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27/01/2014

M. Ouine, note de lecture

 Bernanos laissent agir et parler ses personnages,  pour ma part je devine plus qu'autre chose bien souvent ce qu'ils veulent dire, ce qu'ils cachent ou peinent à exprimer, les mots sont souvent impuissants, les silences en disent parfois plus, mais d'un coup les mots peuvent frapper et faire lâcher au maire son bol de café au lait. L'auteur livre clairement des sensations de l'intérieur des peaux, souvent aussi les corps souffrent ou étonnent leurs propriétaires. Steeny trouve curieuse soudainement sa propre voix, ne comprend pas l'éclipse, le trou noir, qui se produit en lui quand il agresse physiquement l'amie de sa mère, gouvernante de statut mais qui, en fait, est restée pour une large part une enfant perdue qui se raccroche à sa mère, lui volant en quelque sorte l'affection de celle-ci ; problème existentiel d'autant plus ardu pour  Steeny qu'il  rappelle de plus en plus, à sa mère traumatisée par son mari, son géniteur.

 Personnages énigmatiques, lestés de leurs secrets. Il y  a aussi "le vieux", encore à se demander ce qu'il en est de ses aïeux, lesquels seraient des nobles de la maison de Lorraine, mais cela lui semble de plus en plus hasardeux. Au seuil de la mort,  cherche-t-il un réconfort dans la noblesse possible d'aïeux de plus en plus brumeux ? Est-ce de noblesse de cœur, dont il rêve comme d'un échappatoire  à moins qu'il ne soit frappé de vanité en dépit même  de son âge ? Toujours est-il, et c'est criant, que personne ne se soucie vraiment de la mort du petit vacher. Un petit vacher ce ne serait donc rien, sa vie aurait bien peu de valeur, ainsi  il suffirait pour eux que soient sauves les apparences ?

J'en suis à la moitié du livre, à force de persévérance, le roman M. Ouine devient plus compréhensible de page en page, et  l'auteur étant très sensible au paysage, à la nature, la poésie avec laquelle il en parle fait d'autant mieux suivre les mystérieux personnages qui je le pense se révèleront de plus en plus. le seul à être clair comme une de roche, c'est l'infirme, riche qui plus est de ce savoir qu'il a tiré de sa souffrance ; à son contact, le "vieux", son grand-père, devient noble, si j'ose dire, au-delà de la particule. 

04:37 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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