27/10/2007
Hubert Reeves
Dans votre dernier livre, je crois percevoir une certaine tristesse : en même temps que vous nous dites que la solution est dans la vie passionnée, on voit que vous même vous êtes très déchiré. Je pensais à ce mot de René Char qui me paraissait s’appliquer à vous : " La lucidité est la blessure la plus proche du soleil ". Parce que je vous trouve tellement lucide, et dans votre lucidité, tellement partagé : d’un côté, cette vision positive, cette recherche d’une vie passionnée, d’amour et d’ivresse, qui nous permettrait de franchir cette étape apparemment stagnante de l’évolution pour arriver à un niveau de conscience plus élevé, et d’autre part, cette inquiétude que vous d’exprimez sur la nature humaine qui semble piétiner, tourner en rond.
H.R : C’est pire que ça! Parce qu’en même temps que la nature humaine piétine, les dangers, eux, s’accélèrent. Il y a un tel progrès aujourd’hui des armes, qu’on se demande même si l’amélioration personnelle - qui est la seule solution possible - peut prendre de vitesse la course aux armements. On ne peut pas piétiner, arrêter là et attendre que ça se passe. La menace devient de plus en plus fabuleusement inquiétante : c’est une question de course, et on peut se demander si cette course n’est pas déjà perdue. J’espère toujours que non… (10/11/1986 Jacques Languirand rencontre Hubert Reeves
Hubert Reeves, l'article en intégralité
Les oiseaux inquiets eux aussi :
Lorraine et histoires d’oiseaux par Gilbert Blaising
Au cours d’un récent voyage au Sénégal, je suis tombé par hasard, au bord d’un marigot, sur l’assemblée générale, en plein air, du club des oiseaux lorrains expatriés. Après avoir montré ma carte d’identité prouvant mon domicile et celle d’adhérent à la L.P.O. assurant ma sympathie, ils m’ont accepté comme auditeur libre en leur milieu. Que n’ai-je entendu de récriminations !
La huppe fasciée disait qu’étant de moins en moins nombreuses de son espèce en ces contrées de Lorraine, elle avait de plus en plus de difficultés à trouver un partenaire pour ses noces annuelles, car analphabète, elle n’avait pas accès aux petites annonces.
Le busard cendré se plaignait du manque de nourriture dans les vastes champs de céréales aseptisés qu’il a dû squatter après la destruction de ses marais, la rousserole turdoïde déclarant ne plus savoir à quelle roselière se vouer et la fauvette babillarde (qui, comme tout le monde le sait, a la langue bien pendue) protestant au nom de l’important groupe parlementaire des passereaux, contre la disparition dramatique et incompréhensible des haies.
Chaque fois, l’ignorance et les mauvaises actions des hommes, avec lesquels ils ne demandaient pourtant qu’à s’entendre, étaient en accusation. Mais quel mal, disaient-ils, nous leur faisons donc pour récolter tant d’indifférence à notre sort. Ce n’est pourtant pas de vouloir les distraire par nos vocalises éperdues, ni de leur prêter main forte pour les débarrasser des insectes nuisibles à leurs productions. Dans les rangs des étourneaux et des cormorans, on observait à ce moment…
05:45 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Nous nous dirigeons sans doute vers "Le jour d'après" ou "Chadoogie", à moins que ce ne soit aussi "Birdoogie".
Demain les oiseaux, pourquoi pas. Toutes les perspectives peuvent et doivent être envisagées.
Écrit par : Patrick S. VAST | 27/10/2007
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