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16/08/2013

Crime et chatiment

"Parallèlement à la réception du courrier maternel, c’est effectivement l’époque où Rodion Romanovitch rumine son crime, et n’importe quelle rumination de ce genre augure un réagencement profond de la vie spirituelle. On ne saurait avoir Dieu pour complice lorsque nos fins sont meurtrières, c’est pourquoi l’intelligence divine prendra congé dès lors que l’arme du crime sera choisie – c’est le Diable qui achève la «prédestination» au crime (p. 73) en procurant à Raskolnikov la hache criminelle (p. 80). Du reste, et comme pour confirmer la rationalisation de ses actes au détriment d’un repère moins temporel, ou disons d’une empreinte moins terre à terre que l’action du démon, Raskolnikov, lorsqu’il découvre les nouvelles que lui rapporte sa mère, revient tout juste d’une répétition générale chez sa victime, la vieille usurière Aliona, qu’il prévoit d’assassiner en fonction de motifs tout à fait argumentés (p. 275) (5). Dans sa présentation du roman, G. Nivat souligne à juste titre l’opposition entre un meurtre rationalisé et la nature de la loi divine. Il y a une incompatibilité essentielle entre ces deux termes dans la mesure où Raskolnikov, se faisant meurtrier, se superpose à la volonté divine, mais encore dans la mesure où voyant le Mal que représente prétendument l’usurière, il ne comprend pas que sa vision est déréglée car, de toute façon, il ne peut que mal voir ce que Dieu est le seul à embrasser de toute sa perfection et de toute sa volonté, à savoir le monde tel qu’il est en vérité. D’une certaine manière, à tout meurtrier qui voudrait se justifier en triant parmi les hommes «ordinaires» et les hommes «extraordinaires», on pourrait lui rétorquer que sa vision de l’ordre social souffre d’un important défaut d’optique. Ces meurtriers ont non seulement perdu la notion de Dieu, ils regardent le monde à travers un prisme déformant, mais ils ont aussi parfois confondu quelques-uns des commandements que l’on attribue trop facilement à Nietzsche et sur lesquels nous allons revenir." Intégral : 

http://www.juanasensio.com/archive/2013/07/31/crime-et-ch...

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14/08/2013

Love

"We love life, not because we are used to living but because we are used to loving."
~ Friedrich Nietzsche

22:11 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

07/08/2013

Littérature Russe et Slave - Gorki

"Nous nous sentions à l’étroit et nous étouffions à vivre dans une boîte en pierre, sous un plafond bas et lourd, chargé de suie et de toiles d’araignée. Nous nous sentions oppressés et angoissés, entre les murs épais, tout ornés de taches de boue et de moisissure... Nous nous levions à cinq heures du matin, sans avoir eu le temps de dormir notre content, et — mornes, indifférents, — à six heures nous nous mettions à une table pour faire les craquelins avec la pâte que nos camarades avaient préparée pendant que nous dormions encore. Et toute la journée jusqu’à dix heures du soir, les uns restaient à la table, roulaient avec les mains la pâte élastique et se balançaient légèrement pour ne pas s’engourdir, tandis que les autres pétrissaient la farine avec l’eau. Et toute la journée, ronronnait, d’un ton rêveur et mélancolique, l’eau qui bouillait dans la marmite, où cuisaient les craquelins ; la pelle du brigadier faisait un bruit de frottement irrité et rapide sur le bas du four, jetait les morceaux glissants de pâte cuite sur la brique chauffée. Du matin au soir le bois brûlait d’un côté du four, et le reflet rouge de la flamme tremblotait sur le mur de l’atelier, comme si, tacitement, il se moquait de nous. L’énorme four semblait la tête difforme d’un monstre fantastique, telle que si elle se fût dressée de dessus le plancher, ouvrant une large gueule, pleine d’un feu éclatant, dont elle soufflait sur nous la chaleur, et regardant notre interminable travail avec les deux cavités noires des bouches de chaleur placées sur son front. Ces deux cavités étaient comme des yeux — d’implacables et d’impossibles pupilles de monstre ; ils nous regardaient toujours d’un regard uniformément sombre, comme fatigués de voir des esclaves dont ils ne pouvaient espérer rien d’humain, et qu’ils méprisaient du mépris froid de la sagesse."

http://bibliotheque-russe-et-slave.com/Livres/Gorki%20-%20Vingt-six%20et%20une.htm

Lien touvé sur littérature audio : " Le sujet de Vingt-six et une (extrait de Esquisses et récits) est mince. Vingt-six prisonniers, entassés dans un sous-sol presque insalubre fabriquent des craquelins ; leur seule distraction quotidienne est la visite de l’adorable jeune brodeuse de 16 ans Tania qui vient chercher sa provision de craquelins pour ses collègues du deuxième étage."

 

http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/g...

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