05/09/2014
les recettes du pain
J'ai entendu parler des livres de Boris Vian dans une émission de radio tout à l'heure, où l'on racontait les déboires en justice et autres avanies que connut Boris Vian après avoir publié sous pseudo J'irai cacher sur vos tombes, que j'ai lu comme beaucoup de monde et dont je ne garde pas grand souvenir ... du fait que le tout n'était pas vraiment transcendant à mon sens : une histoire de vengeance où un gars, blanc de peau mais d'ascendance africaine se venge de blanches... un peu au ras des pâquerettes quand même ! Non pas les blanches mais cette vengeance bête et cruelle. Ce bouquin a pour moi du même coup quelque chose d'insignifiant dans ce manque de sublime, anti esprit blues est-il tout du long, blues que j'aime justement pour son sublime. Mais Boris Vian avait besoin d'argent apprend-on par sa femme et il a écrit le livre en urgence ; les matheux peuvent aussi manquer de réflexion dans certains domaines, je ne les ai jamais idéalisés c'est pourquoi je ne suis pas non plus tombée de haut à la lecture du livre. Quant aux chansons de Vian, elles sont souvent jazzy au niveau de l'instrumentalisation mais très françaises quant à l'ambiance que rendent les paroles et aussi, au tempo, le fond instrumental jazzy ne l'emporte pas sur la mélodie chantée qui manque de rythme. Mais Vian a été sublime quand il a composé le poème La locomotive et l'oiseau, je passe donc l'éponge si j'ose dire même sur sa description des ouvriers dans l'Ecume de jours, description à la Stephen King du prolo en tenue jaune et le marteau piqueur pas loin, qui dénote une peur enfouie je pense, se rapportant à son traumatisme de la Libération où son père aurait été brutalement descendu sous ses yeux lors d'un règlement de compte ( à vérifier cependant, j'ai entendu cette information sur Radio Académie, il y a deux ou trois ans de cela déjà, sinon plus). Pourquoi ai-je appelé cette note Recettes du pain ? Parce que j'étais venue initialement pour parler de cela, après je me suis aperçue que j'avais laissé cet intitulé "surréaliste" comme à l'époque de Vian. Tiens, Boris à bien connu Queneau et Sartres, alors quadra dandy qui voulait découvrir la jeunesse mais Antonin Artaud, le génial écrivain, qui revint à Paris après guerre a totalement zappé Saint Germain où il aurait peut-être fait rabat-joie, sa libido en ayant pris un coup. Mais je suis plus sensible au bel Antonin pour sa prose qu'au joli Sartre insouciant parmi les grands ados. Quoique je n'aime pas tout des écrits d'Antonin non plus.... mais il a remis en cause tellement de choses, ce philosophe à sa façon qu'il était ! Plus philosophe dans la vie, sous la chape de douleurs, que ne l'était Sartre, dont j'aime quand même certains écrits.
17:33 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)
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