en enseignements sur notre société. En effet, je pense que Paméla dit la vérité. Même si elle la dit à sa façon un peu fantaisiste, notamment à propos de Londres ; et toujours à ce sujet, je me pose cette question peut-être un peu simplette pour certains mais pas pour moi sinon je ne la poserais pas : "pourquoi tant de monde va-t-il s'agglutiner à Londres ?" Ce n'est quand même pas pour bénéficier des soins de l'hôpital saint Thomas. Je salue au passage le Thomas que j'ai connu, un beau garçon qui était mon neveu et vivait dans le Var. Sa voiture a dérapé contre un arbre et il s'est tué. Cela fait déjà presque 20 ans de cela.
Cette même matinée d'hier et dans la même foulée, il est arrivé autre chose. Revenant toujours à pied dans mon quartier, je vois un homme jeune, grand, au regard bleu plutôt aigu, qui me regardait arriver. J'ai levé la tête une fois à son niveau, prête à répondre à une demande qu'il n'allait pas tarder à formuler selon moi, concernant le chemin qu'il cherchait. Mais rien, aucune demande, et ce regard aigu qui dévisage. Quelques secondes après un marcheur me double à grands pas en marmonnant quelque chose à mon intention. C'était lui. "Pardon ? " lui dis-je. Il reparle, cette fois audiblement : "j'ai perdu ma voiture. J'ai fait je ne sais pas combien de km, ça fait une demi-heure que je tourne." Je lui conseille de prendre la chose avec humour et lui dit que s'il avait été moins sûr de lui, il aurait pris des points de repère avant de s'aventurer dans une ville qu'il ne connaît pas. D'un coup, il me fausse compagnie et s'engouffre dans sa voiture enfin retrouvée.
C'était un homme poli : il m'a répondu quoi à votre avis, quand je lui ai dit "Bonne journée !" ?
— Oui, Bonne journée !
Il s'en passe des choses à Béthune !
♣♣♣
Ce matin, j'ai appris le martyr qu'a vécu à Londres une jeune fille au pair dont le cadavre a été retrouvé enterré dans un jardin. J'ai aussi entendu un reportage où l'on témoigne d'une reprise de l'esclavage, notamment à Londres, où l'on emprisonne des migrants après leur avoir dérobé leurs papiers. Merde, Londres ! Reprends-toi ! J'allais commettre le lapsus Repens-toi.
En lisant la messe de AELF ce matin, j'ai lu ces psaumes que je mets ici en hommage à cette jeune femme, et aussi aux autres victimes :
Psaume : 9 B - I
1 Pourquoi, Seigneur, es-tu si loin ?
Pourquoi te cacher aux jours d'angoisse ?
2 L'impie, dans son orgueil, poursuit les malheureux :
ils se font prendre aux ruses qu'il invente.
3 L'impie se glorifie du désir de son âme,
l'arrogant blasphème, il brave le Seigneur ;
4 plein de suffisance, l'impie ne cherche plus :
« Dieu n'est rien », voilà toute sa ruse.
5 A tout moment, ce qu'il fait réussit ; +
tes sentences le dominent de très haut. *
(Tous ses adversaires, il les méprise.)
6 Il s'est dit : « Rien ne peut m'ébranler,
je suis pour longtemps à l'abri du malheur. »
7 Sa bouche qui maudit n'est que fraude et violence,
sa langue, mensonge et blessure.
8 Il se tient à l'affût près des villages,
il se cache pour tuer l'innocent.
Des yeux, il épie le faible,
9 il se cache à l'affût, comme un lion dans son fourré ;
il se tient à l'affût pour surprendre le pauvre,
il attire le pauvre, il le prend dans son filet.
10 Il se baisse, il se tapit ;
de tout son poids, il tombe sur le faible.
11 Il dit en lui-même : « Dieu oublie !
il couvre sa face, jamais il ne verra ! »
Psaume : 9 B - II
12 Lève-toi, Seigneur ! Dieu, étends la main !
N'oublie pas le pauvre !
13 Pourquoi l'impie brave-t-il le Seigneur
en lui disant : « Viendras-tu me chercher ? »
14 Mais tu as vu : tu regardes le mal et la souffrance,
tu les prends dans ta main ;
sur toi repose le faible,
c'est toi qui viens en aide à l'orphelin.
15 Brise le bras de l'impie, du méchant ;
alors tu chercheras son impiété sans la trouver.
16 A tout jamais, le Seigneur est roi :
les païens ont péri sur sa terre.
17 Tu entends, Seigneur, le désir des pauvres,
tu rassures leur coeur, tu les écoutes.
18 Que justice soit rendue à l'orphelin,
qu'il n'y ait plus d'opprimé, *
et que tremble le mortel, né de la terre !
Antienne
Ne tenez pas la vérité captive de l'injustice.
11:32 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.