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24/07/2014

L'âne et le chien de La Fontaine

L'âne et le chien

 

Il se faut entr'aider ; c'est la loi de nature.

L'âne un jour pourtant s'en moqua :

et ne sais comme il y manqua

car il est bonne créature.

Il alloit par pays, accompagné du chien,

gravement, sans songer à rien,

tous deux suivis d'un commun maître.

Ce maître s'endormit : l'âne se mit à paître.

Il étoit alors dans un pré

dont l'herbe étoit fort à son gré.

Point de chardons pourtant ; il s'en passa pour l'heure :

Il ne faut pas toujours être si délicat ;

Et faute de servir ce plat,

rarement un festin demeure.

Notre baudet s'en sut enfin

passer pour cette fois. Le chien, mourant de faim,

lui dit : " Cher compagnon, baisse-toi, je te prie :

je prendrai mon dîner dans le panier au pain. "

Point de réponse, mot : le roussin d'Arcadie

craignit qu'en perdant un moment

il ne perdît un coup de dent.

Il fit longtemps la sourde oreille.

Enfin il répondit : " Ami, je te conseille

d'attendre que ton maître ait fini son sommeil ;

car il te donnera sans doute à son réveil

ta portion accoutumée :

il ne sauroit tarder beaucoup. "

Sur ces entrefaites, un loup

sort du bois, et s'en vient : une autre bête affamée.

L'âne appelle aussitôt le chien à son secours.

Le chien ne bouge, et dit : " Ami, je te conseille

de fuir, en attendant que ton maître s'éveille ;

Il ne sauroit tarder : détale vite, et cours.

Que si ce loup t'atteint, casse-lui la mâchoire :

on t'a ferré de neuf ; et si tu me veux croire,

tu l'étendras tout plat. " Pendant ce beau discours,

Seigneur Loup étrangla le baudet sans remède.

 

Je conclus qu'il faut qu'on s'entr'aide.  

 

 

 

14:58 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

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